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Accueil du site > Tribune Libre > Beaucoup de révoltés, si peu de syndiqués

Beaucoup de révoltés, si peu de syndiqués

Pourquoi le CNE est-il passé comme une fleur tandis que le CPE mobilise à front forcé les organisations syndicales ?

Trop contents d’occuper le devant de la scène politique, sociale et médiatique, les patrons des grandes et petites centrales syndicales continuent de se garder d’évoquer la pauvreté en nombre de leurs troupes et leur poids plume en terme de représentativité, qui resteront leur apanage, à moins d’un raz de marée de syndicalisation, quand enfin, la rue un peu calmée, elles iront s’asseoir à la table des négociations. Ils se gardent encore plus de dire combien l’argent de l’Etat, des collectivités territoriales et des fonds européens (intérêt général oblige) leur est nécessaire pour survivre et continuer de fonctionner, tant les cotisations des adhérents tardent à leur offrir leur efficacité et leur indépendance.

Et pourtant, quel dommage, quelle urgence ! « Les salariés en France ne sont pas assez syndiqués », s’attendrait-on à entendre répéter, marteler, qui de François Chérèque, qui de Bernard Thibault, heureuses têtes d’affiches du moment sur les plateaux de télé et de radio. « Je lance un appel à tous les étudiants et salariés ! Rejoignez les rangs du syndicalisme pour faire entendre votre voix, pour peser concrètement dans la société et le monde du travail et faire valoir vos revendications face au patronat et aux partis politiques ». Que nenni. L’heure n’est pas à l’appel à la seule lutte sociale, démocratique et véritablement efficace : celle du syndicalisme indépendant, fonctionnant avant tout avec la contribution et le soutien massif de ses adhérents. Mais, alors, quand sera-t-il l’heure ?

Cancres syndicaux.
Ne sommes-nous pourtant pas les derniers de la classe syndicale européenne ? A peine plus de 8 % des salariés en France adhèrent à un syndicat, dont 5 % sont issus des fonctions publiques. Pour les 3 % restants, il s’agit majoritairement de salariés travaillant dans des grandes entreprises. Et encore, bon nombre de ces adhérents, secteurs public et privé confondus, sont-ils des militants actifs avec détachement syndical à la clé. Pourquoi donc, le contrat nouvelle embauche (CNE), qui exactement de la même manière que le très décrié CPE, met à mal le Code du travail, la sécurité et la santé des salariés, est-il en définitive presque passé comme une lettre à la poste ? Rappelons qu’il est en vigueur par voie d’ordonnance depuis le 2 août 2005 et commence à grossir les troupes des quelque 215 000 justiciables patientant chaque année à la porte des tribunaux prud’homaux.

Le désert syndical de 84 % de nos entreprises.
Pourquoi le CNE n’a-t-il pas vu, lui aussi, se déverser dans les villes de France le peuple étudiant et salarié ? Une raison au moins. Parce que le CNE ne regarde que les entreprises de moins de 20 salariés, que ceux-ci aient plus ou moins de 26 ans, précisons-le ! Que dans ces entreprises, où l’on trouve souvent le pire et parfois le meilleur du patronat, règne le plus parfait désert syndical. Or, quelque 3,6 millions de salariés travaillent dans des TPE (très petites entreprises de moins de 11 salariés) et quelque 4 millions de salariés ont leur emploi dans des petites entreprises dont les effectifs vont de 11 à 49 salariés. Rappelons que 84 % des entreprises françaises sont des TPE, soit 1,2 millions d’entre elles.

Iniquité à géométrie variable.
Ainsi, parce que les victimes ou bénéficiaires du CNE travaillent dans des entreprises où le syndicalisme est désespérément absent, ce contrat de contrat de travail apparemment tout aussi bancal et inique que son petit frère CPE, continue d’être proposé sans qu’aucune organisation syndicale ne réclame officiellement son abrogation. En effet, pas un mot, pas une allusion sur cet ex-nouveau contrat Villepin, tant dans la lettre adressée en chœur le 28 mars à Jacques Chirac par la CGT (Bernard Thibault), la CFDT (François Chérèque), FO (Jean-Claude Mailly), CFE-CGC (Jean-Louis Walter), CFTC (Jacques Voisin), que dans la déclaration commune appelant à manifester le 4 avril prochain signée cette fois par la CFDT, CGT, FO, CFTC, CGC, FSU, Unsa, Solidaires, Unef, Confédération étudiante, Union nationale lycéenne (UNL) et Fédération indépendante et démocratique lycéenne (Fidl). A moins que le CNE soit un contrat moins « inadmissible » que le CPE, comme la CFDT le dénonce dans ses tracts ? Maryse Dumas (CGT), répondant cette semaine à un auditeur de France Inter sur ce sujet n’a-t-elle pas affirmé que sa centrale demande l’abrogation du CNE ? Entre temps, elle a, semble-t-il, oublié d’exiger de coucher cette noble revendication noir sur blanc dans la lettre à Jacques Chirac et l’appel au rassemblement du 4 avril... Certes, les partis politiques d’opposition (PS en tête) ainsi que la GGT (par la voie de Maryse Dumas) semblent vouloir depuis le week-end suivant l’abracadabrantesque déclaration du chef de l’État, ajouter le CNE à leur panier d’abrogation. Depuis l’été 2005, la réflexion aura pris son temps. De trou de mémoire en trou de mémoire, le CNE a beaucoup attendu avant de réveiller les mauvaises consciences politiques et syndicales. Jusqu’à présent, il fut surtout question de soigner ses maigres troupes et d’aller dans le sens de la rue, toujours bien chichement syndiquée.

