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Dominique Dumollard Dominique Dumollard 29 juin 2009 18:05

Merci à vous tous pour vos commentaires quels qu’ils soient. Ils m’intéressent, car chacun suscite en moi une interrogation, une remise en cause, ou la prise en compte de la nécessité qu’il y a d’être plus clair dans ce que l’on dit. Retraité (j’ai 70 ans) j’ai exprimé dans mon livre Utopies ? mes interrogations, mes insatisfactions sur la Société dans laquelle je vis depuis pas mal de temps. Je vote depuis 50 ans et malheureusement je m’aperçois que les choses ne changent pas fondamentalement, malgré le progrès dans tous les domaines. C’est pourquoi j’ai tenté dans ce livre de ne pas rester que dans la critique stérile, mais aussi de faire des propositions, qui sont des pistes de réflexion. Je n’ai pas de solutions miracles, ni de baguette magique. Mais je pense très fortement que les choses ne pourront bouger de manière significative que si l’on prend la décision d’un changement global important. Cela implique une remise en cause très forte, difficile, voire impossible à ceux qui sont en place. Je suis également persuadé que ces évolutions ne seront pas initiées par les puissances financières, que le système politique est trop englué dans ses contradictions pour le leur permettre. Je suis convaincu que cela ne pourra se faire que par la volonté de la grande masse des hommes que l’on désigne sous le nom de citoyens. Serons-nous suffisamment intelligents pour le comprendre, et l’imposer ? Là me semble être l’utopie. Mais comme je suis moi-même un utopiste, je l’espère pour nos enfants, nos petits-enfants. C’est pourquoi je passe beaucoup du temps de la retraite sur ce sujet. Vos commentaires, comme d’autres qui me sont données par les personnes que je rencontre, celles qui lisent mon livre, m’aident à progresser. Grâce à tout cela, je suis en train de travailler sur une nouvelle rédaction que j’espère voir aboutir en fin d’année.

Merci donc à Chanteclerc (pour son entrée en matière), Goc, Hyper égalitaire, nephilim, internaute, citoyen,ZEN,Ronny, Philippe D, faxtronic, maxim (pour son humour), LaMoukat, Pépé le Moco (qui semble avoir la solution en 2 lignes), Frabri, finael, parkway, et à ceux qui mettront un commentaire un peu plus tard et auxquels je n’aurais peut-être pas le temps de répondre de manière personnalisée.

Tout d’abord, c’est un point important de mon message, que ce soit la « bande à Sarko » ou tout autre qui serait investi du pouvoir, tous se trouveraient dans la situation de choisir une, ou un mixte, des solutions évoquées à propos du sondage d’Ouest France. Pas un ne pourrait apporter une solution qui nous ferait plaisir à tous. Et même si cela était le cas, la défiance que nous avons vis-à-vis du système politique ferait que nous nous y opposerions par principe et par peur. C’est à nous de dire parmi les solutions réalistes, construites par des experts de sensibilités différentes, celle que nous voulons.

Ingénieur, cadre supérieur, ouvrier, nous sommes tous des hommes et devrions être égaux. Malheureusement, la nature ne l’entend pas de cette façon, et comme nous sommes des hommes, ceux qui sont les plus forts en profitent allègrement. Mais aussi parce que nous sommes des hommes, certains luttent depuis que le monde est monde pour gommer ces injustices. Ils sont certainement trop peu nombreux et la gomme sans doute un peu petite, car on est loin de réaliser cette utopie. Ce n’est pas raison pour ne pas continuer.

Contrôler, brasser du vent, ne rien faire, … je crois que cela existe dans toutes les catégories et dans tous les métiers. Heureusement, dans toutes les catégories, dans tous les métiers, il existe aussi des gens qui font leur travail consciencieusement, avec le respect des autres. Si ce n’était pas le cas, notre monde serait invivable. Mais les abus existent et pour qu’ils se réduisent (je crains que malheureusement ils ne disparaîtront jamais vraiment). C’est à nous de faire en sorte que cela change. Vis-à-vis des politiciens véreux ou incompétents, nous avons l’arme du vote. L’utilisons-nous comme il faut ? Il y a bien d’autres domaines dans lesquels l’indécence s’affiche : le monde du spectacle, le monde du sport pour ne prendre que deux exemples. Les sommes consacrées pour le transfert d’un Kaka, d’un Ronaldo, les millions de Michael Jackson, c’est nous qui les finançons bien volontiers avec nos billets et nos achats de gadgets, même si c’est organisé par des bandes de richissimes hommes d’affaires. Alors, prenons nos responsabilités.

