• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > BHL et la critique de la déraison pure

BHL et la critique de la déraison pure

 BHL, « nouveau philosophe » autoproclamé, sort simultanément, ces jours-ci, deux livres : De la guerre en philosophie et Pièces d’identité. Aussi la France intellectuelle et médiatique est-elle en émoi, du moins à lire l’abondance des articles et entretiens que les principaux journaux de l’Hexagone lui consacrent, une fois de plus, selon un rituel désormais bien rôdé.

Ils se sont déjà mis tous en rang, nonobstant quelques vagues et très timides élans critiques, pour lui dresser les portraits les plus complaisants. Tout, à lire son site Des Raisons dans l’Histoire, est programmé, du reste, de longue date. Normal : c’est d’un réseau intello-médiatique sans pareil dont BHL dispose désormais au sein de ce que Guy Debord appelait déjà, pour mieux la fustiger, la « société du spectacle ». Chapeau, BHL : même le roi Sarkozy ne peut se payer, malgré un pouvoir quasi omnipotent et une épouse liée au show-business, pareil marketing !
 
Et, pourtant, le pays des Lumières semble n’avoir jamais lu ce que BHL disait, dans la correspondance qu’il échangea avec Michel Houellebecq en leurs Ennemis publics, de sa propre personne, fût-ce avec un sens de l’autodérision qu’on ne lui connaissait pas encore tant c’était une fort peu exigeante dose d’autosatisfaction qui l’avait caractérisé jusque-là : « Bravo. Tout est là. Votre médiocrité. Ma nullité. Ce néant sonore qui nous tient lieu de pensée. Ce goût que nous avons de la comédie, quand ce n’est pas de l’imposture. Trente ans que je me demande comment un type comme moi a pu, et peut, faire illusion. », y confessa-t-il à l’auteur d’Extension du domaine de la lutte.
 
Trop sévère le jugement que j’exprime ici ? Je n’en suis pas sûr, car ce sont les philosophes français les plus importants du siècle qui, nantis là d’une indiscutable autorité morale en la matière, brocardèrent bien plus cruellement encore ce chantre dont ne sait quelle « nouvelle philosophie », de laquelle Pierre Jourde et Eric Naulleau dirent, selon une formule bien frappée, qu’ « il y entrait (…) peu de philosophie et encore moins de nouveauté ».
 
Ce fut donc Gilles Deleuze à ouvrir, sur ce front-là, les hostilités : « « Je crois que leur pensée est nulle. Je vois deux raisons possibles à cette nullité. D’abord ils procèdent par gros concepts, aussi gros que des dents creuses, LA loi, LE pouvoir, LE maître, LE monde, LA rébellion, LA foi, etc. Ils peuvent faire ainsi des mélanges grotesques, des dualismes sommaires, la loi et le rebelle, le pouvoir et l’ange. En même temps, plus le contenu de pensée est faible, plus le penseur prend d’importance, plus le sujet d’énonciation se donne de l’importance par rapport aux énoncés vides (…). Ce retour massif à un auteur ou à un sujet vide très vaniteux, et à des concepts sommaires stéréotypés, représente une force de réaction fâcheuse. ».
 
Ce fut ensuite le tour de Jean-François Lyotard, conscience attentive aux différentes instances de pouvoir comme aux impostures du dispositif médiatique  : « Un philosophe étranger, discutant avec un Français au sujet des auteurs édités par BHL, remarque ironiquement : ‘vos gens mangent beaucoup à la table des media. Encore une fois, prenez garde davantage aux postures et moins aux significations. », observe-t-il en ses Instructions païennes.
 