Trois millions de syndiqués supplémentaires ?
Mais demain ou après-demain, il le faudra bien, le dialogue social reprendra. A la faveur de la mobilisation « historique » contre le CPE, les organisations syndicales autour de la table auront-elles rallié à leur combat un nombre conséquent de salariés ? Pas si sûr. Et même, pas sûr du tout. Réforme des retraites oblige, la dernière fois que la CFDT a franchement négocié, son patron a vu en 2003 et 2004 pas moins de 30 000 salariés et militants (chiffre officiel avoué) rendre leur carte. On comprend mieux que la stratégie qui consiste à caresser le peuple dans le sens du poil, sans rien lui demander, pas même l’engagement d’une cotisation, apparaisse le plus sûr moyen de survie, qui plus est, à quelques mois du congrès de sa centrale. En effet, comme Bernard Thibault fin mars 2006, lors du 48e congrès de la CGT, François Chérèque parlera encore une fois, lors du 46e congrès de sa centrale en juin 2006, au nom de tous les salariés. Alors, à quoi bon se syndiquer... ?

Muriel Bastien


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44 réactions à cet article    


  • éric (---.---.166.26) 3 avril 2006 12:44

    Une solution, appliquer le résultats de négociations (hausses de salaires...) aux seuls syndiqués. C’est interdit en France mais c’est une piste à explorer. Après tout, les non-syndiqués et non-grèvistes sont « les passagers clandestins » d’un sytème dont ils profitent sans en assumer les risques.


    • Fred (---.---.155.75) 3 avril 2006 13:22

      - D’accord mais dans ce cas la, le reste du personnel ne devrait pas compenser le manque de productivite lie au fait que les syndiques ont du temps de reserve pour leur activite syndicale.
      - De plus, peut etre que le reste de la population pourrait avoir des reductions d’impot pour tous les jours ou le service publique est en greve car finalement pour ces jours la nous payons pour un service qui n’est pas rendu.
      - Aussi les syndicats devraient payer le manque a gagner des entreprises qui sont affectees durant les greves, droit de greve oui, droit de faire chier le reste de la population, non.


    • (---.---.38.140) 3 avril 2006 14:16

      Vous allez devoir rendre des comptes a la jeunesse... car certes le CPE est pratiquement mort, mais pas le CNE...

      Il est fort a parier que le CNE s’etende a toutes les entreprises et nos jeunes les signeront faute de mieux.

      le CNE est le grand frere du CPE.


    • Christophe (---.---.181.80) 3 avril 2006 15:54

      D’accord mais dans ce cas la, le reste du personnel ne devrait pas compenser le manque de productivite lie au fait que les syndiques ont du temps de reserve pour leur activite syndicale.

      C’est nouveau ??? Le reste du personnel compense le manque de productivité ? Où êtes-vous allé chercher une telle ineptie ?

      De plus, peut etre que le reste de la population pourrait avoir des reductions d’impot pour tous les jours ou le service publique est en greve car finalement pour ces jours la nous payons pour un service qui n’est pas rendu. Aussi les syndicats devraient payer le manque a gagner des entreprises qui sont affectees durant les greves, droit de greve oui, droit de faire chier le reste de la population, non.

      Pour les deux derniers cas, vous demandez une compensation financière afin de compenser le droit d’expression reconnu par la constitution ! Votre raisonnement frise la démagogie, c’est assez déplorable.

      Il serait temps que vous osiez essayer de vous informer sur ce que sont les structures syndicales et les relations qu’ils entretiennent avec les patronnats. Vous partez du postulat que toute structure syndicale a pour objet de tourner en rond, grand bien vous fasse, mais ce que vous pensez n’est pas obligatoirement proche de la réalité, ne vous en déplaise !


    • Fred (---.---.155.75) 3 avril 2006 16:52

      « C’est nouveau ??? Le reste du personnel compense le manque de productivité ? Où êtes-vous allé chercher une telle ineptie ? »

      desole mais le temps passe par un syndicaliste dans son activite est bien une perte de production pour l’entreprise. Si on continue dans la pensee originelle (d’ou mon commentaire) qui dit que les syndicalistes devraient etre les seuls a avoir les augmentations, il me semble normal qu’ils ne soient plus payes pour le temps passe a faire des activites syndicales plutot que de travailler pour l’entreprise.

      « Pour les deux derniers cas, vous demandez une compensation financière afin de compenser le droit d’expression reconnu par la constitution ! Votre raisonnement frise la démagogie, c’est assez déplorable. »

      Desole mais le droit de greve ne signifie pas droit de faire chier les autres, il est possible d’aller faire greve sur une place loin des commerces sans avoir a defiler dans les rues (de plus ca limiterait la casse). Pendant la derniere greve, j’etais dans un restaurant et le serveur me disait que la greve avait largement affectee le nombre de client. La question « est-ce-que ce restaurant devrait souffrir de l’insatisfaction des grevistes » est-elle demagogue ?

      « Il serait temps que vous osiez essayer de vous informer sur ce que sont les structures syndicales et les relations qu’ils entretiennent avec les patronnats. Vous partez du postulat que toute structure syndicale a pour objet de tourner en rond, grand bien vous fasse, mais ce que vous pensez n’est pas obligatoirement proche de la réalité, ne vous en déplaise ! »

      Encore une fois ma reponse et mes commentaires etaient en reponse au commentaire qui disait que les syndicalistes devraient etre les seuls a recolter les fruits de leurs manifestations.