L’hémorragie de création de richesses, la livraison par la Chine d’un A320, ce n’est pas en élevant des barrières chez nous que nous l’empêcherons. Nous faisons partie des 20 % de la population du monde qui possède 80 % des richesses mondiales. Parmi ces richesses nombreuses sont le fait de nos pillages des matières premières dans les pays qui en raison de leur pauvreté ne peuvent pas s’y opposer. Les Chinois tout comme nous ont le droit de vivre décemment (j’ai appris récemment que 400 millions d’entre eux aujourd’hui ont le toupet de faire deux repas par jour. Ils contribuent ainsi à la pénurie alimentaire mondiale. Que va-t-il se passer si d’autres parmi eux se mettent à suivre cet exemple ?). Je suis vraiment persuadé que pour répondre à ce type de défis, il faut trouver des solutions à assez différentes de celles qui ne réussissent plus aujourd’hui. J’en ai évoqué un certain nombre dans mon livre, et je vais en affiner quelques-unes dans celui qui est en chantier. Pour répondre à la préoccupation d’égalité citée par quelques-uns d’entre vous, j’ai envie de vous donner ci-dessous un extrait de ce que je suis en train d’écrire, par exemple à propos de la compétence :

La compétence. C’est la possession d’une connaissance approfondie et d’une bonne expérience dans un domaine donné. Elle est nécessaire pour agir, réaliser un travail, prendre des décisions dans ce domaine. Elle s’obtient par la formation qui donne la connaissance, l’expérimentation, le travail pour obtenir l’expérience. Avoir du talent facilite grandement cet apprentissage. Le talent c’est une aptitude particulière, une capacité remarquable, la plupart du temps innée, que l’on peut améliorer, mettre en valeur, par le travail. Avoir du talent, c’est une chance donnée par la nature. Cette chance, c’est déjà beaucoup, n’est-ce pas indécent d’en profiter pour amasser des richesses, quand autour de soi tant de personnes sont dans la misère, parce que le hasard les a dotés différemment ? Et, cerise sur le gâteau, lorsqu’on est riche, il est très facile de le devenir encore plus, simplement en investissant intelligemment ses richesses : l’argent va à l’argent. En justice, on dit que l’on ne doit pas infliger à un condamné la « double peine ». En économie on applique la triple chance :
1 - être bien né (talent, bon endroit)
2 - être bien rémunéré (vedettariat)
3 - faire fructifier ses richesses sans effort
En définitive, la compétence c’est l’addition du talent donné par la nature (l’individu n’y est pour rien), de la formation (la plupart du temps dispensée gratuitement par la société) et du travail personnel. Avant de s’en glorifier, la sagesse voudrait que l’on commence par remercier la nature et la société à laquelle on appartient.

J’ai donc envie de dire qu’il ne me paraît pas souhaitable d’utiliser la compétence comme critère de rémunération. Je sais bien que cela va soulever beaucoup d’opposition. Il faudra peut-être faire quelques concessions, j’espère qu’elles ne seront pas trop importantes. Par contre, la compétence c’est une nécessité pour l’employeur. Pour lui, c’est le critère essentiel pour choisir parmi les candidats, …

Mais les propositions concrètes, explicites, elles sont déjà difficiles à faire dans un livre de 400 pages, même en restant à un niveau synthétique, alors c’est vrai que c’est extrêmement difficile dans un article de quelques lignes.

À propos des 40 % de satisfaits du président de la politique actuelle qui font craindre qu’on est pas près de sortir de la situation, je vous invite à aller jeter un oeil sur mon article à propos des élections européennes. Vous pourrez constater que derrière les 27,8 % de votants pour l’UMP, si l’on se réfère au nombre d’électeurs et non pas au nombre de votants, ceux-ci ne sont en réalité que 11,3 %.

Enfin parmi la forte proportion des retraités qui bénéficient du système et qui refusent de chercher une solution viable pour les plus jeunes, il en est qui se préoccupent de ces questions et qui passent beaucoup de temps sur ces sujets. Ils n’en détiennent pas plus la solution que toutes les autres catégories de la population. Les nantis de ce monde se détestent cordialement entre eux et n’hésitent pas à se dévorer mutuellement lorsque l’occasion se présente. Mais dès que quelques mesures viennent à mettre en péril l’un ou l’autre de leurs privilèges, ils savent très vite faire front commun, s’entendre pour obtenir d’une voix commune que celles-ci soient rangées dans le tiroir aux oubliettes. Nous n’avons pas la force financière (chacun individuellement) mais nous avons celle du nombre. Malheureusement, nous avons beaucoup de mal à nous entendre, nous écouter mutuellement, à nous rassembler pour obtenir ce que nous aimerions avoir, par exemple une société plus juste, plus équitable, plus responsable. Mais, comme je suis un utopiste, j’espère qu’un jour, mes enfants, ou plutôt mes petits-enfants auront la chance de voir cela arriver.

P.-S. Pour la fin du travail obligatoire, c’est simple, il suffit de changer le terme : « Travail choisi » par exemple.

PS 2 : Finael : C’est bien à ce genre de question que je tente de répondre dans mon bouquin.
Mais aussi, je ne sais pas si un bordel va arriver dans les mois qui viennent, mais ce dont je suis sûr, c’est que tout comme par le passé, ce n’est pas cela qui permettra aux solutions intelligentes de se mettre en place.


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