La question des mères accompagnatrices en voile est une question assez largement théorique.
D’une manière générale, on manque de parents accompagnateurs. Quand il y en a, il n’est pas fréquent que des mères migrantes, souvent intimidées par l’école, se portent volontaires. Celles qui en auraient le cœur doivent souvent s’abstenir de crainte de s’attirer des remarques. Et celles qui sont vraiment musulmanes integristes, ou dont les époux le sont, elles ne peuvent pas sortir sans être accompagnées Déjà, le voile en général, c’était 10 filles expulsées par an dont 5 réintégrée sur 10 ans.
Il s’agit donc d’un texte s’appliquant a vu de nez a peut être un ou deux cas par an, et encore, ce n’est même pas sur.
Ici, il y a un message pour d’éventuel integristes qui joueraient a la provocation. La république est vigilante. En revanche, il y a un effet pervers. Un message négatif et sans doute inutilement discriminatoire a nos compatriotes musulmanes qui souhaiteraient être civiles civiques citoyennes mais néanmoins couvrir leur cheveux.
La vraie cible ? Contrairement aux apparence, ce n’est pas tant un appel du pied au FN qu’aux enseignants. Dans les débats entre profs, comme ils sont assez portes sur l’abstraction et sur les principes, c’est vrai qu’ils se sont pose la question. Qu’est ce qu’on ferait si ?
C’est a eux que s’adresse ce texte. Il s’agit d’une stratégie arrêtée sous Chirac pour récupérer l’électorat enseignant au moins en partie. A l’époque, cela avait marche, surtout face au palinodies de Jospin renvoyant au conseil d’état la responsabilité législative pour ne pas avoir a se prononcer. En 2002 au premier tour, pas mal de prof on vote Chirac, parce que lui au moins....
Au total, a mon avis, un texte de circonstance, assez largement inutile, adopte dans des conditions électoralistes et faisant bon marche des grands principes. Mais après tout, les élections ont leur logiques, et ce n’est pas plus ridicules que les envolées de Strauss khan sur la nécessaire parité ou ses critiques sur les couts de location de l’appartement d’un ministre de droite.