Raymond Aron l’avait lui aussi, peu de temps après, stigmatisé. Et ce, via une critique aussi rationnelle qu’objective : « Les ‘nouveaux philosophes’ ne me touchent pas personnellement. Ils ne représentent pas une manière originale de philosopher ; ils ne sont comparables ni aux phénoménologues, ni aux existentialistes, ni aux analystes. Ils écrivent des essais en dehors des normes universitaires. Leur succès fut favorisé par les media et l’absence, dans le Paris d’aujourd’hui, d’une instance critique juste et reconnue. (…). Cela dit, l’irruption (…) de B.-H. Lévy dans le débat politique (…) me laissa ‘stupide’. (…) Je ne discutai pas davantage La Barbarie à visage humain (…). Vint ensuite Le Testament de Dieu  : la prétention démesurée du titre, du livre tout entier, les jugements catégoriques sur Jérusalem et Athènes, fondés sur une érudition de pacotille, m’empêchèrent d’apprécier les charmes d’une rhétorique qui emprunte à celle de Malraux quelques-unes de ses qualités et quelques-uns aussi de ses défauts. », assène-t-il en ses Mémoires.
 
La palme, en ces virulentes et mais légitimes attaques, revient cependant à Marcel Gauchet. Il fut, lui, encore bien plus tranchant quant à la qualité - au mieux, inexistante, et, au pire, néfaste - de ces « nouveaux philosophes ». Ainsi, à ceux qui lui demandaient, dans La Condition historique, si lui et quelques-uns de ses confrères, dont Claude Lefort et Cornelius Castoriadis, avaient « entretenu des rapports (…) avec André Glucksmann et Bernard-Henri Lévy », répondit-il sans ambages : « Non, nous avons eu tout de suite la plus mauvaise opinion de ces personnages. Quant à leurs livres, nous n’avons pas eu besoin de débats théoriques pour conclure qu’ils ne valaient rien. Je me rappelle encore de notre lecture en commun de La Barbarie à visage humain de Bernard-Henri Lévy, qui oscillait entre le fou rire et l’indignation devant le grotesque de la rhétorique et l’indigence du propos. (…). Il était impensable de se commettre avec des histrions de ce calibre. ».
 
Conclusion ? Pauvre France, qui ne trouve rien de mieux à faire aujourd’hui, en matière de philosophie, que de se prosterner devant celui que Raymond Aron qualifia encore, en ses Mémoires, de « Fouquier-Tinville de café littéraire » !
Des méthodes de ce nouveau procureur sévissant, à Paris, au sein de la « république des lettres », j’en sais quelque chose : c’est mon dernier ouvrage, intitulé Critique de la déraison pure – D’une certaine philosophie française et de ses errances idéologiques, essai où j’applique ainsi l’idée du maître-livre d’Emmanuel Kant aux innombrables dérives des « nouveaux philosophes », qui vient de se voir subitement déprogrammé, brutalement annulé alors que sa publication en était pourtant annoncée pour ce mois de février 2010, du programme éditorial des Editions Fayard. Normal, là aussi : son nouveau PDG, Olivier Nora, déjà directeur des Editions Grasset, est à la fois l’éditeur et l’un des amis le plus proches de BHL. Preuve qu’il existe, tout autour de lui, un implacable réseau intello-médiatique, qu’il semble contrôler, fût-ce indirectement, avec une redoutable efficacité !
« Soudaine extension du domaine de la censure », comme l’écrivit à ce propos, paraphrasant donc là Houellebecq, Pierre Assouline sur son blog ?
 
 
 photos : Le Soir © Alain Dewez et Pierre Houcmant.
 

Moyenne des avis sur cet article :  4.8/5   (59 votes)




Réagissez à l'article

44 réactions à cet article    


  • morice morice 16 février 2010 16:32

    Se passer de BHL ce n’est pas une révolution culturelle : c’est une mesure de salut public...


    Merci pour vos textes, toujours aussi intéressants.

    « « Fouquier-Tinville de café littéraire » ! » c’est quand même bien torché.

    « . Je me rappelle encore de notre lecture en commun de La Barbarie à visage humain de Bernard-Henri Lévy, qui oscillait entre le fou rire et l’indignation devant le grotesque de la rhétorique et l’indigence du propos. »

    on en rit encore en effet.

