Cher Gazi,
Tout d’abord bonne année ; Comme d’habitude, bien des anecdotes dans vos commentaires qui sont, comme on le dit en anglais ’thought-provoking’. Dans le désordre, ce que vous dîtes des Vietnamiens est fort exact : peuple dont les ressortissants en France sont employés aux tâches subalternes et qui s’avère capable d’affronter les grandes puissances (un bémol, quand même : les Américains avaient effectivement les moyens de gagner leur guerre, les Français non). Cela nous renvoie à l’image des Japonais qui change brutalement avec leur victoire sur les Russes en 1905. Cette victoire alimentera l’hystérie du ’péril jaune’ auprès des Allemands notamment, en revanche, Théodore Roosevelt en tirera argument pour lever les restrictions sur les immigrés japonais aux USA , puisque, par leur progrès militaires, ils étaient désormais les égaux des Blancs.
Votre description de l’aéroport d’Istanbul est savoureuse, mais mérite d’être complétée (je crois ùme souvenir que vous n’y êtes pas retourné depuis quelque temps) : le regard inscrutable du policier est toujours de saisons, mais un personnel féminin, nombreux et plus souriant, ajoute à la modernité, ainsi que des locaux tout neufs et, surtout, une procédure de sécurité que bien des aéroports européens pourraient lui envier !
Mais l’exemple turc n’est-ce pas aussi l’exception qui confirme la règle ? Comme le Japon, la Turquie s’est mise à l’école de l’Occident, pour affronter celui-ci sur son propre terrain. Dans les deux cas, ces pays ont conservé leurs traditions ainsi qu’un fonds xénophobe particulièrement coriace, allant bien au-delà des réactions racistes relevées en France.