@Rachid,
Votre article lève un point intéressant, mais il peut perturber par son aspect très paradoxal vers la fin.
L’accession à d’autres milieux socioprofessionnels ou résidentiels permettra aux individus d’échapper aux sanctions sociales et aux menaces de la mauvaise réputation et cela pourrait être une première étape vers une évolution progressive des mentalités. Ainsi, là où un jeune issu de l’émigration maghrébine habitant dans la banlieue parisienne aurait peur d’annoncer à son milieu qu’il va épouser une fille non vierge, ce même jeune mis dans un milieu résidentiel habité par des cadres de la classe moyenne, aurait peur de l’inverse c’est-à-dire que les autres sachent qu’il donne encore de l’importance à cette question. On peut dire alors que c’est l’environnement qui crée le comportement ou du moins qui l’oriente en grande partie.
Ce que vous semblez signifier, in fine, est que pour échapper aux pressions sociales d’une communauté à tendance minoritaire, il faut s’extraire pour subir les pressions sociales d’une communauté plus large.
Que la communauté soit minoritaire ou majoritaire, nous ne sortons pas du communautarisme qui donne, par essence, des comportements conformistes. Ce type de démarche n’est pas, à mon sens, une recherche de l’expression des libertés individuelles. La liberté individuelle permet justement qu’une personne attachée à des valeurs par conviction puisse mettre en avant ses valeurs même si elles vont à l’encontre de ce qu’en pense une majorité ; cela consiste à assumer ce que l’on pense, ce que l’on est !
Le cas de cette affaire est d’ailleurs révélateur d’une pression sociale d’une communauté majoritaire sur des valeurs d’un individu projetées dans une communauté.
Par contre, vous exprimez que le ministère de la justice demande de faire appel. Ce qui serait inquiétant, justement, est que l’appel aboutisse ; un appel devant se faire dans un délai d’un mois alors que le jugement date de deux mois. Si l’appel est effectif, nous pourrons nous poser la question de savoir si il existe une égalité devant la loi et si la justice est vraiment indépendante du pouvoir politique ; ce qui est bien plus grave du point de vue de la liberté.