Deux choses.
D’abord, qui parle de « mépris » de la religion musulmane ou des musulmans ? Si dire (et dans le cas présent par des dessins) une partie de la vérité (dans ce cas l’instrumentalisation de l’islam et de son prophète), c’est être insultant, irrespectueux ou méprisant, où allons-nous ?!!!
Et je suis sur ce point en total accord avec ce que disait Philippe Val dans un édito de Charlie Hebdo : « Quant au dessin représentant Mahomet avec une bombe dans le turban, il est suffisamment faible pour être interprété n’importe comment par n’importe qui, et le crime est dans l’oeil de celui qui regarde le dessin. Ce qu’il représente, ce n’est pas l’islam, mais la vision de l’islam que s’en font les groupes terroristes musulmans. Ils prétendent que le prophète leur inspire des meurtres et des attentats. C’est leur propre vision du prophète qu’ils ne veulent pas voir représenter. »
Ensuite, pour ce qui est de l’interprétation de ces dessins, pourquoi c’est celle des musulmans qui devrait exclusivement compter ? N’est-ce pas là une dangereuse dérive ? Et faire le jeu, encore et encore, des communautarismes (contre les idéaux démocratiques et républicains) ? L’exemple de la censure de la pièce de Voltaire « Le Fanatisme ou Mahomet le prophète » sur notre territoire n’est-il pas un exemple flagrant du danger de ces dérives ? Sous prétexte qu’il s’agit de Mahomet dans la pièce de Voltaire, on devrait exclusivement s’adresser à la communauté musulmane pour savoir si elle est jouable ou non, c’est ça ? Soyons sérieux.
A lire sur le sujet :
Une fatwa contre Voltaire ?, par Hervé Loichemol
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-741217,0.html