C’est vrai que l’absence de rue (ou d’avenue) Robespierre est une honte quand on sait qu’il y a une avenue Leopold II dans le XVIe arrondissement (l’homme qui avait fait du Congo une terre où tous les habitants participaient aux travaux forcés pour la fortune du roi des Belges et dont l’exploitation fit probablement plusieurs millions de morts directs et indirects).
Mais bon, depuis quand Delanoë est-il de gauche ? Robespierre n’était pas un gauchiste (mais un démocrate grandement influencé par Rousseau et Montesquieu) à ce que je sache, il défendait même la propriété privée mais l’égalité (ce qui fait de lui un des fondateurs de la pensée de gauche néanmoins) était un principe fondamental dans l’établissement d’une nouvelle société et celle-ci s’accomplissait selon lui et Saint-Just par l’école républicaine (même si certaines propositions étaient radicales comme arracher les enfants à six ans de leurs parents-pourquoi ne pas généraliser l’internat dès le plus jeune âge dans les quartiers difficiles ?, d’autres étaient fondamentales comme l’école obligatoire jusqu’à 13 ans).
N’oublions pas que Robespierre n’était nullement impliqué dans l’arrestation de Danton (on a souvent surestimé ses prérorgatives dans la convention), qu’il a souvent exprimé sa désapprobation quand aux excès de la terreur et a sauvé de nombreuses personnes de la guillotine. Enfin, quand on sait que Fouché fut l’un des plus impliqués dans la chute de Robespierre, on ne peut que relativiser ce portrait fallacieux que les livres d’histoire continuent à présenter.