    Finalement, le mot philosophe est plus qu’usurpé. Les 3/4 des bistrotiers philosophent davantage.

    • morice morice 16 février 2010 16:35

      désolé ça concernait Mr Baily, mais je puis dire la même chose de votre texte sans problème !


      • frugeky 16 février 2010 16:53

        Dix articles sur, autour, à propos de BHL, positifs ou négatifs, ça fait toujours parti de son plan de com.
        Don’t feed the BHL


        • Serpico Serpico 16 février 2010 17:11

          Je préfère foutriquet de café...mort.


          • « O » 16 février 2010 17:34

            « L’affaire Botul » ! vous vous ennuyez à ce point ? Pour venir parler de trucs inexistants ? MDR !


            • « O » 16 février 2010 17:36

              Vous êtes juste aigri que votre éditeur n’ait pas jugé votre livre assez bon pour qu’il soit publié. Si tous les auteurs au pilon venaient poster des articles, Agoravox serait encore pareil à Agoravox : une caverne de frustrés. MDR !


              • Cascabel Cascabel 16 février 2010 18:04

                Cette accusation d’« aigri » est le poncif du conformiste. smiley

                 Quand il n’a rien à répondre à la critique , quand il sait pertinemment qu’il a tort, il sort du haut de sa tour d’ivoire, en désespoir de cause, son fameux cri : « aigriiiiii ! »

                Ca lui calme les nerfs mais ça ne lui épargne pas la noyade.


              • frédéric lyon 16 février 2010 17:38

                Tout un « nartic » pour seulement nous informer de la « déprogrammation » de son dernier chef d’oeuvre ???


                Un obscur écrivaillon victime de la censure ?

                On se marre bien sur Agoravox !

                • Georges Yang 16 février 2010 17:40

                  Si BHL est une lumiere, il s’agit d’une ampoule a basse consommation


                  • Philou017 Philou017 17 février 2010 00:33

                    Si BHL est une lumière, c’est un fanal qui ne brille que de sa propre suffisance.
                    Un faux signal de naufrageur de la pensée.


                  • zelectron zelectron 16 février 2010 17:58

                    Pôvre BHL : Unzeitgemässige Betrachtungen ! que ne ferait-il pas pour se faire mousser !


                    • voxagora voxagora 16 février 2010 17:59

                      Je n’ai jamais lu B.H.L. et j’ai un niveau entre nul et moyen sur LA philosophie.

                      Je suis d’accord, même sans les connaitre ni les uns ni les autres,
                      avec Aron pour qui B.H.L. possède « une érudition de pacotille »,
                      et avec Gaucher indigné « devant le grotesque de la réthorique et l’indigence du propos ». D’accord. Parce que eux sont des spécialistes de haut niveau.

                      Mais : pour ceux qui philosophent sans le savoir,
                      pour tous ceux amenés à avoir une curiosité puis un intéret pour la pensée,
                      pourquoi agonir les vulgarisateurs ?
                      Il suffit de remettre B.H.L. à sa place : un petit penseur si on est Aron ou Gaucher,
                      mais un philosophe quand même pour les non-érudits éveillés à la discipline
                      par ce qui est à leur portée : les médias plutot que les amphis.


                      • appoline appoline 16 février 2010 18:19

                        Il ne faut pas donner plus d’importance à ce sire qui s’acharne à vouvoyer sa donzelle famélique afin de vouloir s’élever à un niveau auquel il ne pourra jamais parvenir. « Ah, très chère, vous me faites jouir » avant de lui glisser quelques grossièretés à l’oreille, histoire de mettre du piquant. Pauvre BHL, l’apparence est une chose qui lui est bien trop précieuse pour se pencher sérieusement sur le bordel qui règne à l’intérieur.


