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COLRE COLRE 16 avril 2010 20:23

Bon… allez, je ne ris plus. 

J’en ai marre de voir insulter « LES » journalistes dans un même élan, sans faire jamais le tri, en confondant tout.
J’en ai marre qu’on les soupçonne toujours de tous les tripatouillages alors que l’immense majorité essaie de faire son boulot, comme tout le monde, comme vous et moi, soigneusement et à la va-vite, avec le chef au-dessus qui pousse et menace…
J’en ai marre de cette démagogie généralisée venant de gars qui valent tellement moins comme journaliste et qui ont l’outrecuidance de donner des leçons de morale tout en invectivant son lectorat.

Et ici, ça fait plusieurs fois qu’on cause de Florence Aubenas, apparemment sans l’avoir lue sinon on ne dirait pas tant de bêtises qui frisent l’obscénité quand on considère l’extraordinaire travail de journaliste qu’elle a réalisé, avec courage, intelligence, probité et talent
Oui, il est obscène de lui chipoter qu’elle ait ou non gardé son nom (? ?!!) ou qu’on ratiocine sur les subtiles distinctions entre la vérité ou la réalité.
J’en ai marre aussi de cette ritournelle sur « l’information extorquée »… extorquée, donc, par cette journaliste d’exception ? non… Ce livre aurait pu être une simple enquête auprès des personnes concernées qui auraient témoigné sans ambages ! Mais elle a voulu COMPRENDRE, comprendre de l’intérieur, s’immerger pour cela, cesser de rajouter des mots aux mots, creux et vides, comme ici, comme ailleurs.

Respect, laissons-lui la parole, à elle, ce sont ses premières phrases : 

"La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu’en dire, ni comment en prendre la mesure. On ne savait même pas où porter les yeux. Tout donnait l’impression d’un monde en train de s’écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place, apparemment intouchées. 

Je sui journaliste : j’ai eu l’impression de me retrouver face à une réalité dont je ne pouvais pas rendre compte parce que je n’arrivais plus à la saisir. Les mots mêmes m’échappaient. Rien que celui-là, la crise, me semblait tout à coup aussi dévalué que les valeurs en Bourse.

J’ai décidé de partir dans une vieille ville française où je n’ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail. J’ai loué une chambre meublée…"



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