Merci à l’auteur pour son point de vue. Celui-ci vient d’ailleurs en complément de sa passionnante enquête sur l’obligation vaccinale. On n’est effectivement plus dans la contestation de la vaccination, mais bien dans la didactique et l’écoute qui devraient accompagner les politiques de prévention.
L’épidémiologie, comme les autres secteurs de la santé publique, devrait bien entendu prendre en compte de façon plus ouverte les contestations (même les plus farfelues) des détracteurs de la médecine et ne pas tenter le passage en force. La question se pose d’ailleurs régulièrement dans les services hospitaliers ; cependant la réaction des personnels est alors unanime : les moyens font défaut pour gérer les soins et rien n’est prévu pour l’accompagnement des patients. Il en va de même pour la prévention épidémiologique, dont les budgets d’information sont très limités et les crédits pour un éventuel dialogue, inexistants.
Prenons pour exemple l’ANRS, organisme chargé en France de la recherche vaccinale préventive et thérapeutique sur le virus du sida. Cette agence s’était vu confier la gestion du domaine des hépatites et, dans le même temps, voyait son budget fondre de 10 %. Or, une recherche publique forte permet justement de lever le reproche fait d’ordinaire lorsque la vaccination est placée sous la coupe des laboratoires pharmaceutiques privés, d’une course au profit l’emportant sur les préoccupations de santé.