Dans une lettre publiée vendredi soir par le New York Times et adressée aux avocats de DSK, le procureur Cyrus Vance a remis sérieusement en doute la crédibilité de Nafissatou Diallo. « Au cours de cette enquête, la plaignante a menti à l’assistant du procureur sur divers sujets concernant son histoire, son passé, les circonstances de l’incident et sa vie privée. » Il établit dans cette lettre la liste de quatre mensonges proférés par Nafissatou Diallo aux enquêteurs.
L’invention d’un viol
Au cours de deux interrogations séparées, Nafissatou Diallo a déclaré avoir été victime d’un viol collectif en Guinée, en fournissant des détails sur les circonstances du drame.
Mais elle a menti, a-t-elle admis dans au cours d’interrogatoires qui ont suivi ces déclarations. Ce viol collectif n’a jamais eu lieu. Elle affirme en revanche avoir bien été violée, mais dans un incident différent de celui décrit auparavant.
Elle n’a pas alerté immédiatement ses supérieurs
Suite à l’agression présumée de DSK sur la plaignante dans la chambre 2806 survenue le 14 mai, elle avait dit s’être réfugiée dans un couloir du 28e étage, attendant que son agresseur quitte l’hôtel. Une version qu’elle a réaffirmée devant le Grand Jury.
Mais cette version n’est pas la bonne a-t-elle finalement reconnu. Après l’incident, elle avait nettoyé une chambre proche de la suite 2806 et avait commencé à en nettoyer une autre avant qu’elle n’alerte son superviseur.
La demande d’asile bidon
Dans sa demande d’asile qui date du 30 décembre 2004, la plaignante a assuré qu’elle et son mari avaient été persécutés et agressés par le régime guinéen, et battus par la police qui agissait sous ses ordres. Son mari aurait été ensuite arrêté et serait décédé de ses blessures après avoir été torturé.
Mais Nafissatou a admis au cours de l’enquête concernant DSK avoir menti sur l’ensemble de ces faits. Elle aurait fabriqué l’ensemble de ces éléments à l’aide d’un homme qui, équipé d’une cassette audio, les lui faisait répéter afin qu’elle les apprenne.
Fausse déclaration de revenus
Pour finir, Nafissatou Diallo a déclaré avoir à sa charge l’enfant d’un ami, ainsi qu’avoir falsifié ses revenus, de façon à bénéficier de réductions d’impôts.
Autant de mensonges qui mettent en danger la crédibilité de l’accusation qui porte sur DSK. Une crédibilité d’autant plus entamée que selon le New York Post -le tabloïd américain assez peu précautionneux-, citant des sources proches de la défense, Nafissatou Diallo aurait monnayé des services sexuels et recevrait « des pourboires d’un montant extraodinaire », ce qui expliquerait un train de vie supérieur à ses revenus. Cela conforterait en tout cas la thèse d’un rapport consenti évoqué depuis quelques semaines par la défense du français.