@L’auteur,
Aahhhh, le pouvoir des mots !
Nous vivons une époque formidable sous l’égide d’une soit disant communication : une société de communication. Ce n’est rien d’autre qu’une tautologie sans aucun intérêt ; la communication est au coeur même de la moindre activité humaine.
Et que faisons-nous dans cette société de communication ? la langue est constituée globalement de deux facteurs : la syntaxe et la sémantique. D’un côté, se développe des langages sans réelle syntaxe tentant malgré tout de fournir du sens (genre SMS), de l’autre, nos grands penseurs (si il en existe encore) qui font des phases bien formées (au sens syntaxique) mais sans aucun sens. La communication ne consiste pas à enfiler des mots comme nous enfilons des perles, mais bien d’avoir un message à faire passer.
Or comme vous le signalez, nous voyons fleurir de nouvelles terminologies dans les discours ; sans pour autant fournir le mode interprétatoire de ces nouveaux termes ; ainsi donc, chacun y met ce qu’il veut. D’autres termes sont totalement galvaudés par l’usage de glissements sémantiques.
Pourtant, comme le souligne Eco, mais cela est loin d’être novateur, le langage est la symbolique la plus utilisée pour permettre d’échanger notre propre vision interne du monde. La terminologie permet d’associer un sens qui corresponde à notre représentation du monde. En usant de termes indéfinis au sens conceptuel, nous perdons du sens, nous partageons une vision floue du monde. Ce type d’incommunication permet aux interlocuteurs de combler ce flou par ce que bon leur semble, et surtout au locuteur d’entretenir des ambiguités lui permettant de conserver une marge de manoeuvre importante dans l’action, du moins aussi importante que toutes les nuances sémantiques pouvant être admises dans leur discours peu sensé.
Si il est une chose que nous constatons, c’est que dans notre société de communication, il y a altération du principe même de communication !