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armand armand 20 juin 2009 10:50

albatar,

Comme dans toute pratique il y a le fond et la forme.
Le ’fond’ c’est que la burqa est une tradition indo-afghane qui traduit l’enfermement de la femme à domicile et l’obligation qu’elle soit littéralement invisible à ceux qui ne sont pas de sa parantèle (le ’purdah’). En somme, quand elle sort elle doit porter les murs de sa maison (et plus précisément du ’quartier des femmes’ ou zenana) autour d’elle.
Cette vision (le mot est bien choisi) de la femme est absolument incompatible avec nos traditions, nos valeurs. Elle est d’ailleurs incompatible avec les traditions des pays arabes pour la plupart.

Pour la ’forme’, on doit tenir compte du contexte - en cela la burqa est, qu’on le veuille ou non, le signe d’une islamisation militante, qui s’approprie les formes les plus outrancières pour marquer l’opinion. Et pour cela, la burqa signifie effectivement l’élimination de la femme de l’espace public et, comme on le voit en Afghanistan ou au Pakistan, une menace de violence qui pèse sur elles.
Et quand on sait qu’il y a des lieux où la burqa est obligatoire, la réponse du berger à la bergère serait bien de l’interdire ici.

La comparaison avec les religieuses est fallacieuse - ce sont des ’professionnelles’ de la religion, justement. C’est en somme leur tenue de travail.
Et de toute façon, mes remarques valent pour la burqa, qui cache complètement le visage, non pour le hidjab, le voile ou même le tchador à l’iranienne.

Quant à l’aspect attractif - vous verrez à Istanbul des nuées de jeunes filles en foulard vêtues de tuniques légères qui ne cachent rien de leurs silhouettes grâcieuses. La couleur du foulard, d’ailleurs, change avec la mode. Il y a deux ans le rouge-écarlate, de préférence sur tissu brillant, était dominant.

Quant à la référence au string, je vous l’accorde, on peut trouver cela tout aussi choquant (je ne suis pas loin de le penser). Mais alors il faudrait réinventer une notion de décence et de bon goût qui va à l’encontre des valeurs hédonistes, mercantiles et individualistes de nos sociétés occidentales. Personnellement je suis pour.
Et à l’époque où nos femmes portaient des robes et des chapeaux, les musulmanes n’éprouvaient aucun besoin de conserver une tenue différenciée quand elles étaient chez nous.

Et pour ce qui est des exigences actuelles en matière de ’visage découvert’, les vitres fumées des voitures me semblent, elles aussi, le signe d’une attitude « vous n’existez pas pour moi, je n’existe pas pour vous » totalement incompatible avec la sociabilité partagée.

Permettez-moi, néanmoins, de marque mon désaccord avec votre idée du ’salad bowl’ - ce n’est pas le propre de la France, pays ancien de culture essentiellement catholique qu’on le veuille ou non. Encore faudrait-il que nos traditions soient suffisamment fortes pour que d’autres les adoptent en venant ici, comme cela se faisait du temps où la France était la référence en matière de bon goût et d’esprit...


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