    • Mathieu Clavel (---.---.69.168) 3 avril 2006 17:14

      Fred : droit de greve oui, droit de faire chier le reste de la population, non.

      droit de grève : oui,
      droit d’empêcher les collègues désirant travailler de le faire : non,
      droit de bloquer les routes : non,
      droit de bloquer les dépôts d’essence (routiers) : non,
      droit de détruire/dégrader : non,
      etc.
      Mais bien sûr une grève qui touche peu le public (service minimum, ...) est beaucoup moins ’efficace’ et visible.


    • Fred (---.---.155.75) 3 avril 2006 17:21

      Ca c’est sur mais le droit de greve n’a jamais confere le droit d’enfreindre sur la liberte des autres. Si demain, je viens chez vous vous empecher de travailler car je ne suis pas content, vous vous empresserez d’appeler les forces de l’ordre pour me faire partir. Les greves sont finalement la meme chose a une plus grande d’echelle mais le caractere illegal reste le meme.


    • Christophe (---.---.181.80) 3 avril 2006 18:30

      desole mais le temps passe par un syndicaliste dans son activite est bien une perte de production pour l’entreprise. Si on continue dans la pensee originelle (d’ou mon commentaire) qui dit que les syndicalistes devraient etre les seuls a avoir les augmentations, il me semble normal qu’ils ne soient plus payes pour le temps passe a faire des activites syndicales plutot que de travailler pour l’entreprise.

      Tout faux ! Le temps passé par un syndicalisme constitue une démarche de construction, avec l’entrepreneur, de l’environnement de travail. Il me semble que vous ne percevez pas le syndicalisme de la même façon que certains patrons ; donc cela se discute.

      Desole mais le droit de greve ne signifie pas droit de faire chier les autres, il est possible d’aller faire greve sur une place loin des commerces sans avoir a defiler dans les rues (de plus ca limiterait la casse). Pendant la derniere greve, j’etais dans un restaurant et le serveur me disait que la greve avait largement affectee le nombre de client. La question « est-ce-que ce restaurant devrait souffrir de l’insatisfaction des grevistes » est-elle demagogue ?

      Ne pas faire chier sciemment les gens, je comprends. Si le but de votre propos consiste à dire qu’une grève peu être faite sans perturber qui que ce soit, vous êtes donc contre le droit de grève. Les parcours des manifestations sont discutés préalablement avec les représentants de la République. Dommage pour ceux qui sont sur le passage, mais les lois d’une société donne des droits à certains qui parfois peuvent en ennuyer d’autres ; ce sont les inconvénients d’une vie en société.

      Par contre d’accord avec vous sur le fait qu’interdire la libre circulation des citoyens est une démarche anti-démocratique que je ne cautionne pas.


    • Fred (---.---.27.163) 3 avril 2006 23:14

      « Tout faux ! Le temps passé par un syndicalisme constitue une démarche de construction, avec l’entrepreneur, de l’environnement de travail. Il me semble que vous ne percevez pas le syndicalisme de la même façon que certains patrons ; donc cela se discute. »

      encore une fois, mes commentaires etaient diriges a le reflexion qui dit que seuls les syndicalistes devraient beneficiaient des fruits de leurs manifestations.

      « Ne pas faire chier sciemment les gens, je comprends. Si le but de votre propos consiste à dire qu’une grève peu être faite sans perturber qui que ce soit, vous êtes donc contre le droit de grève. Les parcours des manifestations sont discutés préalablement avec les représentants de la République. Dommage pour ceux qui sont sur le passage, mais les lois d’une société donne des droits à certains qui parfois peuvent en ennuyer d’autres ; ce sont les inconvénients d’une vie en société. »

      ah bon, c’est bizarre je n’ai vu ecrit nul part que le droit de greve implique la liberte de nuire a autrui. Peut etre pourriez vous me montrer ou il est ecrit specifiquement que le droit de greve est au dessus de la liberte individuelle.


    • Christophe (---.---.58.18) 4 avril 2006 00:03

      Vous découvrez aujourd’hui que la législation peut donner des droits à certains tout en limitant la liberté d’autres. C’est bien, vous progressez !

      Prenons un exemple simple au goût du jour et cher à notre Ministre de l’intérieur : la discrimination positive.

      Cela consiste à donner un avantage à une personne en fonction de ses origines ethniques ou autre, donc à restreindre la liberté des autres qui ne font pas partie de ce critère sélectif.


    • Fred (---.---.155.75) 4 avril 2006 09:09

      non je vous demande de me montrer la legislation qui indique que le droit de greve autorise de limiter la liberte des autres, pourriez-vous me citer cette loi avec cette specificite ?


    • adam (---.---.109.31) 4 avril 2006 15:59

      Je ne crois pas que le CNE soit le grand frère du CPE. Au contraire, le CNE facilite l’entrée des jeunes sur le marché de l’emploi, dans les entreprises de moins de 50 salariés...Or, c’est justement pour ces entreprises-là qu’embaucher est risqué. Il faut arrêter de croire que ces mesures sont faites pour « exploiter » un peu plus les jeunes. Essayons de prendre du recul et d’analyser la situation à l’aune de ce qui se passe en Europe et dans le monde...On verra alors que ces mesures, loin d’être scandaleuses, sont plutôt faiblardes ! Je vous conseille le post de ce blog, qui résume assez bien nos chers blocages : www.jaimemaboite-ellenonplus.com


    • Cram (---.---.87.66) 4 avril 2006 16:05

      « De plus, peut etre que le reste de la population pourrait avoir des reductions d’impot pour tous les jours ou le service publique est en greve car finalement pour ces jours la nous payons pour un service qui n’est pas rendu. »

      Bien sur, tous des privilégiés, je ne sais pas pour vous, mais dans mon administration (CNRS), les jours de grève ne sont pas payés... Rhâ merde ca rentre dans la petit case qui va bien. Sans compter mes horaires 08-20 heures en ce moment... Rhâ merde ca rentre dans la petit case qui va bien. Plus que lorsque j’étais dans le privé... Rhâ merde ca rentre dans la petit case qui va bien.

