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ronchonaire 11 mars 2008 11:06

Le rôle de l’Etat n’est ni de fixer les prix, ni de vendre lui-même des tomates ; son rôle est de fournir une réglementation adéquate pour faire en sorte que les axiomes de la CPP que vous rappelez soient aussi respectés que possible.

D’ailleurs, les stratégies d’entente sectorielle sont (en théorie) interdites à la fois par la législation française et européenne. Avant de vouloir faire de la France une nouvelle URSS, commençons par faire respecter les lois existantes. S’il y a entente, ces entreprises doivent être sanctionnées.

Votre proposition, même si elle était souhaitable (et elle ne l’est pas), serait de toute façon inapplicable en pratique car contraire à la législation européenne (qui interdit à des entreprises publiques de faire concurrence à des entreprises privées.) La seule solution serait de quitter l’UE, ce qui reviendrait à remettre des droits de douanes sur les produits en provenance d’autres pays européens. Pas sûr que cela fasse baisser les prix des tomates espagnoles vendues en France. Sans parler du fait qu’il faudrait du même coup abandonner l’euro pour revenir au franc, avec des conséquences catastrophiques sur notre taux de change réel.

De toute façon, vous vous trompez de problème : l’oligopole du secteur alimentaire ne date pas d’hier et ne peut donc pas expliquer à lui seul la hausse de prix observée depuis 5-10 ans. Ce qui est nouveau en revanche, c’est la recherche d’augmentation des dividendes à tout prix. Il n’y a pas si longtemps les entreprises (y compris dans la distribution) cherchaient avant tout à vendre quelque chose, avec bien évidemment des objectifs de rentabilité. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, les entreprises cherchent avant tout à maximiser les dividendes versés à leurs actionnaires ; ce qu’elles vendent et comment elles le vendent n’importe plus guère : la stratégie financière a pris le pas sur la stratégie commerciale.

Cette stratégie conduit à des hausses de marge unitaire sans fin, qui se traduisent elles-mêmes par les deux phénomènes bien identifiés dans la grande distribution : la hausse des prix (répercussion sur les clients) et des conditions d’emplois déplorables (répercussion sur les employés.) Soit dit en passant, cette stratégie est d’ailleurs contreproductive car ces entreprises feraient bien plus de profits si elles vendaient moins cher mais en plus grandes quantités.

Il serait grand temps pour les dirigeants et actionnaires d’accepter que lorsque la conjoncture économique est défavorable, ils doivent eux aussi revoir leurs objectifs à la baisse, quitte à rogner un peu sur leurs dividendes. En d’autres termes, il est grand temps que les patrons au vrai sens du terme reprennent le pouvoir dans les entreprises et virent tous ces pseudo-gestionnaires qui ne comprennent rien à l’économie. 


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