Si on apprenait à nos enfants la chanson de Craonne au lieu de la Marseillaise, on en serait pas là peut-être.
Comparez :
Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées
( Refrain)
Aux armes, citoyens
Formez vos bataillons
Marchons ! Marchons !
Qu’un sang impur
Abreuve nos sillons
Un bel appel à la haine. Imaginez si les Afghans, ou n’importe quel autre peuple, avaient un tel chant, ce que l’on dirait d’eux.
Maintenant la chanson de Craonne :
C’est malheureux d’voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c’est pas la même chose
Au lieu d’se cacher tous ces embusqués
Feraient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendre leur bien, car nous n’avons rien
Nous autres les pauv’ purotins
Tous les camarades sont enterrés là
Pour défendr’ les biens de ces messieurs là
- Refrain :
Ceux qu’ont le pognon, ceux-là reviendront
Car c’est pour eux qu’on crève
Mais c’est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce s’ra votre tour messieurs les gros
De monter sur l’plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau
Les poilus avaient tout compris : la guerre ne sert jamais les intérêts d’aucun peuple, mais seulement ceux des vautours qui s’enrichissent sur le sang de leurs frères.