      Bref, médisons médisons il en restera toujours qq chose.


    • Christophe (---.---.181.80) 3 avril 2006 15:36

      Votre article met en évidence plusieurs problématiques du monde syndical.

      Tout d’abord la fonction d’un syndicat. Dans l’environnement hors paritarisme et représentation par voie électorale, le syndicalisme, par essence, ne défend que les intérêts de ses adhérents.

      Par extension au paritarisme et à la représentation, ils se doivent de défendre l’intérêt des non syndiqués. Mais il ne doit pas souffrir la moindre ambiguité ; c’est uniquement dans ce périmètre qu’un syndicat défendra l’intérêt des autres salariés. Pour tout ce qui touche la négociation nationale, les négociateurs représentent leur centrale syndicale et par ce biais, uniquement les valeurs défendues par ses adhérents qui peuvent influencer la politique syndicale.

      Vous insistez, à raison, sur la forte (mais relative) représentation syndicale du secteur public. Etant majoritaires, les forces de la fonction publique influencent naturellement, ou devrais-je dire démocratiquement, la ligne de conduite politique des centrales syndicales. En France, nous avons beaucoup de gens qui ont des idées, mais peu qui veulent s’engager pour se faire entendre ; ainsi les salariés du privé critiquent ouvertement la politique à forte tendance publique des centrales syndicales, mais que font-ils pour que cela change : rien !

      Vous comparez le syndicalisme français au syndicalisme européen. En Allemagne, la puissance de syndicats comme IG-Metal est dû à l’obligation de syndicalisation. En Angleterre, des lois forcent à la syndicalisation (pre-entry closed-shop et post-entry closed-shop). Il faut d’ailleurs souligner que les Trade-Union anglais, réunis sous le TUC, ont créé le Labor Party ; donc possède une branche politique.

      Vous abordez, en mettant en opposition, le comportement syndical à l’encontre du CPE et du CNE. Le CNE ne s’applique qu’aux TPE ; en soit qu’à des entreprises privées. La domination du service public donnant ainsi une large minorité du secteur privé est suffisamment criant pour se rendre compte que malgré l’opposition syndicale à l’égard du CNE, les forces en présence (uniquement du privé) sont très faible ; certes les syndicats doivent en porter une part de responsabilité tout autant que les opposants individuels au CNE du privé qui n’ont jamais eu la moindre envie de s’engager dans l’un ou l’autre syndicat.

      Vous rappelez l’hémorragie d’adhérents CFDT suite à la signature de l’accord sur les retraites. Certes, la CFDT a négociée, comme d’autres organisations qui n’ont pas abondé dans le sens des modalités qui ont trouvé une fin contractuelle. Cependant, Le chef de file de la CFDT a reconnu lui-même, quelques semaines après avoir apposé sa signature, avoir fait une erreur (non pour les besoins d’une réforme, mais bien sur les modalités). Il faut signaler que d’autres hémorragies se sont produites au préalable (Sécu et Routiers).

      Il est à mon sens nécessaire de souligner que chaque organisation a ses propres problèmes à gérer, et les autres ne sont pas en reste ! Mais il n’est pas regrettable, pour des organisations ayant une approche constructive, de voire leurs adhérents « extrémistes » partir à SUD.

      Ce qu’il faut aussi souligner, à mon sens, et cela pourtant est un élément primordial du monde social du privé, est que les meilleurs compromis sont souvent les résultats des négociations de branches, portant avenants aux conventions collectives, à défaut de capacité de contracter au niveau national (quoique une cinquantaine d’accord nationaux ont été signé en 2005 ce qui n’est pas rien, même si ils étaient moins médiatiques).

      Mais les salariés du privé posent une autre ambiguité. Certes, ils n’adhèrent pas à des structures syndicales ; c’est leur choix et ils se doivent d’en assumer les conséquences ; mais en plus, ils ne se déplacent pas aux élections professionnelles. Cela ne les empêche pas de crier au loup en constatant que la CGT reste le syndicat le plus représentatif compte tenu des élections et qu’ils en portent, là aussi une part de responsabilité.

      En tant que responsable syndical dans une PME privée, je n’ai cure de la pensée qui anime ceux qui critiquent et ne s’engage nul part ; je prends mes responsabilités en fonction de ce que nous décidons par voie démocratique au sein de notre structure syndicale. Certes, cette démarche ne permet pas d’obtenir une majorité aux élections professionnelles, mais quel est notre rôle ? Celui d’être élu ou celui de rechercher le meilleur compromis permettant à chaque partie d’obtenir une bonne part de satisfaction compte tenu des revendications (patronales et syndicales) et des contraintes afférentes, en bref la recherche d’accords équilibrés évitant de déséquilibrer les facteurs productifs, économiques et sociaux.

