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Thierry LEITZ 1er janvier 2009 21:00

Très juste Mr Blé. 

Cela me rapelle cette distinction que faisait l’économiste JK Galbraith entre ceux qui ont la maîtrise de leur revenu et les autres qui n’ont que leur force de travail à vendre. Pour ces derniers, le rapport de force est largement défavorable, surtout dans un contexte de réduction des droits renforcé par le brandissement continu de la menace du chômage, de la délocalisation ou de l’exemple des travailleurs chinois en comparaison desquels tout salarié n’est qu’un paresseux revendicatif et passéiste. Pour eux, les "libertés politiques" sont d’autant plus une maigre consolation qu’elles ne conduiront jamais à une vraie prise en compte de leurs opinions ou situation de fragilité économique.

La sempiternelle référence à la "mondialisation" pour mettre hors jeu tout discours de progrès social sous-tend une logique tout aussi utopique que la parfaite égalité : créer -en France notamment où subsiste une culture de progrès social- un sous-prolétariat soumis sachant se "démerder" avec un demi smic sans sourciller. Et ne tombant jamais malade de préférence. L’accepterons-nous ?

La vraie liberté est aussi économique : c’est celle d’avoir le choix. De pouvoir accepter ou refuser, de pouvoir prendre du recul, de planifier son existence. Tout cela est impossible avec un revenu trop faible et/ou un endettement trop lourd.

Une telle liberté ne pourrait se reconquérir qu’au prix d’une réduction sérieuse des inégalités via l’impôt progressif, non plafonné afin de décourager les rémunérations folles de footballeurs ou dirigeants de GE.
Personne n’est indispensable. Ce qui l’est, c’est un équilibre social propice à l’épanouissement de chacun. Cet équilibre se rompt progressivement au profit d’une minorité qui refuse de se remettre en question, comme cel fut le cas la nuit du 4 août 1789 quand les nobles renoncèrent eux-mêmes à leurs privilèges.

Faudra-t-il que les événements contraignent l’aristocratie médiatico-financière d’aujourd’hui à une telle révolution ? On peut hélas en douter tant la richesse semble les mettre à l’abri en leur offrant moultes possibilités. Mais un pays peuplé et instruit NE PEUT PAS DEVENIR UN PARADIS FISCAL, ni même tendre vers ce modèle. Or, c’est la sourde volonté de l’élite aux commandes de l’Etat aujourd’hui.


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