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vivelecentre 9 mai 2008 07:23

Sur l’emploi et les politiques interventionistes conduisant au traitement social du chomage (emplois aidés), un emploi aidé n’est pas subventionné pour lui-même, mais en fonction du statut de précarité de la personne qui l’occupe. Il parait que c’est pour rapprocher de l’emploi les personnes qui en sont durablement exclues.

Cela conduit à deux choses : à réserver prioritairement les emplois non rentables aux personnes éloignées de l’emploi, en faisant abstraction de leurs formations, compétences, expériences et aspirations et en faisant l’impasse sur les causes de l’éloignement. Ensuite, cela induit une compétition féroce entre les travailleurs cibles, puisque les aides sont graduées en fonction de divers critères d’employabilité qui évoluent au fil des besoins politiques : plutôt des vieux, plutôt des jeunes, plutôt sans bac, plutôt ceci ou cela. En fonction de ces critères sur lesquels les postulants n’ont aucune maîtrise, ils reviendront plus ou moins peu chers à la structure qui compte les employer. Et qui veut optimiser ses coûts. Et qui, à compétences égales, va privilégier le plus subventionné. Voire juste regarder le pourcentage de prise en charge du postulant en dehors de toute autre considération.

 

 

 

 

Ainsi donc, les emplois aidés, censés aider les exclus du travail à reprendre le train en marche, sont des machines à exclure et à discriminer

 

Alors qu’ils sont censés rapprocher les exclus du travail triomphant, les emplois aidés les fixent durablement dans la précarité qu’ils rendent nécessaire. Tout cela revient seulement à gérer la place de chacun dans la file d’attente qui ouvre l’accès au jeu de chaises musicales qu’est devenu l’emploi.

 

 

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Surtout qu’un salarié de droit commun vidé est immédiatement recyclé par le système... en nouveau précaire. Quelques mois de harcèlement chômiste croisé de l’ANPE et des ASSEDICS plus tard, il sera lui-même devenu éligible [5] pour un contrat aidé. On peut même imaginer qu’il pourrait reprendre son boulot d’avant ! De temps en temps...

Nos gouvernants continuent depuis 30 ans à pondre des contrats aidés pour soi-disant lutter contre le chômage, sans se préoccuper d’évaluer réellement ce type de dispositif. Ils créent de fait un précariat de masse qui érode le salariat traditionnel, et ce, en toute tranquillité et parfois même avec la bénédiction des principales victimes de ce système qui croient qu’il s’agit là de leur porte de sortie vers la stabilité et hors de la pauvreté. Et les salariés, au lieu de sentir ployer la branche légale sur laquelle ils sont assis toisent de haut leurs futurs-ex-amis chômeurs en les encourageant à signer pour ces sous-contrats sur l’air de c’est toujours mieux que rien !


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