Ce qui est terrible c’est ce mépris, ce cynisme,cette arrogance. Il ne suffit pas d’avoir gagné, il faut pavoiser, humilier les vaincus, impitoyablement les détruire. On sent bien qu’il y a là un plaisir calculé à provoquer. Le pire, je crois, c’est que ces articles ne sont que la face présentable de quelque chose de beaucoup plus noir, plus dur, réservé à quelques initiés. Un ordre qui se voudrait naturel, qu’on devrait croire éternel, une fatalité. Ce n’est pas tant son idéologie qui est ici méprisée, c’est cette absence de scrupules. Il existe un coté obscur pour toutes choses. Il ne vient pas vendre le libéralisme, on sent bien qu’il n’y croit pas lui-même. On peut défendre quelquefois des points de vue qui sont contestables, mais de bonne foi. Peut-être ça ne change rien, mais, pour moi, ça change tout. c’est une question d’honnêteté.
Non, ce n’est pas être anti-conformiste que d’applaudir les vainqueurs. Vanter les mérites de Staline jusqu’en 1953 en URSS ce n’est pas être anti-conformiste : c’est soit rétrospectivement d’une tragique ignorance soit de l’opportunisme. Choisit ton camps, camarade.
Au delà des idéologies, discours ou baratin, il reste que l’on ressent soit plutôt du mépris ou de l’empathie pour les pauvres créatures qui se débattent sur cette petite planéte.