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k2pal k2pal 22 mars 2008 14:24

@forest

Tout d’abord bonjour !

En préambule je tiens à vous garantir qu’à plus de 99% j’apprécie vos articles et vos interventions sur Agora Vox.

Cependant en ce qui concerne cet article, je pense qu’à de multiples "carrefours" de votre reflexion, vous vous laissez guider par un mauvais chemin et au bout du compte la conviction que vous vous forgez n’est peut-être plus si évidente.

Si vous permettez je vais prendre juste un exemple de ces carrefours où, me semble -t-il, votre aiguillage n’est plus juste. 

Vous avez écrit : "Depuis quinze ans, la valeur des actions aux Etats-Unis a augmenté de plus de 10 %/an. Dans cette période, la croissance américaine et mondiale n’a jamais dépassé les 5 %/an. D’où est donc venue cette augmentation phénoménale des profits (nb. à P/E constant) ? D’une révolution technologique ? On la cherche encore, la bulle internet ayant crevé. Il ne reste qu’une hypothèse : elle provenait de la baisse des salaires. La stagnation des salaires occidentaux ne l’explique qu’en partie. Elle s’explique mieux par le recours à de la main d’oeuvre à bas prix. Ailleurs. En Chine. Ce qui avait par ailleurs l’avantage de maintenir la pression sur les salaires. L’utilisation progressive d’esclaves chinois limitait le salaire des ouvriers américains"

 La valeur boursière d’une entreprise et la richesse qu’elle permet de dégager sont des notions très différentes.

Si écart il y a (et c’est justement le point à souligner que cet écart est sans cesse grandissant en faveur de la capitalisation boursière) c’est que le cours de bourse est déconnecté des performances réelles et actuelles de l’entreprise.

Le cours boursier est piloté en partie par des annonces faites par l’entreprise au moyen de documents comptables et financiers savamment édulcorés. Tout est dans l’art de communiquer et il serait trop long et fastidieux ici d’en faire un catalogue. Toute personne douée de bon sens peut comprendre que la valeur d’une entreprise devrait "coller" avec l’approche financière traditionnelle qui est de valoriser suivant la méthode des "cash-flows" c’est-à-dire plus ou moins la somme actuele des bénéfices prévisionnels.

Pour faire simple, si le cours de bourse est très largement supérieur à celle des cash-flows, il y a une certaine inquiétude à avoir....

Mais en aucun cas ce différentiel n’est le résultat d’une pressurisation accrue des salaires. Car celle-ci serait immédiatement prise en compte au niveau comptable (bénéfice actuel et prévisionnel).

L’embranchement du carrefoiur que vous suivez n’est donc pas forcément la plus judicieuse et la mondialisation n’explique par pour l’essentiel la dérive du système capitaliste.

En d’autres termes, il y a certes mondialisation et paupérisation des travailleurs, et appauvrissement des états mais il n’est pas juste intellectuellement de faire porter le chapeau à la seule mondialisation.

C’est en cela que votre article ne me satisfait pas, car la mondialisation n’est pas le grand méchant loup que l’on voudrait bien nous faire croire.

De même que l’Europe n’est pas la (seule) cause de tous nos soucis.

J’aurais tendance à dire sans chercher à vous provoquer que la mondialisation comme la réalisation de l’Europe seraient des chances pour tous et notamment dans l’optique de la paix mondiale. Il faut croire que cet objectif ne peut-être accepté par certains qui tirent les ficelles (pour l’instant) car elle signifierait l’abandon de beaucoup de "marchés porteurs" avec au premier plan les guerres et la vente d’armement.

Le projet d’interconnecter de façon humaine et tolérable l’ensemble des populations mondiales n’est pas un projet blamable, à condition que tous les encephales bien remplis (pour reprendre une de vos expressions) jouent le jeu et travaillent efficacement au plus grand défi de l’humanité.

J’ai bien peur que ceux là ne souhaite en fait que piper les dés et jouer, dans leur propre partie, l’espèce humaine.

Pour conclure, le chaos n’ira pas jusqu’à son dénouement ultime car ceux qui en ont les moyens n’ont aucun intérêt à scier l’arbre de la vie (tout au plus quelques branches). Et pour rejoindre les propos de M.ALLARD, les forces militaires qui font (ou feront) office de police mondiale joueront également la partition qui leur est donnée .

Sans compter tous les "valets" ici et là, dans toutes le forces vives des nations qui entreront également dans la danse pour contenir d’éventuels débordements populaires (médias et spécialistes officiels en tous genres).

Nous sommes déjà entré dans le nouvel ordre mondial, bien que l’on ne sache pas très bien encore à quel désordre l’on doit s’attendre.

Mais non l’économie (des puissants) n’est pas prêt de s’effondrer ...


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