Compte tenu de l’ensemble des amalgames parfois forts douteux, voire nauséabonds, entre sexe biologique, genre et orientation sexuelle, je conseille à beaucoup d’entre vous de lire de simples manuels de psychologie du développement (pas des livres défendant un point de vue partisan, souvent d’obédience psychanalytique) et de comprendre ce que revêtent ces différentes notions, et surtout comment évolue l’identité sexuelle de l’enfant. Pour avoir travaillé et publié au plan scientifique sur ce sujet (oui, il existe une psychologie qui base ses propos sur des méthodes scientifiques, une science molle, certes... mais respectant les canons de la recherche scientifique, notamment en permettant de pouvoir réfuter ses hypothèses !!), les hypothèses basées sur les théories de l’apprentissage social (désignés dans certains commentaires sous le terme fort inapproprié de conditionnement), sur la génétique comportementale, se sont révélées insuffisantes pour expliquer certains phénomènes comme par exemple la ségrégation sexuelle des relations amicales entre 2 et 5 ans.
A savoir, dans les groupes d’enfants de même âge de nos sociétés occidentales, si à 2 ans on joue aussi bien avec une fille qu’avec un garçon, que le jeu de dînette est un jeu mixte, c’est très différent à 5 ans où majoritairement garçons et filles jouent dans des groupes unisexes (mais cela dépend du nombre de partenaires de même sexe disponible) . De même, l’enfant de 2 ans n’est pas persuadé qu’il est et restera un garçon ou une fille. Toutes les études un peu sérieuses montrent que cette construction de l’identité sexuelle est progressive et le fruit d’un jeu d’interactions multiples entre les influences environnementales (famille, groupe de pairs, culture), biologiques et une forme de catégorisation basée sur la perception (comme moi vs. pas comme moi). Ce serait beaucoup trop long pour que j’expose l’ensemble des arguments, la liste des études publiées dans Child Development ou dans Social Development dont les résultats vont dans ce sens, et je ne suis pas là pour faire un cours, et encore moins pour donner à penser que je cherche à étaler ma science. Donc, allez à la bibliothèqe (éviter wikipédia... on y trouve de tout !!) et procurez vous un bon manuel de psychologie du développement (par ex. celui de Helen Bee), cela vous permettra de trier le grain de l’ivraie.