L’auteur de l’article se trompe , car il confond la douleur physique dont nul ne nie qu’elle pouvait être réduite jusqu’à l’inconscience et la seule et véritable souffrance de Madame Sébile et qu’elle a toujours affirmée comme telle : la souffrance dite morale qui seule est en cause du point de vue de sa vision de la dignité humaine : elle ne voulait pas mourir en légume à la charge de ses proches dans la déchéance d’une image psychiquement dégradée d’elle-même. Son refus de la morphine qu’elle ne supportait pas bien comme près de la moitié des personnes (vomissements etc..) avait aussi pour but d’éviter cette déchéance psychique.
L’indignité était là pour elle et il est rigoureusement illégitime de prétendre lui en imposer une autre conception qui réduirait celle-ci à la seule douleur physique.
D’où la question : Qui doit décider de la dignité de la personne : la loi, les autres ou elle-même ?
Ma réponse est le suivante : à moins de croire que la vie d’un homme appartient à Dieu ou à la société (ce qui revient à nier la liberté individuelle), un certain acharnement vis-à-vis d’une vie biologique paradoxalement sacralisée par ceux- là mêmes qui se réclament d’une vie supérieure soi-disant spirituelle, est indigne de la liberté humaine qui seule doit en dernier ressort décider de ce qui est essentiel à la personne le sen et/ou le non-sens qu’elle donne à sa vie.