Il est parfois etonnant de voir avec quelle facilité on accepte de voir les libertés partir en fumée lorsqu’on a peur.
Que ce soit pour la prétendue guerre contre le terrorisme, ou à cause des émeutes, l’effroi semble paralyser la pensée et remettre en cause les discours convenus sur les droits de l’homme.
La prolongation de trois mois de l’état d’urgence est vraiment scandaleuse. N’oublions pas que déclarer l’état d’urgence est souvent le premier pas pour transformer une démocratie en dictature. L’Égypte vit depuis 40 ans en état d’urgence, et Indira Gandhi a voulu controler l’Inde avec une poigne de fer en déclarant l’état d’urgence, ce qui a fini par lui coûter cher.
À quoi servent les libertés si à la première tempête elles s’évaporent ?
Je ne dis pas qu’il faut laisser les émeutiers brûler les voitures, mais il est inacceptable de laisser les institutions fonctionner en régime de guerre avec des réductions aussi drastiques des libertés alors que la survie de la république n’est pas en jeu.
Les anglais eux-mêmes n’ont accepté aucune atteinte à leur démocratie, même pendant les heures les plus noires de la bataille de Londres, au cours de la deuxième guerre mondiale.
NB : je ne critique pas forcément le couvre feu pour mineurs, mais les abus de pouvoir que permet l’état d’urgence