                        • zadig 16 février 2010 19:19

                          Bravo pour ce commentaire particulièrement vachard.
                          Certaines femmes ont le don pour trouver le défaut de la cuirasse.


                        • lord_volde lord_volde 16 février 2010 22:19

                          Oueps, au tant pour moé (au temps pour moé).


                        • ELCHETORIX 16 février 2010 18:26

                          Bonjour l’auteur
                          votre article démontre bien qu’ici dans mon pays , ils ont non seulement vérouillé les médias , mais maintenant ils essayent la censure indirecte ou directe , puisque ces gens « de la pensée unique » ne tolèrent pas une autre «  pensée  » et réalité « que la leur !
                          D’où la » NOVLANGUE «  partout dans les grands  » médias " et aussi chez les éditeurs de livres, ici , en FRANCE .Si votre livre est édité ailleurs , il est évident que je l’achèterais !
                          Cordialement .
                          RA .


                          • Emmanuel Aguéra LeManu 16 février 2010 18:38

                            Merci Daniel Salvatore de cet article rafraichissant sur la valeur de notre endimanché national...
                            Malheureusement, la presse-people étant ce qu’elle est, j’ai beau parcourir avec aviditéles rubriques nécrologiques chaque matin, ce n’est jamais là que j’y trouve ce BHL trop présent dans les autres pages.
                            Mais quel plaisir que cette suite de citations mise à la queue-leu-leu (tiens ! Nolleau est là aussi(?) fallait oser...).
                            Quoiqu’il en soit, il ne manque que celle de jean-baptiste Botul, non ? smiley !


                            • sisyphe sisyphe 16 février 2010 18:38

                              En ce qui concerne le fantoche BHL, je poste ici le billet d’un ami auteur, sociologue, qui vit aujourd’hui en Afrique ; Erick J L Pessiot , à propos d’ "American vertigo" :

                              American vertigo. De BHL

                               

                              Comme souvent en Afrique il vous tombe sous l’œil et la main des livres échoués là on ne sait pourquoi , on ne sait comment. Ainsi « American Vertigo « de BHL que je n’avais encore lu . IL date de quelques années. Bush terminait contre Kerry une campagne présidentielle qui vit son succès. Sur commande d’une revue américaine et sur les traces de Tocqueville, BHL partit donc dans un long voyage , façon personnelle -car depuis les tout premiers récits de voyage on y parle autant de ce que l’on quitte que de ce que l’on découvre- de régler une nouvelle fois ses comptes avec une gauche extrême ou altermondialiste qu’il ne cesse d’éreinter de son fiel.

                              En parler aujourd’hui relèverait d’un contre-temps si une lecture apaisée ne permettait de voir et de mieux comprendre non tant ses thèses que sa méthode.

                              Dans un style paonnant et sinueux où la phrase ondoie, se faufile, frôle quelques Idées, quelques œuvres, glisse et se perd dans les méandres dialectiques et un gout prononcé du paradoxe et de l’oxymore qui entendent vous apporter, bariolées de nuances infinies , quelques lumières sur les Etats Unis d’aujourd’hui , BHL nous livre le récit, si peu récit, d’un voyage qu’il choisit de faire , on ne comprend bien pourquoi , surtout en voiture et où il rencontra ,visita, interrogea, bordels, motels, intellectuels choisis par les néoconservateurs , serveuse de bar, écrivains ( dont Harrison) et politiciens en campagne ( don Kerry lui-même).

