Si vous avez le coeur bien accroché, petite description des rites et comportements religieux tibétains, c’est spécial et édifiant :
La lecture de certains textes tantriques, notamment des TANTRAS qualifiés de " supérieurs ", génère parfois un profond malaise.
LE KALACHAKRA TANTRA, " La Roue du Temps ", est certainement le texte le plus sacré du bouddhisme tibétain, sa rédaction remonterait au premier roi de SHAMBHALA (SUCHANDRA " Lune parfaite "). Ce TANTRA fondamental du VAJRAYANA a été traduit en français. Le livre est édité par DESCLEE de BROUWER. Depuis l’année 2000, il est distribué dans toutes les grandes librairies. Certains libraires, peu attentifs au contenu de leurs livres, ont mis le kalachakra à côté de délicats textes religieux, empreints de poésie mystique.
Le chapitre six du kalachakra Tantra comprend un traité d’alchimie et de démonologie infantile. La strophe 125 de ce traité est peu ragoûtante. C’est une prescription moyenâgeuse qui affirme sans ambages : "La consommation de matière fécales et d’urine, de sperme et de sang menstruel, mélangés à la chair humaine, prolonge la vie. " Ce sont les cinq ingrédients qui entrent dans la composition des pilules de "nectar".
Selon le KALACHAKRA TANTRA, c’est le Bouddha lui-même qui explique comment préparer et utiliser ces ingrédients pour rajeunir, supprimer toutes les maladies, mettre fin aux difformités corporelles…
Des lamas distribuent parfois des " pilules de nectar " à leurs élèves les plus zélés. C’est une faveur rare, toujours appréciée comme une grâce du Vénérable et Omniscient Rinpoché.
Le lama KELSANG GYATSO, entré dans la dissidence qui ébranle l’école GUELOUPA, recommande d’éviter de consommer ces pilules. Dans son livre "Guide du Pays des Dakinis " (éditions THARPA). Il donne des précisions sur les cinq " nectars ", page 22 , édition de 1997 :
" Toutefois, seule une personne ayant des accomplissements exceptionnels peut transformer des substances impures, telles que de l’urine et des excréments, en précieuses pilules de nectar ; il est impossible qu’une personne sans entraînement et qui a peu de réalisation le fasse. Certains pratiquants étaient connus parce qu’ils faisaient des pilules à partir de véritables viandes et de véritables nectars et qu’ils les distribuaient, et ce bien qu’ils n’aient reçu aucun signe indiquant que les ingrédients avaient été transformés. Différents textes tantriques nous préviennent de ne pas accepter ces pilules, sinon il se pourrait que nous mangions des excréments ! "
(note : Les chairs du chien, du cheval, de l’éléphant, de la vache et de l’être humain constituent les cinq viandes.)
Jean-Luc ACHARD, chercheur au CNRS, a traduit un texte DZOGCHEN intitulé " Le Cycle de l’Immortalité Adamantine ". Ce cycle, le sPyi-ti yoga (prononcer " Chiti Yoga " est l’un des cycles de la Grande Perfection (Dzogchen). Le DZOGCHEN est considéré comme l’enseignement le plus élevé de l’école NYINGMA.
Ce texte est attribué à PADMASAMBHAVA. Le folio 1O est digne de la magie noire du KALACHAKRA TANTRA :
" Il existe une préparation secrète propre à ces enseignements du sPyi-ti et aux substances et objets que tu découvriras : tu mélangeras de ma semence, du sang des règles de YESHE TSOGYEL, de la semence de huit Vidyadharas et de huit Mahâsiddhas, des cheveux, du sang écoulé du nez et de l’amrita.
La base de la préparation sera de la chair d’un brahmane aux oreilles en forme de conque. Celui qui consommera les pilules ainsi préparées, qui les verra, les touchera ou plus simplement, en entendra parler, sera digne des offrandes de la multitude. "