Déjà, vous oubliez une donnée essentielle : les français sont un peuple structurellement de droite. Il y a même une "tradition" qui veut que, en cas d’alternance, c’est en fait la droite qui perd les élections, et non pas la gauche qui les gagnent. La seule génération qui a fait exception est celle des soixante-huitards, qui a réussi à porter Mitterrand au pouvoir et à l’y laisser pendant 14 ans ; et encore, son mandat a quand même été entrecoupé de deux cohabitations, ce qui réduit son temps de pouvoir "effectif" à 10 ans. Aujourd’hui, cette génération n’est plus majoritaire, ce qui explique en partie le retour de la droite.
Deuxième donnée essentielle : le nombre croissant de vieux, qui, quel que soit le pays, ont tendance à voter majoritairement pour le parti le plus conservateur. Et il y a un paquet de vieux qui croient toujours à ce que raconte Sarkozy.
Troisième donnée essentielle : le poids des idéologies. Tout comme il y a un "stock" de personnes qui ne voteront jamais de leur vie pour la droite, il y en a aussi un stock qui ne votera jamais pour la gauche et pour qui, même si Sarkozy est nul, il est toujours meilleur que le moins pire des socialistes.
Quatrième donnée essentielle : les dégâts causés par la gauche lors de son dernier passage au pouvoir. Le PS et une bonne partie de la gauche ont beaucoup de mal à réaliser à quel point les 35h sont détestées par une partie de la population, notamment les petits commerçants et artisans. Ceux-là continueront à soutenir Sarkozy tant que soutenir Sarkozy signifiera lutter contre les 35h.
Finalement, ça fait pas mal de monde...