Bonjour et merci pour cet article,
Je me permets d’apporter une une nuance sur les présupposés du titre (Pour que se soit clair, je suis athée).
En effet il n’est vrai de supposer que le problème de l’existence de Dieu et/ou de sa nature doive à priori avoir des répercutions sur l’organisation sociale. C’est confondre la catholicisme (l’organisation) et le fait d’être chrétien (croire au nouveau testament).
Croire ou non en Dieu renvoie à une attitude personnelle. Donc ni louable, ni blamable. C’est la liberté de penser.
Où le problème commence, c’est quand persuadé de la réponse, existence ou non, on souhaite ardemment voir violemment faire partager ses conclusions à ses contemporains.
Aussi, le problème n’est-il pas de croire ou non en Dieu, mais d’avoir une éthique de la responsabilité et un comportement de type humaniste. Et quoi qu’on en dise ces notions occidendales sont à l’oeuvre depuis toujours et partout dans le monde chez un certain nombre de personnes.
C’est cet amalgame du spirituel et du matériel qui fait que nouis pensons tous que le conflit du moyen-orient par exemple est de nature religieuse. Pas du tout. Il s’agit, à l’ancienne, de lutte pour le pouvoir.
Je comprend toutefois vos arguments, puisque historiquement la « religion », par le biais de ses fonctionnaires assermentés et reconnus a toujours ou presque servi les états.
En fait, si on gratte un peu les trois grandes religions monothéistes (chrétienne, musulmanne, juive) on observe, à la hache, que :
a) L’ancien testament, en synthèse le livre de la religion juive, date d’environ 7 siècle. C’est un magnifique conte des mille et une nuit avant l’heure. C’est à la base un document de combat politique (I. Finkelstein-N.N. Silbermna:La Bible dévoilée). Il a une version officielle, et il faut des diplômes pour avoir le droit de commenter en public. Il y a un intermédiaire.
b) Le Coran, quoi qu’on en pense, a déjà été écrit plus récemment, et ce qu’il contient, même si souvent contradictoire, peut être vu comme les paroles de l’individu Mahommet. Or, ici aussi, le texte étant écrit sous une langue peu connue (l’arabe classique) les commentateurs sont triès sur le volet (ce qui n’est pas péjoratif dans mon sens) et indiquent finalement ce qu’il faut faire. Encore un intermédiaire.
c) Le christianisme lui, finalement, repose sur quatre textes bourrés de contradiction écrits bien après la mort de l’auteutr supposé des mots qu’ils reprennent. De plus, bien d’autres textes rapportent des paroles et des idées différentes, schismatiques (il n’y a pas de schisme chez les juifs, et deux ou trois principaux chez les musulmans (chiites, druzes)). C’est court. Et c’est bien. L’avantage ici, c’est que le caractère poétique, j’ose le mot, et la puissance de certaines phrases qui excluent tout commentaire extérieur au sujet qui lit. Le chrétien de base doit se débrouiller avec ça. Et quelques textes apocryphes s’il est curieux. A la base il n’y a pas d’intermédaire.
C’est une religion à minima. On en a fait une horreur officielle au cours des siècle certes.
Mais je citais ces exemples non pas pour juger entre telle ou telle religion, mais pour mettre en évidence les soubassements sociaux de textes religieux importants. Donc, je le répète, cette relation entre la croyance en un Dieu et une organisation sociale n’est pas à priori logique ni impérative.
Il serait donc dommage de valider l’idée que croire en Dieu c’est fuir, ou se justifier à peu de frais. Non. C’est une chose personnelle, hors vie sociale.
Les guerres, la souffrance, tout cela est « hors Dieu ». Ce ne peut être un argument. Ca vous renvoie à vous même tout simplement. Car si vous êtes croyant « légitimiste » il y aura toujours une et une seule réponse. Si vous n’êtes pas croyant il y aura aussi toujours une et une seule réponse : car c’est ainsi. Après seulement, si vous en avez le coeur vous chercherez des coupables. Et les trouverez. Ce seront vos coupables à vous.
En un mot, il serait normal je pense de bien distinguer la croyance en le Dieu « toto », qui est une chose intime, d’avec les organisations prétendant représenter les croyants en le Dieu « toto ». Car le croyant « intime » va se retrouver dans le même sac que le croyant « encarté ».
Et c’est un athée qui le dit. Et tous mes amis, toutes mes relations, ont eu ce facteur discriminant : on n’a parlé de religion qu’après une très longue relation, au détour d’une petite phrase. Et jamais il n’y a eu de hiatus entre l’homme connu depuis longtemps et ses convictions intimes.
Le texte est sans doute confu, mais je ne pouvais pas laisser passer le sous entendu de son titre.
Ne pas être blanc de peau incite à priori la force publique au contrôle. Etre croyant devrait-il inciter au contrôle de l’ordre moral ?
En tant qu’athée, et à cause de cela, je reste d’une extrème mansuétude vis à vis de mes frères humains qui cherchent une raison à la vie. Et qui n’estiment pas devoir me la faire partager de force.
Pourquoi vouloir à tout prix entrer dans la tête des gens ? Seuls comptent leurs actes.
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