      Il me semble que là est notre but, le bien fondé de notre fonction. Quand je lis les propos écris au-dessus de mon intervention, il y a de quoi être furieux tant il est incontestable que ceux qui critiquent le monde syndical n’y connaissent finalement rien ou si peu. Certes, dans la métallurgie, nous avons la chance d’avoir une branche patronale et une majorité de patrons qui ont aussi cette approche, celle de construire ; car faut-il le rappeler, pour construire et contracter, il faut être au moins deux.

      Il est regrettable qu’au fond, la culture du compromis qui est l’émanation de la culture de la négociation constructive soit absente de la culture française en général ; au niveau national chez les syndicats, les gouvernements, les patronnats. Il est même surprenant que le MEDEF actuel, fort d’un grand nombre de patrons de la métallurgie (qui dans sa branche a cette culture du compromis) dans son comité directeur continue sur la même voie. Pour les syndicats, la résolution passera obligatoirement par une plus forte adhésion dans le privé, mais il est évident que les salariés ne viendront pas plus dans le monde syndical après les évènements du CPE ; s’ils partagent certaines idées, il ne les partagent pas toutes et cela fait qu’ils ne peuvent adhérer ; même si la notion de compromis s’acquière, le plus difficile est de faire le premier pas !


      • Scipion (---.---.37.146) 3 avril 2006 20:03

        Révoltés est vraiment un mot qui passe mille lieues au-dessus de la tête de quelques dizaines de milliers d’excités qui ne savent même pas précisément ce qui les excite... :o((


        • Rolling (---.---.1.64) 3 avril 2006 20:31

          En France, être syndiqué ne rapporte rien, alors qu’en Belgique, le fait d’être syndiqué donne un accès privilégié à l’assurance chômage, en Allemagne, cela donne droit à l’application de la convention collective, en Suède, en cas de licenciement économique, on licencie d’abord les non-syndiqués. En Angleterre, un grand nombre d’entreprises pratiquent encore le Closed Shop, c’est-à-dire que l’embauche est réservée aux syndiqués.

          Il est difficile de parler sur la crise du syndicalisme en France sans tenir compte du fait qu’en France, être syndiqué ne rapporte aucun avantage. De ce point de vue, nous sommes isolés dans les pays d’Occident.


          • Redj (---.---.125.80) 3 avril 2006 21:49

            Bravo ! Les gens ne savent même pas de quoi ils parlent mais ils ne parlent que de ca...Les journalistes font pareil mais eux oublient (volontairement ?) de nous expliquer pourquoi.

            Comme l’a dénoncé un article précédent sur AgoraVox, les politiques sont 8 fois moins représentatifs que les syndicats (en nombre d’adhérents) et même dans les urnes (l’abstention est moindre ds les elections professionnelles que les politiques). D’autres part qui pause la question du financement des syndicats et donc des couts d’adhésions décourageants. Et puis n’oublions pas la vrai raison : un syndiqué dans une PME est définitivement grillé au niveau carrière même si il mene une action constructive. Et ca c’est la connerie du patronnat francais qui tient sa part de responsabilité !


          • PLBINO (---.---.137.4) 3 avril 2006 21:47

            Si les personnes qui font grève ne gêne personne.... alors à quoi sert la grève ???


            • Fred (---.---.27.163) 3 avril 2006 23:21

              Donc ce que vous dites est que vous voulez forcer les gens a etre solidaire de votre mouvement, bel esprit. Je suppose que la notion de liberte est perdue pour vous.


            • jer (---.---.104.34) 4 avril 2006 08:26

              A Fred, Vous avez sans doute les réductions d’impôts quand le service public est en grève : les salariés grévistes n’étant pas payés, le budget suivant doit sans doute en tenir compte.

              Que les effectifs des syndicats soient si faibles est la preuve que la liberté syndicale est très très faible dans les entreprises privées.


              • Fred (---.---.155.75) 4 avril 2006 12:35

                L’argent economise sur les jours non payes est surement depense pour reparer et nettoyer les casses liees aux manifestations.


              • (---.---.38.140) 4 avril 2006 08:59

                Reste que le CNE, grand frere du CPE est encore là...


                • carmela (---.---.159.70) 4 avril 2006 09:01

                  Comme les humains, chaque pays à son Histoire et le taux de syndicalisation en fait parti. Pourquoi vous ne dite rien sur le depouillement des syndicats (exemple on ne vote plus pour la Securité sociale ) ? Lorsque je travaillé j’étais syndiqué, je ne le suis plus. Mais ça ne m’empche pas de ne pas laisser faire nos soit disant « élites » y compris les tétes des listes syndicales ! Le mot d’ordre d’une manifestation n’est pas suivi à la lettre, depuis le 7 février j’ai vu de tout aux manifs et à 58 ans c’est très stimulantpour moi, de voir imposer manifs après manifs c’est tout le monde rejete y compris le CNE, car vous savez bien pourquoi il est passé comme une lettre à la poste ! Galuzau de Villepin à fait -comme le Général à son temps- faire les ordonnances en plein mois d’août ! et les syndicalistes sont aussi des aoûtiens.

                  Je m’apprete à aller manifester de Répu à la place d’Italie pour soutenir nos jeunes et peu m’importe derrière quel banderole, pour que le nouvel espoir du printemps 2006 puisse retentir dans le globe !


                  • Laurent (---.---.180.194) 4 avril 2006 09:08

                    A nouveau , un article lucide et décapant . Mais que peuvent faire d’autre les dirigeants syndicaux : comme les dirigeants politiques , ils font avec . A propos de l’abracadabrantesque déclaration de J Chirac : j’observe que lorsqu’il a promulgué la loi sur les 35h , avec laquelle il était en opposition totale , comme la quasi totalité des entrepreneurs , loi (calamiteuse) votée après une magnifique absence de concertation , personne n’a protesté . Une loi votée et constitutionelle doit être promulguée. Je ne pense pas qu’une promulgation de loi doive dépendre du nombre de manifestants ou de grévistes ... Etc ...


