A faire tourner, pour ceux qui se questionnent sur le programme du PS :
A l’occasion d’un discours prononcé le 19 novembre à Francfort lors de l’European Banking Congress, Dominique Strauss-Kahn a fait étalage de sa vision politique de l’Europe. Ce qu’il se retient bien de faire dans les médias.
Cf l’article des Echos : http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/020944822778-strauss-kahn-regrette-le-manque-de-vision-commune-des-europeens.htm
A l’heure des difficultés budgétaires européennes, DSK estime que « la solution la plus ambitieuse serait de créer une autorité budgétaire centralisée avec une indépendance politique comparable à celle de la Banque centrale européenne. Cette autorité établirait pour chaque pays sa politique budgétaire et allouerait des ressources à partir d’un budget central […] ». Cependant, « un tel bond en avant […] apparaît improbable à court terme ». D’où deux solutions plus réalistes : la première serait d’enlever au Conseil européen la responsabilité de veiller à la discipline budgétaire des pays membres. A la place, Bruxelles pourrait jouer ce rôle.
Il appelle de même à un « marché unique de l’emploi », dénonçant le choix social de travailler moins comme étant en parti responsable du chômage européen.
Autre anecdote révélatrice du programme socialiste :
Mercredi 24 novembre, a été débattu à l’Assemblée Nationales une proposition de loi constitutionnelle garantissant la souveraineté des parlements nationaux concernant les décisions budgétaires, à l’initiative du Front de gauche.
(rapport complet ici : http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr-cloi/10-11/c1011018.asp)
-> Rejet de la Commission
Extraits des discours des élus du PS
Jérôme Lambert :
Le Conseil européen [en matière budgétaire] ne formulera que des conseils. Je ne vois pas en quoi notre budget national serait mis sous tutelle. Notre Parlement demeurera souverain. Le fait de recueillir des avis et des conseils me semble, d’une façon générale, utile et nécessaire. Libre à nous, ensuite, de les suivre ou non – éventuellement au risque de s’exposer à une procédure de sanction.
Pascal Terrasse :
Nous nous inscrivons tous, je pense, dans la logique de souveraineté budgétaire des États. Mais cela ne vaut que dans la mesure où l’État est dans une situation financière saine. Quand une famille est surendettée, un service se charge de l’accompagner et d’essayer de lui donner les clés de son désendettement : il est bon qu’il en aille de même pour un État.
Que l’on fasse fonctionner la solidarité au sein de l’Union européenne me paraît être un minimum. Demain, il faudra aussi que le rôle du FMI soit renforcé. Son directeur général lui-même estime que l’on ne peut s’en tenir à des organisations régionales – Europe, Asie, Amérique – et qu’il faut penser une régulation à l’échelle mondiale. Dans un contexte de compétition entre les monnaies, il faudra inévitablement mettre en place des arbitres. Restreindre nos politiques monétaires et budgétaires à l’État-nation est un contresens historique.
[...]Nous ne pouvons pas voter ce texte en l’état, mais voter contre serait une erreur. Nous allons donc nous abstenir, en attendant le débat en séance.
Sandrine Mazetier :
J’estime que cette proposition est une erreur stratégique et tactique. Nous ne prendrons pas part au vote.