J’ai décidément du mal à comprendre cette histoire de création monétaire (j’ai vu le film de Paul Grignon). Je n’ai pas réussi, pour commencer, à me faire confirmer l’idée directrice du film, à savoir que plus aucun argent n’est créé (= tout l’argent « nouvellement » injecté est une dette qu’il faudra rembourser). Je me suis livré à une petite simulation dans un tableur qui montre qu’un tel système semble néanmoins viable : l’économie ne s’étouffe pas. Chaque année, on emprunte un peu plus à la banque centrale de façon à payer les intérêts ET à permettre à la masse d’argent en circulation de croître et d’accompagner ainsi le développement économique. Ensuite, je ne vois pas pourquoi et à qui cela profite de ne plus créer d’argent. Ça dépend de ce que deviennent les intérêts remboursés à la banque centrale. Sont-ils détruits ? Ou pas ? Si l’absence de création monétaire est une pure convention économique qui ne prête pas à conséquence, puisque frappant indistinctement l’économie toute entière, il faut alors s’interroger sur cette « dette » publique dont on nous rabat les oreilles et dont une partie est dès lors rien moins que le reflet de la bonne santé de l’économie, puisque plus l’économie se porte bien, plus elle emprunte pour augmenter sa masse monétaire. Nous « payons » notre croissance. Il faudrait donc déduire de la « dette » la partie servant à « financer » l’accroissement de la masse monétaire avant de faire peur aux gens et de leur expliquer qu’il faut urgemment réduire les dépenses publiques... En conclusion, je ne suis pas convaincu à ce stade que l’on trouvera dans cette question de création monétaire l’explication des disparités de richesse à l’échelle du monde et à l’intérieur des pays, ni d’ailleurs qu’on expliquera le fabuleux privilège accordé au dollar d’être la monnaie de réserve mondiale.
Alors, si une bonne âme peut répondre à ces questions qui devraient être simples, je suis preneur ! Il est étonnant comme même les gens du métier ne semblent pas savoir d’où vient l’argent (Cf. ci-dessous Paul Jorion).
Par contre, le contrôle démocratique de la banque centrale, et de sa politique des taux directeurs notamment, est un sujet à ouvrir et qui me semble nettement scandaleux.