"Les produits financiers dits toxiques ensuite. Leur montant cumulé, pour autant qu’on puisse le savoir, s’élèverait à plus de 50 000 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB mondial !"
Le montant des produits financiers est un stock, alors que le PIB est un flux : 50 000 milliards, c’est le PIB ANNUEL mondial, c’est-à-dire la richesse créée dans le monde EN UNE SEULE ANNEE. Autrement dit, les produits financiers "toxiques" ne représentent qu’une année d’économie réelle. A titre de comparaison, la dette publique française représente une année et quatre mois de l’économie réelle française ; doit-on la considérer comme "toxique" elle-aussi sur la base de ce critère ?
"Dont le risque majeur demeure, à savoir qu’ils soient épongés in fine en les faisant supporter par l’économie réelle et notamment l’impôt."
Aux dernières nouvelles, l’impôt est perçu sur les transactions économiques ; si l’économie stagne, l’impôt stagne aussi, à moins d’augmenter les taux de prélèvements et/ou de créer des nouvelles taxes ; et encore, passé un certain niveau, le "rendement fiscal" a tendance à baisser donc il ne sert plus à rien d’augmenter les taxes.
Sur le rapprochement avec le Brésil, la Russie, la Chine : même dans la situation actuelle, les Etats-Unis restent nettement plus solvables que ces trois pays ; la Russie dépend trop des matières premières, le Brésil des produits agricoles et la Chine...des Etats-Unis.
Sur la "fermeture" des paradis fiscaux : ça, ça regarde avant tout les pays concernés ; la France ne peut pas à elle seule décider de "fermer" les paradis fiscaux. Tout au plus peut-elle interdire les transactions financières avec ces pays, ce qui revient de facto à inciter tous les contribuables français à migrer (fiscalement) vers ces pays, en tout cas pour la partie de leurs revenus qu’ils peuvent déplacer. Et là, nous ne parlons plus de quelques millions au titre de l’ISF : nous pouvons dire adieu à une bonne partie de l’IS et à une part non-négligeable de l’impôt sur le revenu, sans compter les pertes de TVA. Il serait beaucoup plus judicieux de réformer vraiment notre fiscalité, en supprimant toutes les éxonérations au profit d’une baisse des taux du régime général.