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Reflex Reflex 31 mars 2008 15:05

Enfin, un médecin qui affirme que la souffrance n’est pas un motif d’euthanasie. S’il dit s’y refuser, l’auteur en appelle néanmoins à un autorité médicale mais ne réfute pas la stupide équation voulant que la souffrance ne trouve de remède que dans l’euthanasie. Sans doute pourrait-on aussi sommairement lui rétorquer qu’il en va de même de l’urticaire ou du psoriasis…

Et, faire le jeu pervers des adversaires d’une mort librement consentie. Car il est vrai que les morphiniques et autres dérivés du pavot apportent le plus souvent une réponse satisfaisante à la douleur, dusse-t-on pour la rendre tolérable augmenter considérablement les doses. Pour avoir moi-même fait l’expérience de ce que les thérapeuthe nomment le "coup de poignard" de la pancréatite, pour avoir tenté de gommer cette douleur avec la pharmacopée habituelle, force m’est de reconnaître qu’un dosage massif d’opiaciées m’a permis de surmonter cette douleur, tout comme la maladie qui la provoquait. Cela sans ombrer dans le délire ou la perte de conscience.

Vivant dans le deuxième pays à avoir légiféré en matière d’euthanasie, jamais je n’ai pensé, alors que je souffrais, y recourir. Tout simplement parce que j’étais persuadé de guérir. A l’inverse, et aux termes de la loi, j’aurais émis de manière consciente et réitérée ma volonté de mourir ainsi que vient de le faire le grand auteur flamand plus connu pour avoir été l’époux d’Emmanuelle la fantasmée que l’écrivain du "Chagrin des Belges".

Aujourdhui, la loi est entrée dans les moeurs médicales belges et ne concerne pourtant qu’une infime minorité des mourants. Souvent les soins palliatifs lui servent de cache-sexe face à l’opposition de la religion crachant au visage des mourants comme naguère des saltimbanques.

Comment nommer sinon le paisible décès dans son sommeil de ma mère octogénéraire, fervente catholique, entrée dans une maison de soins relevant de l’évêché pour y accueillir la douce mort qu’elle nous semblait mériter et qu’elle revendiquait hautement face à l’acharnement thérapeutique.

Le drame de l’euthanasie réside en Belgique, plus dans la loi qui l’autorise, que dans la pratique quotidienne des soignants. En effet, exiger un consentement éclairé et à de multiples reprises manifestés, notamment en tout fin de vie, revient à exclure de cette euthanasie les séniles précoces, les victimes tétraplégiques d’accidents, bien d’autres altzeimer encore. Au point que la question se pose, non pas du testament de vie appel à l’euthanasie exercée par le corps médical mais bien de la compréhension trop restrictive qui en est donnée.

C’est que le législateur, dans sa bienveillante sévérité, a voulu écarter toute tentation d’eugénisme dont on connaît les ravages dont cette doctrine s’est rendue coupable. Sur le métier, il fait peu de doute qu’il remettra son ouvrage, terrifié cependant par le droit de vie et de mort qu’il accorde à chacun sur lui-même.


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