Dans ce domaine, il n’y a pas de solutions à l’emporte-pièce. Et tout est une question de mesure et de pragmatisme. Je me vois mal refusant l’accès à mon cours à des étudiantes en foulard - d’autant que ce sont souvent les plus sérieuses, qui travaillent leurs textes, font les préparations qu’on leur demande, et interviennent en cours intelligemment. En revanche, je ne tolérerai pas de tchador ou de niqab - signe d’un excès de zèle et de plus susceptible de dissimuler le visage et de mettre mal à l’aise les autres étudiants.
Le problème c’est que nous n’avons plus de notion de tenue décente, banale, représentative de notre société, la mode étant ballotée entre les extrêmes de la provocation pour faire vendre. Les décolletés plongeants et les strings apparents me paraissent plus dérangeants qu’un bandeau entouré d’un simple foulard, tenue la plus courante chez les musulmanes ’voilées’ mais actives.
Et que dire des piercings, qu’on pourrait assimiler à des mutilations tribales ou sectaires, et qui se multiplient parmi les jeunes ? Or l’une de mes étudiantes les plus actives, intelligentes et assidues est tatouée comme un évadé de Cayenne et j’ai cmme thésard (brillant) un garçon qui combine piercings et sweats noirs arnborant des zombies...
Alors puisque nous avons affaire à des adultes (et qu’il est souvent utile de le leur rappeler) - donc susceptibles de prendre des décisions vestimentaires en connaissance de cause, acceptons-les comme ils sont. Je suis le premier à déplorer l’effacement d’un certain bon goût à l’ancienne, mais il s’agit de conviction (et de style) personnel.