Toujours étonnant ceux qui trouvent anormal de
rembourser ses dettes.
Georges Papaconstantinou, ministre grec des Finances
prenait la parole à le 24 mai à Paris. Invité par la Maison de l’Europe,
il évoquait la crise économique consécutive au délabrement des finances
publiques.
Cet économiste de 48 ans, issu de la London School of
Economics, se trouve aujourd’hui au cœur des débats agités quotidiennement par
l’incertitude des marchés financiers. Sur sa politique budgétaire, et, bien sûr
aussi, sur l’acceptation de la rigueur par la majorité du peuple, repose le
retour de son pays aux équilibres arithmétiques exigés par les traités.
Non le gouvernement d’Athènes n’envisage ni de faire faillite, ni de quitter la zone euro, ni de renégocier structurellement sa dette.
Les chiffres très simples soulignent la carence de l’administration précédente,
pour ne pas dire son incurie. Le parlement avait voté en 2008, sur le papier,
un budget 2009 en déficit de 2 % de son PIB. On s’est retrouvé à l’automne
2009, lors de l’arrivée au pouvoir de la nouvelle équipe, en grande partie du
fait de la crise mondiale, à une nouvelle évaluation autour de 13 % qui
s’est révélée supérieure à 15 % au printemps 2010. Entre-temps les négociations
avaient commencé pour faire face à des échéances qui ont nécessité des emprunts
de 110 milliards en 2010, et encore de 50 milliards en 2011, en cours
de mise en place. Situation préoccupante mais beaucoup moins affolante qu’on cherche à le faire croire.
Le déficit a été diminué de moitié et le retour à la
normale est en route. Après deux années de récession, la conjoncture redevient
moins défavorable, les exportations repartent à la hausse, etc. On peut estimer
très raisonnablement qu’en 2012 et 2013, après 3 ou 4 années de désarroi cette crise appartiendra au passé. Cet
État remboursera ses dettes.
Le rapport à la
libre entreprise et à une fiscalité moins lourde sur le papier, plus efficiente
et mieux administrée dans la pratique, ne peuvent que donner entière
satisfaction sur le long terme à la population.
Oui l’obligation impérieuse de recourir à
des privatisations à hauteur de 50 milliards d’euros, afin de payer la
rançon de la dette, rend un immense service à l’État et au pays, pour le long
et le moyen terme.
Oui les coupes sombres
dans les gaspillages, oui les efforts très durs, de
réduction des salaires dans le secteur public, de diminution de pensions
pourtant fort modestes, permettra à la nation de rebondir, de concentrer son
budget sur les tâches régaliennes, et de reprendre la courbe des progrès
considérables accomplis dans les 20 dernières années.
Naturellement les gauchisants, ignorants et prompts à
toutes les démagogies, vont donner la parole et faire écho aux protestations de
toutes sortes. Les Grecs intelligents savent en général à quoi s’attendre,
depuis 1204, de la part des maîtres de l’opinion en Europe occidentale. Devant
choisir entre une voix difficile et une voie catastrophique la Grèce s’oriente irrévocablement vers le
redressement.