                    • Fred (---.---.155.75) 4 avril 2006 09:12

                      c’est clair que les « fameuses » 35 heures ont ete un echec total et pourtant elles sont toujours en place, pourquoi ? Simplement parce que ceux qui protestent tout le temps sont les premiers a en beneficier pleinement ; le fait que la loi est cree des inegalites ou qu’elle n’est pas cree d’emploi n’est pas un probleme pour ces gens la.


                    • Christophe (---.---.58.18) 5 avril 2006 00:54

                      @Fred,

                      Relisez bien la législation sur les 35 heures, et vous verrez que la contrepartie était l’introduction d’une flexibilité.

                      Cela ne veux pas dire que je suis favorable aux 35 heures car la méthode était la même, à peu de choses près.


                    • Fred (---.---.155.75) 5 avril 2006 08:59

                      Il faut vraiment souligne le mot « peu » car quasi-inexistant, par contre il y a de fortes inegalites sur la duree de travail entre les individus maintenant, ca a coute une fortune et surtout ca n’a pas cree plus d’emplois ; on s’apercoit que quand la bulle internet s’est arretee la France etait aussi depourvue que les autres voir plus. Nous avons un nombre d’heures travaillees annuel parmis les plus faibles au monde et apres on s’etonne que notre pouvoir d’achat baisse.


                    • carlos (---.---.7.204) 4 avril 2006 12:15

                      Bonjour Moi je suis syndiqué, dans la fonction publique. Lors de réunions syndicales, des jeunes collègues n’ont pas voulu prendre part : « la politique ne m’intéresse pas ». Que faut-il entendre par là. La méconnaissance des syndicats. La passivité de nos chers compatriotes face aux décissions prise par un gouvernement ou autre pouvoir (comme l’administration). Pour l’instant ces jeunes collègues ne voient pas en quoi cela les concerne. Mais, peut-être plus tard. Alors j’espère qu’il ne sera pas trop tard.

                      Il n’est arrivé de défendre des collègues non syndiqués. Pas pour une éventuelle adhésion, mais par conviction. Cela m’a souvent été reproché par les même qui ne se syndicalisent pas, « de quoi tu mêles ».

                      Les syndicats ne défendent que ceux qui sont syndiqués ! Au même titre que les partis politiques ne défendent que leurs électeurs ? Cela est malsain.

                      L’obligation de se syndicaliser serait une bonne chose. Comme l’obtemption de la carte d’électeur à 18 ans. Dans une démocratie, se défendre doit être une sécurité primordiale. Au même titre que porter un casque ou mettre la ceinture de sécurité lorsque l’on utilise les voies routières. Ou même être assuré.

                      Le droit de grêve est là. Et il faut le protéger. Si effectivement, elles provoquent une gène dans certains services. Alors, il faut trouver un autre moyen de défense. Et ça c’est le travail du parlement. Mais surtout pas d’imposer un service minimum, qui empêche certains salariés de se mettre en grève.

                      Je comprend qu’il est difficile pour tous de se mettre en grève. Le retrait de salaire est conséquent pour toute journée « grévée ». C’est un choix. Seulement, ceux qui ne peuvent pas pour des raisons qui leur sont propre, n’ont pas à critiquer ce choix et ce DROIT.

                      Pour finir, en 1984, Monsieur le président de la république française actuel, mnifestait, en tête de cortège (sourire jusqu’aux oreilles) pour l’abrogation de la loi Savary. Ils ont obtenu gain de cause. Quelques mois plus tard le gourvernement Bérégovoy démissionnait. Ce n’est pas la rue qui a gouverné ? Se sont-ils excusés auprés des usagers, commerçants et autres qui ont été contrariés par les manifestations monstres ? M Chirac, se souvient-il des manisfastations d’aprés le 22 avril 2002 ?

                      Alors, maintenant, qu’il se souvienne !

                      Pour finir, je crois en la république et au pouvoir de la rue. Pas c’elle qui détruit mais c’elle qui discute, qui débat en AG. Ils sont plus respectueux que certaines personnalités politiques fêtant le 14 juillet par obligation républicaine mais nullement par conviction.


                      • Fred (---.---.155.75) 4 avril 2006 12:38

                        « Seulement, ceux qui ne peuvent pas pour des raisons qui leur sont propre, n’ont pas à critiquer ce choix et ce DROIT. »

                        C’est effectivement un droit mais la loi ne vous autorise pas a enfreindre sur la liberte des non grevistes. Si votre decision de faire greve devant mon magasin affecte mon chiffre d’affaire, je devrais pouvoir vous trainer en justice. La liberte des uns s’arrete la ou commence celle des autres.


                      • carlos (---.---.7.204) 4 avril 2006 13:23

                        Si une manifestation du type carnaval ou concert ce déroule devant votre magasin et qu’elle vous apporte des clients. Quel est le pourcentage des dénéfices faits allez-vous donner aux organisateurs deu carnaval ouconcert ?


                      • Fred (---.---.155.75) 4 avril 2006 13:36

                        « Si une manifestation du type carnaval ou concert ce déroule devant votre magasin et qu’elle vous apporte des clients. Quel est le pourcentage des dénéfices faits allez-vous donner aux organisateurs deu carnaval ouconcert ? »

                        Dans votre exemple, il n’y a pas d’atteinte a la liberte d’autrui, il n’y a aucun caractere illegal.