                              .Comme Don Quichotte  BHL ne voyage en fait jamais qu’à l’intérieur de lui-même. Comme Debray dont il est souvent si proche et qui commit sur le même thème il y a 20 ans un opus du même style lui aussi bourré de citations et de savoirs sinon de saveurs. Il ne voyage que dans un perpétuel dialogue avec ses auteurs, qu’en référence à leurs œuvres, à l’intérieur d’un chapiteau scintillant – car nous sommes bien au cirque- de références et d’idées avec lequel il joue comme un sonneur de cloches, ravi de lui-même, tintinnabulant, aveugle, autiste, mangé par sa faconde, sa culture. Car est-il nécessaire pour parler de l’Amérique contemporaine de citer Bernanos, Blumenthal, Le Bris, Faulkner, Hemingway, Selby,  Bohumid Hrabal, Reichenbach, Kerouac, Lamantia, Ginsberg, Snyder, Foucault, Sorman, Clausewitz, Thycudide, Niel Ferguson, Ibsen, Nietzsche, Riefensthal, J.K.Toole, Kowaski, Tenesee Williams, Caldwel, Althuser, Krauthammer, Kojeve, leo Strauss, Lenine, Marx, Baudelaire, Chateaubriand, Derrida, Levi-strauss, Beauvoir, Sartre, Baudrillard, Woody Allen, Sophocle, Hobbes, Platon, Lacorne, Rorty, Kant, Rousseau, Habernas, Tomas Paine, Hegel Junger, Crepon, Spengler, Schmitt, Kierkegaard, Etc ……et de consacrer des chapitres entiers à relater ses discussions avec Kristoll, Fukuyama, Huntington, … bref la crème des néo-cons américains. Pourquoi convoquer Hegel ,Platon, Sophocle pour avancer sur le terrain déjà bien fangeux et instable des relations entre Démocratie et Religion aux States, avec, bien sur, les Majuscules qui s’imposent, surtout pour nous affirmer, in fine, au terme d’un parcours dialectique savoureux et obscur semé de mille embuches,..eh bien non ! qu’exceptionnellement ce pays ,qui essaie si désesperemment de tuer Darwin , est démocratique parce que religieux..et que jamais au grand jamais il ne se conduisit en Amérique Latine, au Chili, en Argentine, En Honduras, au Nicaragua, au Mexique, au Vénézuela, au Brésil, a Cuba, aux Philippines, au Cambodge, au Viet Nam, en Angola, au Zaire, etc..sans parler de l’Irak….en grand méchant loup. Mieux, quand il se fit méchant il avait raison de l’être..Le maccarthisme n a jamais existé, la CIA non plus qui n est jamais, pas une seule fois, citée….

                              Avec parfois des fulgurances . Quand il souligne, par exemple, « le vacillement des repères et des certitudes …..la fragmentation de l’espace politique et social..l’hypertrophie de la mémoire antiquaire, l’hyperobésité des grands corps qui font l’édifice du pays, ..ces terribles ghettos… » Mais rien n’y fait. De ce qu’il voit, de ce qu’il entend, BHL d’abord ne cueille que ce qu’il allait chercher : la preuve par neuf que l’anti-américanisme – nécessairement primaire- de la gauche particulièrement française est rance, stupide, daté.

                              Mais si pour suivre une mode où Foucault à sa part il décida de visiter quelques prisons , quelques bordels, et surtout s’il s’entretint si longtemps avec des leaders, penseurs que l’Histoire a déjà rejeté, que n ‘a-t-il sur le problème de la mémoire et de l’histoire été visiter quelques lycées, consulté quelques livres d’histoire, les programmes scolaires ? Il y aurait peut-être trouvé l’origine de cette « mémoire antiquaire » dont l’exubérance l’étonna tant. Celui lui aurait peut-être, permis de réfléchir à l’importance des manuels scolaires, des enseignants dans la transmission des patrimoines intellectuels.

                              Ou encore sur les mêmes thèmes et les mêmes questions d’aller voir et de lire la presse quotidienne régionale et nationale dont le rôle dans cette transmission , de regarder la télévision. Comment se transmet la mémoire et de quelle mémoire il s’agit.

                              Que n’a-t-il , pour parler de la sécurité sociale, été visité des hôpitaux, lu des statistiques, interrogé des économistes plutôt que de prendre note des déclarations d’une serveuse de bar et de conclure derechef que les gauchistes français et tout ce qui de près ou de loin leur ressemble se trompent lourdement : il y a une sécurité sociale aux States et elle marche bien dut-on y intégrer la philanthropie.

