C’est donc une Weltanschaung historique que nous délivre
Soral. On comprend à lire le commentaire qu’elle s’oppose par tempérament.
L’homme seul contre tous ou presque est a priori sympathique. Une posture
dangereuse : attention de ne pas sombrer dans la maladie nerveuse, comme
certains dissidents soviétiques. La Révolution emmenée par l’élite montante ? Il
en est toujours ainsi, à la condition que le peuple soit à bout (la famine
avant 89, la guerre de 14 avant 17). L’Eglise catholique battue par la
société marchande ? C’est juste un constat, après deux siècles et quelques
guerres. Faut-il être nostalgique ? Je ne pense pas. Dieu, c’est toujours
une bonne question, mais sans les curés, rabbins, imams, popes… Une nouvelle
page se tourne ? Difficile à dire, car l’oligarchie occidentale s’accroche
dur, et les pays émergents n’ont pas encore fini de parcourir le cycle de
l’enrichissement industriel. La prochaine étape sera peut-être déclenchée par
une énergie très chère. Les peuples risquent alors de se réveiller. Une future
élite se prépare-t-elle pour prendre le relais ? On n’en perçoit pas
encore le filigrane, encore moins le contour. Ce que l’on perçoit très
nettement, en revanche, c’est que le monde continue de s’armer comme jamais,
avec les USA très loin devant. De futures révolutions sur une poudrière ?
A nos enfants de jouer (bien du plaisir).