Affaire Jeffrey Epstein : Marlène Schiappa recadrée par la ministre de la justice réagit
Après que la garde des sceaux Nicole Belloubet, se soit exprimée sur la demande de l’ouverture d’une enquête contre le financier Newyorkais Jeffrey Epstein en France, Marlène Schiappa twitte et rebondit sur la polémique.
« Les poursuites ne sont pas des décisions du gouvernement. »
Le 7 juillet 2019, Jeffrey Epstein, financier et multimillionnaire, était arrêté pour trafic sexuel de mineurs. Depuis plus de douze ans, il était accusé de façon récurrente, preuves solides à l’appui, de détenir un réseau mafieux de prostitution de mineures, sous influence, en complicité avec des personnalités les plus influentes du monde (Le prince Andrew, Donald Trump, Bill Clinton ou le milliardaire Leslie Wexner, propriétaire de la marque de lingerie Victoria’s Secret etc..). Moins d’un mois plus tard, son suicide « apparent » par pendaison dans sa cellule du Metropolitan Correctional Center est annoncé.
Loin de conclure l’affaire, ce nouveau fait marquant enfle les interrogations qui s’étendent loin des frontières américaines. En effet, l’homme avait une résidence à Paris, dans le XVIe, avenue Foch, depuis le début des années 2000. De plus, l’enquête américaine aurait mis en lumière des liens d’Epstein et de son réseau en France.
Dans l’Obs, un courrier d’Innocence en danger corrobore la nécessité pour la justice française de se pencher sur la question : « De source fiable, Innocence en danger a eu confirmation récemment que plusieurs victimes du réseau prostitutionnel, créé par Jeffrey Epstein et ses complices, sont également de nationalité française ».
Le lundi 12 aout, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa ainsi qu’Adrien Adrien Taquet, le secrétaire d’État à la Protection de l’enfance, ont donc tous deux demandé dans un communiqué, l'ouverture d'une enquête en France : « Il nous semble ainsi fondamental, pour les victimes, qu’une enquête soit ouverte en France afin que toute la lumière soit faite » ont-ils vivement requis.
Cette volonté d’une implication française ne fait pas l’unanimité. Très rapidement dans la journée, c’est la ministre de la Justice Nicole Belloubet qui avait recadré cette demande en précisant dans le Figaro que « les poursuites ne sont pas des décisions du gouvernement ».
Le secrétaire général de l’Union syndicale des magistrats (USM) Jacky Coulon a lui, déclaré de son coté, toujours dans le Figaro qu’ : « Aucun ministère n’a vocation à demander une enquête judiciaire, d’autant que, pour exercer des poursuites pour un crime ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement à l’étranger… »
Marlène Shiappa réagit
L’enquête sera-t-elle ouverte ou pas ?
Aucune information claire à ce sujet n’a été communiquée pour l’heure. Toujours est-il que Marlène Schiappa, dans un tweet, a réagi aux dires de la ministre, signifiant qu'il ne s'agissait ni d'un « désaccord », ni d'un « recadrage ».
Elle a justifié la prise de position de la garde des sceaux tout en situant toutes les responsabilités : « Nicole Belloubet a raison de préciser les principes dont elle est garante et c’est bien notre rôle d’alerter, défendre et protéger les jeunes filles face aux réseaux de prédateurs sexuels ».
Elle a aussi tenu à réaffirmer la gravité de l’affaire qui ne devrait surtout pas être « perdue de vue ».
Théorie du complot
Si le secrétaire général de l’Union syndicale des magistrats (USM) Jacky Coulon a aussi argué que le doit français n’autorisait pas la poursuite judiciaire des morts, aux Etats-unis, l’affaire est loin d’être classée, pour laisser le défunt « reposer en paix ». Une nouvelle plainte a été déposée contre les héritiers de Jeffrey Epstein, par deux jeunes victimes. Elles réclament 100 millions de dollars aux héritiers.
La disparition brutale de Jeffrey Epstein qui emporte de nombreux secrets dans sa tombe, est un soulagement réel pour de nombreuses personnalités publiques, compromises dans l’affaire. Deux enquêtes avaient été ouvertes par le FBI et l'Inspecteur général du département de la Justice des Etats-Unis au lendemain de sa disparition. Des premiers éléments de l’enquête, révélés dimanche par le New York Times, M. Epstein aurait dû être surveillé toutes les trente minutes, ce qui n’a pas été le cas la nuit de son suicide. Il avait déjà fait une tentative de suicide le 23 juillet et avait été retiré le 29 de sa cellule pour des raisons inexpliquées et non conformes à la procédure selon le quotidien.
Sur twitter, Paul Krugman, prix Nobel d’énonomie 2008 a expliqué Twitter les sentiments du peuple américain sur l’affaire.
« Si nous vivions dans un univers de fantasme paranoïaque, je serais très méfiant sur le suicide d’Epstein, et même sur le fait de savoir si c’était réellement un suicide. »
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