Sans s’attacher aux mots, je crois qu’une régulation est possible car le marché, très efficace pour ce qui l’intéresse, est aveugle quant aux fins qui le dépassent (qui ne sont pa purement « économiques » en termes de rentabilité financière. Par exemple l’environnement, l’énergie, le climat, la santé. Il faut des contraintes d’ordre public sur ces domaines-là. Le capitalisme, comme méthode, est fort là où la société donc l’Etat sont forts. Je ne dis pas totalitaires ni même jacobin ni encore mêle-tout (à la J.Chirac), je dis simplement des sociétés et des Etats « sûrs de leurs objectifs politiques ». Par ex. La Suède, la Suisse, Singapour, L’Angleterre et même la Chine. En France, on n’est sûr de rien : Europe et quelle Europe ? La France seule, isolée ? L’ « alter » quelque chose (on ne voit pas trop quoi) ? Regretter le bon vieux temps de la reconstruction et du keynésianisme tempéré est stérile : nous vivons en 2005 et devons faire avec le monde qui va. Et avec ses acteurs : les USA, la Chine, les Pétroliers. Il nous faut donc naviguer en tentant de réfléchir, faire bouger notre société et adapter notre économie, en douceur mais avec fermeté, là jusqu’où nous le pouvons. Déjà, l’échec des Etats-Unis à l’Unesco sur l’ouverture culturelle au tout marché montre qu’il n’y a pas que le « modèle » américain comme volonté. Quant au capitalisme, de grâce, ne jetons pas l’outil avec sa caricature texane - c’est comme si l’on rejetait le christianisme à cause de l’Inquisition. Sachons « raison » garder. Surtout que, de façon concrète, lorsque l’Etat se mêle de gérer une entreprise, on voit ce que ça donne en termes de gaspillages : Crédit Lyonnais, SNCM, Air France (qui n’a jamais été aussi bien que depuis qu’il n’est plus monopole d’Etat), Renault (qui a enfin pu choisir sa stratégie à l’international au lieu d’obéir au meccano ministériel), etc.