                              Que n’a t-il été visiter les tribunaux, que ne s’est –il interrogé sur la Justice ?

                              Par ailleurs on peut penser que la criminalisation du négationnisme, pourquoi pas, devait conduire à des positions similaires concernant l’anti-darwinisme des « borna gain » tous ces baptistes –dont Bush- évangélistes, pentecôtistes et autres mutants sectaires, majoritaires aux States, qui font de la Bible, un livre sacré et de l’Homme un être qu’il créa . Or ils trouvent grâce aux yeux de notre auteur. Non qu’il partageât leurs points de vue. Mais il les range dans la boîte à outils de la liberté de penser sans voir, vouloir voir, que ce sont les mêmes – c est a dire une majorité- et pour cette raison là – Dieu- qui criminalisent l’avortement et l’homosexualité et militent pour le rejet des préservatifs au bénéfice de l’abstinence sexuelle partout de par le monde, les mêmes qui furent d’accord pour gober les mensonges de Bush sur l’Irak ( où, entre parenthèses S.Hussein , dictateur sanglant ne fit pas deux millions de victimes comme BHL le prétend mais dix fois moins ) fermer les yeux sur la constitutionalisation de la torture, sur Guantanamo, et permettent que dans le pays le plus riche du monde 20% de la population, majoritairement noire, vit dans une pauvreté indigne ( contre moins de 10% en Europe). Les mêmes qui acceptent sous couvert de sécurité que la CIA devienne un Etat dans l’Etat et s’autorisent à rechercher des traces de sperme sur la robe d’une collaboratrice du Président obligeant se dernier à décrire devant les caméras du monde entier ses amours adultères.

                              Enfin que n’a-t-il , puisqu’il voulait entendre tous les partis, été interrogé Chomsky et les partisans de Van Illitch jamais nommés jamais cités plutôt que de ne voir la contestation qu’à travers le Moveon.org des Blades ?

                              Mais nenni. BHL vit dans un mode clos déjà formaté que rien ne peut troubler.

                               

                              J.L.Erick PESSIOT


                              • Antoine Diederick 16 février 2010 23:16

                                a Sisyphe,

                                Et une décoration pour votre ami.... !

                                c’est bien le reproche à faire à cette philosophie .....

                                et ce ne serait pas faire dans le social que de penser le tragique du social , en somme...

                                mais je vois plutot BHL comme la réincarnation de Byron, la poésie en moins, mais BHL cherche encore son Scio smiley


                              • Antoine Diederick 17 février 2010 00:32

                                et pour faire un parallèle :

                                Que BHL, n’ait pas pas su non plus entreprendre un voyage même dans la société française, afin de la penser un peu par l’intérieur....


                              • ZEN ZEN 16 février 2010 18:43

                                Merci pour l’analyse, Sisyphe
                                Bien vu !


                                • sisyphe sisyphe 16 février 2010 20:53

                                  Merci, Zen , mais je ne suis, là, qu’un passeur.
                                  C’est le talent de mon ami Erick JL Pessiot, auquel il faut rendre hommage.


                                • lord_volde lord_volde 16 février 2010 22:23

                                  Salut Amigo Sisyphe. kwé deri héra.

                                  Salut Zen (je te sens au zénith depuis que tu as rafistolé le dentier teigneux du décadent nobody (Léon la truffe).



                                  • bobbygre bobbygre 16 février 2010 19:03

                                    « Trente ans que je me demande comment un type comme moi a pu, et peut, faire illusion. »

                                    Nous aussi !!!

                                    Merci pour l’article.


                                    • tvargentine.com lerma 16 février 2010 19:33

                                      BHL le bouffon démasqué

                                      Celui que la goche caviar considéré comme un Dieu vivant et dont curieusement ne parle jamais des atteintes aux libertés au Maroc,alors qu’il dispose d’une belle villa !

