Dommage, je venais de lire un article de vous vraiment inspiré sur la communauté chinoise (et souvent j’apprécie vos articles) et là je tombe sur un texte visiblement écrit sous l’emprise de l’émotion, bref inutilement agressif et partial. D’ailleurs le vocabulaire employé pour décrire les femmes (ou « la » femme puisqu’on dirait que vous parlez de quelqu’un en particulier) est vraiment écœurant, et assez difficile à supporter pour la lectrice que je suis.
Votre analyse part d’un constat qui n’est pas inintéressant mais reste figée dans des rancunes vieillottes et stériles, encore et toujours contre le féminisme (décidément c’est une manie sur Agoravox de justifier tous ses bobos comme ça). Je dis cela car vous essayez tout de même de nous faire croire que l’expérience paternelle était plus épanouie sous le patriarcat pur et dur qu’aujourd’hui ! il faut le faire ! Alors que dans les années 70 un homme qui disait changer les couches de ses enfants était considéré comme un extra-terrestre par les autres hommes et par les femmes. Le patriarcat donne à l’homme le simple rôle de pourvoyeur de fonds du foyer, pas de parent dans le sens où on l’entend maintenant. Le féminisme a permis au contraire de légitimer le rôle actif du père dans le foyer. Donc finalement, c’est sans le dire sur les avancées du féminisme que vous vous appuyez pour pleurnicher...
Quant au repli sur soi des femmes une fois qu’elles ont accouché, je relierais plutôt ça à cette tendance des sociétés modernes à sacraliser la maternité en général, tout en plaçant l’enfant au centre de tout (on se sert même des enfants pour justifier le filtrage d’internet !). Cette sacralisation de la maternité va de pair avec l’idéal de société du bien-être qui est celui de nos sociétés actuelles. J’aurais aimé que vous alliez plus loin dans votre réflexion, en vous intéressant davantage à ce que les femmes peuvent avoir en tête puisque c’est à elles que vous faites des reproches. Là on a juste l’impression d’une succession d’affirmations et de conjectures (par exemple sur ce qu’une femme qui élève seule ses enfants peut transmettre à ceux-ci... wow) balancées là gratuitement, au fil de la pensée.
En fait, je suis souvent très déçue de voir sur Agoravox, le « média citoyen » qui ne cesse de se revendiquer plus libre en expression que le journalisme professionnel, un nombre incalculable d’articles anti-femmes bourrés de lieux communs. Ces articles sont encensés à chaque fois par les mêmes lecteurs presque émus aux larmes qu’un de leur pairs dise tout haut ce que eux pensent tout bas sans oser l’avouer. Surtout, ils sont persuadés d’être « politiquement incorrects » alors qu’on vit dans un monde où on trouve normal qu’une femme soit moins bien payée qu’un homme pour le même travail. Je veux dire par là que ça a quelque chose de foncièrement ridicule, cette façon de se persuader de dire quelque chose d’interdit (oups !) alors que toutes les tribunes vous sont ouvertes pour déverser votre bile. La preuve. :)