Agoravox par l’intermédiaire du Flambeau ayant fait paraître un entretien sur mon roman "Réchauffement Cliamtique" dans bon nombre de scènes se passe en Birmanie , concernant la présence de Total là-bas , je me permets de vous faire lire un extrait de l’un des dialogues du Nicolas Renan, personnage principal du livre et climatologue de profession. Il semble approprier à ce débat :
J.P.Demont Pierot
http://demontpierot.wordpress.com/
- Je vais quitter mon job et les plateaux TV. Mais avant, je solderai quelques comptes. J’ai lu ton dossier, édifiant... Puis après, peut-être donner des cours en fac ou écrire et expliquer la part de foutaises de l’agitation autour du réchauffement climatique, comme par exemple, sauver la planète, ce n’est certainement pas la volonté de sauver les hommes, mais garantir la survie des business. Je ne suis pas loin de penser que la terre pourrait s’en tirer toute seule avec sa propre logique, sans notre volonté délétère et les milliards de dollars que l’on va investir pour en récupérer cent fois plus après. Quelque chose comme ça…
- Tu brûles tout ce que tu as professé depuis une dizaine d’années ?
- Même pas. J’aborde le problème différemment. Je pensais que la terre est malade à cause de nous et qu’il fallait la guérir à tout prix, mais maintenant que je le suis moi-même, je sais que l’on peut vivre avec une maladie et en sortir quelque chose de pas mal. C’est comme si on demandait à mes virus de me guérir de ce qu’ils m’ont infligé. Alors si la terre est malade, laissons la vivre avec, on en tira peut-être du bien. Les dinosaures, il y a soixante-cinq millions d’années, ont dû, eux aussi, considérer comme une grave catastrophe écologique la chute de la grosse météorite qui bouleversa leur écosystème ! Et pourtant, d’une certaine façon, nous sommes nés de cela. C’est peut-être léger comme raisonnement mais c’est ainsi que j’entrevois les choses et je veux approfondir ça. J’ai déjà travaillé sur les mouvements migratoires d’ici cinquante ans liés au réchauffement climatique. Cela concernera plus de cinq cents millions de personnes qui devront quitter les zones trop sèches ou englouties par les mers. Je parlais de catastrophe pour nos économies mais maintenant je ne suis pas loin de penser qu’il faudra ce passage en force pour rééquilibrer la planète et la répartition des richesses. Et cela emmerdera certainement plus les riches que les pauvres qui seront toujours aussi pauvres dans le cas de l’inversement du processus de réchauffement. C’est aussi vrai pour les biocarburants dont je faisais la promotion dans mes conférences. Ce truc, si on les développe, va bouleverser l’agriculture mondiale au détriment des pays les plus pauvres qui auront encore moins de surface pour nourrir leur population. Les gros 4/4 continueront à rouler, mais ce sera au prix de millions de pauvres types affamés. Je n’étais pas stupide au point de ne pas le comprendre, mais cela passait sur le compte pertes et profits…
Il s’arrête un instant et prend une profonde respiration.
- Non, je mesure à présent toute l’hypocrisie de ce qui m’apparaissait comme un choc frontal avec les gros pollueurs, les pétroliers, et mon dada, les déforestations.
- Mais ce n’est pas faire un peu leur jeu ? La pollution, c’est quand même une vraie saloperie !
- Bien sûr et je ne change pas de camp Je ne dis pas non plus que le problème n’est pas réel. Avant je pensais avoir les réponses et je ne crois plus à celles-ci. J’ai un peu suivi à la TV dans ma chambre cette conférence sur le climat à Bali. Tu te rends compte que même les pays les plus puissants ne sont pas foutus de se mettre d’accord entre eux. Seulement des intentions, rien de concret et seulement un vague objectif de 40% de réduction de CO2 dans quarante ans… La réalité est que ce seront les grandes entreprises, le marché quoi !, qui vont faire le travail et à leur unique profit, alors que l’on pourrait en profiter pour faire un vrai rééquilibrage entre les pays les plus pauvres et le plus riches… Bref je pose toujours les mêmes questions, mais je n’ai plus les mêmes réponses.