Salut à tous , Salut Paul.
Je suis assez sensible au commentaires de Pallas ... et suis assez surpris qu’il soit pour l’instant moinssé car il ouvre sur ce débat une dimension qui est à mon sens capitale pour envisager ce qui se passe autour de ce problème.
Ce dont il parle , l’animalité qu’il y a en nous et son incroyable résistance aux structures , témoigne de plusieurs choses criantes , m’est avis.
Vous avez là des enfants qui ne font pas la différence entre eux même et des adultes. Ils sont capables pour certains , en eux même , de basculer dans la violence au moindre affront , et seront capables de prendre le risque de frapper un adulte. Déjà , à ce moment là , quels sont les signifiants que l’on peut trouver pour s’expliquer celà , si l’on considère que dans la réalité , un adulte dispose souvent de la force suffisante et du potentiel autaoritaire suffisant pour ... simplement se défendre et éviter celà ?
Premier point, pour avoir vu des jeunes exploser à la moindre pécadille , à la moindre adversité ou résistance , il m’est apparu que ces enfants étaient soudain débordés,submergés,par une rage,qui les rend tout rouges,qui déconnectent le langage structuré de leur possibles, qui envahit tout l’enfant de colère. C’est, depuis la vision de l’adulte, quelque chose d’impressionnant, parce que la colère primale et la violence habite alors ... un enfant. ... ce qui met cul par dessus tête, la définition idéalisée de l’enfant selon "l’adulte social" l’adulte structuré pour la vie en communauté , oui , cul par dessus tête.
Deuxième chose, toute demande d’assiduité au cours, demande d’attention pendant les cours, injonction de politesse, injonction au respect du professeur, voire, de l’adulte, toute sollicitation, douce ou ferme, dans le
but de recadrer l’attitude d’un enfant à l’interieur d’une structure relationnelle et sociale est très souvent le déclencheur de cette bouffée de colère. L’appel vers la structure sociale et le respect de SES valeurs ( et non pas le respect tout court , m’est avis ).
Troisième point, l’enfant en prise à la colère semble effectivement se rattacher à une autre structure sociale plus " primaire " qui régit les problématique par la loi du plus fort et donc , par l’affrontement ...
tendant à faire apparaître le jeune comme une sorte d’animal sauvage indomptable... et ici se situe à mon sens un piège . Ce piège , est celui de ne pas voir comment, l’adulte tuteur, professeur, parent même, car les violences ne se font pas qu’à l’école, comment l’adulte qui est alors agressé verbalement, défié, insulté ou parfois frappé, est à son tour dépassé par la teneur hormonale des évenements et ne peut interpreter à son tour, dans ce processus, qu’un comportement " sauvage ", " animal ", donc violent ... sans explication , gratuit. Hormonalement dominé, dépassé, la testostérone etant le carburant des ados, celà peut trouver sens dans l’instant, sur le moment. C’est en effet de la sauvagerie.
Mais après ?
le simple fait d’etre dépassé signifie t il qu’il n’y ait rien d’autre à comprendre ? Doit on à notre tour, laisser la peur dicter nos interprétations comme nos réactions ? Le président de la république, il me semble, a fait certains amalgames en ce sens, en parlant à plusieurs reprises de "prédateurs et de proies" dans le cas de violences dont on explique mal les causes, mais surtout, des violences qui marquent les adultes comme marque un acte terroriste, au fer rouge, comme de la violence gratuite. Ici , un point très important à soulever, m’est avis. Car nous savons très bien que dans la peur , point de raisonnement, de reflexion et
de sagesse. Donc point d’espoir de mieux, tout simplement.
Et alors plutôt que d’opposer "civilation et barbarie", et prouver ainsi son inaptitude à continuer à reflechir, je pose la question ainsi : N’y a t il pas dans ces bouffées de violence, un appel soudain d’une AUTRE structure et d’AUTRES codes, auquels l’enfant se réfère inconsciemment et brutalement, tout à coup, et par protection ?
Protection pourquoi ? Parce qu’il serait tout à coup, mis en danger d’aller dans le sens d’une structure non voulue par sa structure originelle ? Parce qu’il sent qu’on l’y attire, l’obligeant tout à coup à renoncer à tous les elements structurants qui l’ont construit lui, tel qu’il est il est vrai , mais enfin , est ce que la tentative de rapprochement , d’integration vécue par l’école ne demande t elle pas d’abord à l’enfant d’abandonner son propre système de valeurs pour s’integrer dans un autre ? Un autre alors que la seule dimension sociale protectrice , nourricière est le système social qui l’a vu grandir ? un système dont on veut qu’il sorte, un système qu’il devrait quelque part abandonner dans les situations de "frottement" , et en particulier celles de recadrage, abandonner tout à coup ses seules réferences si pauvres soient elles , et se positionner alors , en tant qu’enfant, ado, dans une grande posture d’insécurité ?
Qu’en est il de sa propre estime, dans les moments d’opposition alors que son propre systeme de valeurs, à ses yeux de gosse, et surtout dans son inconscient, est la seule dimension protectrice qu’il connaisse ?
Ceci à mon sens est pas explicité par le gosse , il est trop jeune pour le dire clairement, il pourrait juste le signifier à des oreilles et des yeux attentifs , voire professionnels.
Mais c’est notre propre dépassement qui fait de lui un sauvage dominé par son animalité à nos yeux. Il n’est pas un animal sauvage, mais la vérité est qu’il est encore un enfant et qu’il a besoin comme tout enfant d’avoir confiance en sa structure pour devenir lui même un adulte confiant en la vie.
Et la scolarisation correspond alors à quoi ? Elle correspond pile à mon sens au moment où on lui demande de changer de structure pour en rejoindre une autre qui est, à l’interieur des milieux pauvres, tenue pour responsable de la condition de ses parents et de leurs difficultés. Il sait qu’il devrait y aller , aimerait pouvoir y aller , mais quelque chose le tient , le rappelle brusquement, car psychologiquement , je me fais cette idée là , la situation est trop dangereuse. Se renier , affronter le regard des autres dans un moment ou la soumission devrait etre de mise, et rejoindre un instant le monde " des autres " , est une figure de haute voltige qui laisse , face à son coté destructurant , effrayant, place à la bouffée réactionnelle que traduit la violence des mots du refus et des parfois gestes .
A mes yeux non professionnels de la chose, se situe ici, une atriculation de ce problème, à savoir, quelques élements qui pourraient ouvrir une voie d’explication du moment où ... tout bascule , où l’enfant est soudain en refus , la situation retrouvant alors son sens propre, c’est à dire dépendant alors des personnalités engagées et de la teneur du débat.
Voilà , tout ceci pour tenter de montrer d’une part que c’est avec les yeux de la peur que les adultes interpretent souvent la violence de ces mômes comme celle de "sauvages", comme si ils étaient adultes eux mêmes d’ailleurs, alors qu’en réalité ce sont des jeunes enfants en train d’effectuer un passage très délicat certainement tres effrayant que je tente de décrire ici. A savoir qu’entre le systeme de valeurs et l’éducation de gens considérés comme nantis, et le systeme de valeurs de ceux qui tiennent pour responsable de leur condition, le système des dits nantis, il n’y a pas de ... confiance , et donc il ne peut y avoir de respect.
N’y a t il pas alors à developper, les arguments d’une confiance à tout d’abord retrouver entre nos deux mondes qui ne se REconnaissent toujours pas ?
Merci de votre lecture.
GRL
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