Paul Villach, permettez-moi de dire que la difficulté de prendre position des évêques sur ce cas est justement assez logique.
Si vous partez du postulat que l’enfant à naitre est un être à part entière et ce depuis sa conception, alors l’avortement s’apparente, depuis ce postulat, à un meurtre.
Dans la loi française, comme de celles de tous les pays du monde, le meurtre est interdit, en revanche, la légitime défense qui peut aussi engendrer un meurtre est "tolérée" (et justement pas autorisée).
Si l’on prend un exemple hors du champ religieux. Quelqu’un entre par effraction chez quelqu’un, tente de le tuer et l’agressé dans un cas de légitime de défense tue son agresseur. Le juge dira que la victime était en droit de se défendre et la loi l’excuse pour son acte. En revanche, le juge n’ira jamais admettre que la victime devait tuer son agresseur pour cause de légitime défense.
A présent, pour le cas de la petite fille, si je remplace le mot avorter par tuer, comment voulez-vous qu’un êvêque dise explicitement "Oui la petite fille a eu raison de tuer l’enfant qui grandissait en elle". Ils sont forcés d’utiliser les litotes et autres euphémismes comme le ferait un juge pour le cas d’un meurtre par légitime défense.
Si vous êtes philosophiquement cohérent, cela signifie que vous considérez un foetus même au dernier stade de sa grossesse, cad avec tous ses organes formés, comme du simple matériel biologique jetable si besoin est. Comprenez qu’un certain nombre de personnes ne soient pas d’accord avec cette vision.