                      • Christophe (---.---.252.125) 5 avril 2006 10:16

                        Dans votre exemple, il n’y a pas d’atteinte a la liberte d’autrui, il n’y a aucun caractere illegal

                        Doit-on en déduire, que pour vous, la grève est une action illégale ?


                      • Fred (---.---.155.75) 5 avril 2006 11:12

                        le greve non, enfreindre les libertes individuelles des autres oui a moins bien sur que vous me montriez la loi puisqu’apparemment vous avez dit que la loi autorisait d’enfreindre sur les libertes des autres.

                        Si on regarde une definition de la greve : La grève est une action collective, qui consiste en une cessation concertée du travail par les salariés d’une entreprise (d’un secteur économique) ou par extension de tout autre personne productive, parfois à l’initiative des syndicats. Elle vise à lutter contre une situation ou une mesure jugée inacceptable, en faisant pression contre le supérieur hiérarchique ou l’employeur (chef d’entreprise ou patron), par la perte de productivité qu’elle entraîne. C’est une épreuve de force, le travailleur n’étant pas rémunéré.

                        Il n’y a pas de notion de manifestation, la greve est simplement la cessation de l’activite pour exprimer son mecontentement. Donc le droit de greve autorise l’individu a stopper son activite pour protester pas a defiler dans les rues.


                      • Christophe (---.---.58.18) 6 avril 2006 21:10

                        Et la manifestation est réglementée et reconnue !


                      • Carlos (---.---.10.91) 7 avril 2006 09:14

                        C’est ce que je déteste le plus. Dire que les gens n’ont pas le droit de manifester pour revendiqué une grève un mécontentement un raz le bols. Peur être que un million de « .... » dans la rue pour remercie une équipe de 11 « ..... », c’est beau et autorisé !

                        Le discour qui consiste à ce que chacun paye ses dépenses de santé sans se soucier des autres, « ...... ». Solidarité !

                        Je paye des impôts. qui correspond à 1,5 mois . C’est peut-être dur, mais c’est le prix à payer pour qu’il y ai des structure POUR TOUS et pas seulement pour ceux qui ont de l’argent.

                        Les syndicats sont là pour tous. Et c’est tant mieux.


                      • Fred (---.---.155.75) 7 avril 2006 09:34

                        Christophe,

                        encore une fois, pourriez-vous me montrer ou la loi autorise a enfreindre la liberte des autres.


                      • Fred (---.---.155.75) 7 avril 2006 09:40

                        « C’est ce que je déteste le plus. Dire que les gens n’ont pas le droit de manifester pour revendiqué une grève un mécontentement un raz le bols. Peur être que un million de »....« dans la rue pour remercie une équipe de 11 ».....« , c’est beau et autorisé ! »

                        on peut manifester sans defiler dans les rues, encore une fois la greve c’est la cessation de l’activite pas la manifestation. Comme vous dites on vous laisse manifester dans les rues, ca ne veut pas dire que c’est legal ; c’est comme l’occupation des universites c’est tout a fait illegal mais on le laisse faire. Le laxisme ne rend pas les choses plus legales.

                        « Le discour qui consiste à ce que chacun paye ses dépenses de santé sans se soucier des autres, »......". Solidarité !

                        Je paye des impôts. qui correspond à 1,5 mois . C’est peut-être dur, mais c’est le prix à payer pour qu’il y ai des structure POUR TOUS et pas seulement pour ceux qui ont de l’argent."

                        et le rapport avec la choucroute ?


                      • Jlouis (---.---.24.157) 4 avril 2006 15:55

                        Fred, je pense que tu prends tes 5 semaines de congés payés, non ? Crois-tu que tu benéficerais de tant de vacances sans les syndicats ? Pour ou contre, peu importe, les syndicats et la rue ont toujours fait avancer les droits non seulement des salariés, mais des citoyens. C’est ainsi. Si cela te peine tant, va dans un pays sans congé annuel, sans protection social, ect... Tu y seras sans doute plus heureux qu’ici.


                        • Fred (---.---.155.75) 5 avril 2006 09:30

                          Ca fait 5 ans que je n’ai que 2 semaines de conges par an, je viens juste de rentrer en France donc je n’ai pas encore eu de vacance mais c’est vrai que j’en aurais plus ici. De plus, j’avais une meilleure protection sociale qu’en France (c’etait peut etre du au fait que je pouvais decider de la facon de depenser mon argent, ici il reste pas grand chose apres toutes les impots et charges).

                          Je n’ai pas dis que les syndicats ete inutiles, je dis simplement que en gueulant tout le temps on perd de la credibilite et c’est peut etre lie au fait en France que les syndicats representent tous les corps de metier.


                        • H.R.B. (---.---.144.212) 4 avril 2006 16:04

                          Pourquoi CONTRAT d’EMBAUCHE au lieu de CONTRAT de TRAVAIL ? Ce n’est, peut-être, pas anodin ?

                          Contrat Première Embauche, Contrat Nouvelle Embauche, Contrat Dernière Embauche. Et hop ! Le tour est joué, il n’y a plus qu’à fusionner les trois, puis en faire un « Contrat Unique d’Embauche Sans Durée » Au même moment, on supprime les ringards CDD et CDI. Mais que comprendre par-là ? C’est une lutte contre la Précarité ? Ou c’est la généralisation de la précarité ? Cela va profiter aux Salariés ? Aux Actionnaires des Entreprises ? Aux Retraités des fonds de pensions, à qui en réalité ?