                                      Une bonne nouvelle avec la faillite du « PS » car il est temps de faire une nouvelle gauche plus réaliste et plus près des préocupations des citoyens

                                      http://www.tvargentine.com


                                      • hans lefebvre hans lefebvre 16 février 2010 19:51

                                        BHL, ce grand Tartuffe à la renverse !


                                        • hans lefebvre hans lefebvre 16 février 2010 19:55

                                          J’oubliais, afin de démontrer toute la congruence du grand tartuffe à la renverse :
                                          http://jeboycotte.org/index.php?/archives/69-Bernard-Henry-Levy-en-plein-flagrant-delit-dimposture-intellectuelle.html#extended
                                          Juste un flagrant délit d’imposture !
                                          Bien à vous


                                          • ffi ffi 16 février 2010 20:07

                                            Je ne sais si il y a quelques % des français qui se prosternent devant BHL (à part ceux qui s’y contraignent pour raison de carrière, je ne vois pas).

                                            A vrai dire, il me semble qu’une écrasante majorité se passerait bien d’avoir à subir les marées cycliques de ses apparitions.

                                            Je ne crois pas me souvenir avoir jamais saisit un seul concept intéressant dans sa pensée et ma foi qu’un auteur avec une telle pauvreté de production ait tant droit de cité en haut lieu, me laisse, je ne sais pourquoi, avec l’idée qu’il y a quelque chose de « pourri au Royaume de France ».

                                            Disons, une certaine corruption, laquelle consiste à favoriser les membres du réseau de copain-coquins, sur critères d’appartenance « familiale / politique », au lieu de s’attacher à faire connaître ceux qui sont remarquables par l’excellence de leur production.

                                            BHL n’est-il qu’un agent aux visées politiques dont le but serait de subvertir la philosophie véritable ? Qu’une personne aussi en vue, soit finalement aussi peu connue, me semble intrigant.

                                            Cela dit, avec internet, il devient possible d’éviter de le subir et donc de s’instruire. J’ai trouvé un excellent site regroupant des traductions d’auteurs antiques http://remacle.org/

                                            Je me suis fait une petite session sur Platon (la République, le Banquet, le Menon). Platon, ça c’est du philosophe, c’est absolument jouissif (et fort instructif). C’est un peu le Club des cinq, dans un décor exotique. C’est merveilleux pour l’imaginaire.

                                            Comment se réconcilier avec les idées véritables ? La lecture de Platon est le meilleur antidote intellectuel contre les poisons médiocres de la philosophie officielle.

                                            Si vous avez le temps, je vous le conseille.


                                            • epapel epapel 16 février 2010 20:21

                                              BHL est passé chez Laurent Ruquier l’autre jour à « on n’est pas couché » dans le rôle de bouffon qui sied à l’invité.

                                              Son ressorties tout naturellement ses dernières prouesses : Polanski et Botul. Bien évidemment il déforme grossièrement la vérité à son avantage sans même pouvoir convaincre un débile mental.

                                              C’est dire qu’il est tombé bien bas.


                                              • epapel epapel 16 février 2010 20:35

                                                Comme dit le proverbe : un BHL de perdu, dix imbéciles de retrouvés.


                                                • Maldoror Maldoror 16 février 2010 21:36

                                                  BHL est un de ces symboles du déclin culturel de la France, il incarne à lui tout seul la perversion d’un système.


                                                  • lord_volde lord_volde 16 février 2010 22:25

                                                    BHL est en fin de cycle et va retourner dans l’anonymat peu après la révolutiion qui vient....


                                                    • La Parole Argentée La Parole Argentée 16 février 2010 22:48

                                                      Fin de cycle, fin de cycle ! est-ce qu’il a une gueule de fin de cycle ? ça fait 30 qu’il nous pollue l’atmosphère avec son narcissisme et ses postures de faux-losophe. