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En réponse à :


ZEN ZEN 17 janvier 2010 22:23

Philippe D
Faute de pouvoir politique local déstructuré, il fallait une intervention rapide et efficace
On peut tout de même s’interroger sur la hâte des Américains à se placer au centre du dispositif, quand on connaît un peu le passé et leur longue main-mise directe ou indirecte sur ce malheureux pays
Une organisation onusienne bien structurée aurait pu faire l’affaire...qui devrait exister en permanence pour gérer ce type de drame, ne serait-ce que pour coordonner les aides de toutes sortes
Haïti reste l’arrière cour des USA, il ne faut pas l’oublier. Je ne crois pas que cela changera beaucoup demain


Lingérence américaine dans les affaires d’Haïti.
L’île, située dans l’orbite caraïbéenne des États-Unis, n’a jamais eu véritablement les coudées franches, jusqu’à subir une véritable occupation américaine entre 1915 et 1934, puis une succession de dictateurs pro-américains.
__En 1994, l’administration Clinton décida de réinstaller Jean-Bertrand Aristide, le président légalement élu en 1990 et destitué un an plus tard par un coup d’Etat militaire. Coup d’Etat largement organisé par la CIA qui fournit tous les moyens au général Cédras pour installer un régime de terreur qui déclencha l’exode des boat people mais aussi le déplacement de 100.000 à 400.000 personnes à l’intérieur du pays.__Le scandale fut tel qu’il explique le retour d’Aristide appuyé par Clinton. Pour ce faire, Washington envoya 20.000 soldats et plusieurs bâtiments de guerre dans le cadre de l’opération « 
Uphold Democracy ». Exilé aux Etats-Unis de 1991 à 1994, Jean-Bertrand Aristide avait su convaincre le puissant Black Caucus et explorer les labyrinthes du parti démocrate pour convaincre le nouveau président de le rétablir au pouvoir à Port-au-Prince. Ce qui fut fait mais sous condition : Aristide a pu achever son mandat jusqu’en 2005 mais n’a pas pu se représenter alors : il laissa le pouvoir à son homme lige de l’époque, René Préval (actuel président), avant de se faire réélire en 2000
.__Au début des années 2000, alors que l’objectif de l’administration Bush était soi-disant la promotion de la démocratie dans le monde, Washington a encore une fois joué un double jeu. Alors que la ligne officielle était le soutien au président Aristide, officiellement élu, un groupuscule conservateur financé par de l’argent public, le
Republican International Institute, se présentant comme la voix officieuse des États-Unis, a tout fait pour le déstabiliser et soutenir ses adversaires, précipitant Haïti dans le chaos après le coup d’État de 2004 (un article du New York Times a très bien raconté cela).__Dans cette situation poisseuse, et en raison du fait qu’Haïti ne peut simplement pas ignorer son voisin encombrant, Aristide a joué le seul jeu que Washington respecte, celui de l’argent. Entre 1997 et 2002, son gouvernement a dépensé près d’un million de dollars par an pour s’assurer les services de lobbyistes chargés de faire entendre sa voix dans les allées du pouvoir américain. Cela n’a rien changé au désastre final de sa présidence et aux révoltes populaires qu’elle provoqua. Contraint à quitter le pouvoir, emmené avec sa famille par une équipe des forces spéciales de l’ambassade américaine à l’aéroport de Port-au-Prince, il s’envola pour l’Afrique du Sud..."


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