                          De plus, un nouveau contrat de travail doit être accompagné d’un autre intérêt pour le Salarié. Qu’il puisse prendre sa part aux fruits de l’entreprise. Là aussi, il y a une réflexion à mener.

                          Mais pourquoi se hâter, d’un seul coup, alors que cela fait 10 ans que ce problème de l’emploi aurait du être pris à bras le corps ! D’abord, la fracture sociale, il fallait la réduire au plus tôt. Ensuite, il y a eu la France d’en haut et la France d’en bas. Mais ce ne sont que des slogans de propagande : Paroles, Paroles...

                          Il y a 10 ans, nous pouvions Dialoguer Tous Ensemble. Et puis, on ne gagne pas la bataille contre le chômage en mettant en place à la hâte, parce-que les élections présidentielles approchent, un nouveau système de contrat de travail. Si c’est seulement un essai ! Qui va encore trinquer ?? Eh oui, les Précaires de tout poil : Jeunes, Vieux, Pauvres, Et tous les autres marginalisés de la SoCité !!

                          Oui, en deçà de 26 à 49 ans, point de salut !! En France, on ne peut travailler, comme Salarié, qu’entre 26 et 49 ans. Pourquoi ?

                          Venez lire la suite sur notre Journael, notre JournalWeb :

                          2007 3007 Journalitoyen. Le Journal de notre SoCité : Notre Futur au Présent, pour Mieux Vivre Tous Ensemble.

                          http://dialoguonsensemble.typepad.com/20073007journalitoyen

                          Merci pour vos remarques : Jeunes, Femmes, Hommes, Anciens.

                          H.R.B.


                          • thierry (---.---.182.143) 6 avril 2006 19:23

                            Effectivement la France souffre d’une « désyndicalisation massive ». Comment inverser la tendance ?

                            Il est évident que l’ensemble des salariés souhaite une recomposition syndicale autour d’environ 3 confédérations. Alors, pour quelles raisons la situation est-elle bloquée ?

                            La première raison vient effectivement aux syndicats eux mêmes (Bourdieu : 80% de l’énergie est perdue en interne ). Chaque sission est à l’origine d’un nouveau syndicat CGT, CGT-FO, FEN, UNSA, FSU, CFTC, CFDT, SUD ...

                            La deuxième vient de certaines entreprises : mieux vaut maintenir en l’état le désert syndical, voir favoriser un syndicalisme maison.

                            La troisième vient de l’état : la représentativité syndicale est réservée aux 5 confédérations CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC. De plus, un accord est validé si une seule confédération signe... Les différents syndicats sont donc peu représentatifs, mais de plus les accords sont souvent obtenus par un ensemble de syndicats minoritaires... Nos gouvernants ont souvent la tentation de passer outre l’avis des confédérations. Ainsi, pour le CNE et le CPE aucune négociation n’a eut lieu (on peut d’ailleurs noter que la CGT ou la CFDT pour ne citer qu’elles, ont marqué leur opposition bien avant la crise que nous connaissons). Le pari gouvernemental est donc souvent de passer en force. Trés souvent, il réussit sans aucune réaction (exemple le CNE promulgué en août 2005 ! ). De temps en temps se produit un embrasement : le CPE. Mais, au final il n’y a que des vaincus...

                            Donc, retroussons nos manches, faisons avancer l’intérêt collectif, procédons à des regroupements syndicaux. Le syndicalisme y gagnera en lisibilité et en efficacité.


                            • carnac carnac 10 avril 2006 19:29

                              En tant que conseillère prud’hommale , je souhaite rappeler que les syndicats français malgré leur peu de « divisions » mais grâce à leur militantisme ont concocté plus de 600 conventions collectives couvrant 75% des métiers et permettant à tous les salariés (adhérents ou non c’est d’ailleurs peut-être là le problème) d’avoir des droits au dessus des normes du code du travail ...

                              En Europe rares sont syndicats qui peuvent présenter un tel résultat . Le code du travail faut-il le rappeler c’est des droits et devoirs individuels c’est aussi des droits et devoirs collectifs .

                              Se gausser des seconds c’est souvent à l’occasion de licenciements économiques par exemple s’apercevoir que l’on s’est soi-même coupé une jambe ... en général trop tard pour être en mesure de réagir

                              Ceci dit on peut vouloir être cul de jatte ...


                              • Ludovic Charpentier (---.---.68.72) 11 avril 2006 11:06

                                Le faible taux de syndiqués place aussi les syndicats dans un cercle vicieux : la crainte de perdre des adhérents au profit d’un syndicat plus radical pousse les syndicats à avoir le discours le moins réformiste possible. Le choix de Nicole Notat de soutenir la réforme de la sécu sous Juppé a coûté cher à la CFDT... Mais ce discours radical peut aussi faire redouter à certains employés de se syndiquer.. D’où le cerlce vicieux qui s’est mis en place. Espérons que la crise du CPE et la victoire des syndicats va montrer aux français que cela peut valoir le coup de se syndiquer, et aider les syndicats à avoir plus d’adhérents, de ce fait à être plus représentatif du monde du travail... et plus réformistes smiley.


                                • ch07 5 mai 2007 17:39

                                  Il ressort de tous les commentaires, que les syndicats devraient eux aussi se remettre en question, repenser leur role, repenser leurs formes d’actions. Ils se sont trop politisés ces 20 dernières années au lieu de rester independant. Mon pauvre Louis Blanc !

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