Excellente analyse.
J’ajouterai que les "journalistes professionnels" se servent de façon croissante de l’information produite par les "journalistes citoyens" par la mise en ligne d’articles de blogs et autres sites citoyens sur les sites de leurs média classiques. Ce faisant, ils effectuent un certain criblage, en fonction de leur orientation, actualité, et on l’espère de leur originalité et qualité. Bien entendu, le défaut du système est que cette sélection limite la diversité (on peut ainsi orienter un débat), mais elle crédibilise le journalisme citoyen.
Il faut d’ailleurs constater que le combat de certains journalistes classiques contre le journalisme citoyen est maintenant derrière nous. Un seul exemple, le site de "Maitre Eolas" et ses informations ont été très largement repris dans la presse à propos de la crise de la magistrature vis à vis de la chancellerie, et ont fournis des informations que les journalistes traditionnels auraient été bien en peine de trouver et de rassembler ainsi.
Après une période de foisonnement naturel, une certaine sélection s’opère naturellement dans le système, entre blogs personnels et réels sites d’information citoyennes, qui produisent des analyses souvent approfondies grâce à un réseau de lecteurs fidèle et informé.
La guerre est donc derrière nous, et les deux système sont voués à cohabiter, car ils sont finalement complémentaires.
Une dernière remarque : la puissance du réseau de sites "citoyens" exige une liberté intacte du système, parfois menacé par le désir de contrôler l’information. Une récente réunion de l’OCDE à Séoul au sujet de l’importance croissante du rôle d’internet dans l’information et la démocratie, tout autant que dans l’économie, a mis en lumière les risques liés au souhait des nations d’accroitre la sécurité du système. Il faudra donc être vigilent pour que la nécessaire sécurisation du système (préservant les données personnelles, limitant le spamming ou la fraude) n’entraine pas une limitation des échanges d’information.