@ toutes et tous ...
lecture intéressante que celles de vos posts. Cela me permet de mesurer à la fois le chemin parcouru et la somme des peurs et préjugés qui sont à l’oeuvre dans la société.
@ l’auteur ...
Vos questions sont justes mais j’ai un peu de mal avec le concept qui sous-tend l’ensemble de votre démonstration : la famille minorante. Déjà, une définition claire serait utile, cela me permettrait de comprendre l’intégralité de votre propos.
De plus, une famille minorante, cela veut dire des familles majorantes ! Qui majorent quoi ? je sais, je joue un peu sur les mots mais, les mots ont un sens tout de même et c’est un peu compliqué de critiquer la « novlangue » quand on fait soi même appel à des termes abscons ou sortis de leur sens premier. Mais bon, prenons cela comme un sens évident.
En fait vous partez du principe qu’il vaut mieux être élevé dans une famille « dans la norme » et que toute diversité est sinon mauvaise, du moins suspecte. D’accord, la société humaine a souvent du mal avec la différence et la diversité. D’accord, la société humaine se fonde sur un ensemble de règles et de codes qui s’imposent à tous. Mais sommes nous tous les mêmes ? Etes vous comme moi, roux, gaucher, etc ... ?
La diversité est aussi une richesse, c’est ce que nous enseigne la vie sur terre dont la richesse de formes, de milieu de vie, de modes de vie ne cesse d’étonner les scientifiques. C’est aussi un handicap, c’est indéniable quand on est confronté à des gens peu respectueux et étroits d’esprit. Mais être ce que l’on est, l’assumer tranquillement sans forfanterie mais sans gêne, c’est aussi l’une des voies pour une vie épanouie. C’est vrai qu’un gamin élevé par deux femmes ou deux hommes n’aura pas la même vie qu’un enfant élevé par un père et une mère. j’aurais envie de dire : et alors ?
Il y a des choses, des événements dans sa vie que les autres n’auront pas. Il vivra différemment, verra différemment. pas tout et pas toujours tout de même. Ces couples vivent dans une société, obéissent à ses règles, s’insèrent dans cet ensemble que nous formons tous.
Oui, vos questions sont légitimes. Et j’aimerais que ce débat puisse avoir lieu dans le cadre plus vaste d’une réflexion sur ce que la société française et européenne veut dans l’éducation des générations qui viennent. Homo, hétéro, bi, etc, la sexualité des parents en définitive importe peu à mes yeux. Je n’ai pas la même que celle de mes parents, ne serait-ce que parce que je ne suis pas eux ! Ils vivent leur vie, je vis la mienne. Et cette indépendance n’empêche pas les liens d’affection profonds.
Ces liens ne sont pas forgé par la sexualité des parents. Ils sont forgés par la capacité de ces mêmes parents à aimer, élever, aider l’enfant à devenir l’adulte qu’il souhaite être. C’est peut être cela qui devrait présider au choix d’une famille d’adoption, en définitive : ce couple est-il capable de faire de cet enfant l’adulte qu’il est en droit de devenir ? Si la réponse est positive, la question de la sexualité de ce couple est-elle importante ? Le fait que ce couple soit une famille « minorante » est-il pertinent ?
En définitive, vous parlez souvent du droit de l’enfant. Mais dans cette affaire, est-ce vraiment à l’enfant que vous pensez, ou au coté dérangeant -pour vous ! - de cette histoire ? Et si c’est le cas, ne tombez vous pas dans l’ornière que vous semblez dénoncer chez ces deux femmes ?
j’espère ne pas avoir été brutal ou choquant. Ce débat est suffisamment important pour qu’on ne tombe pas dans l’invective ou les insultes. Même si parfois les choses doivent être dites, franchement.
Cordialement
Manuel Atréide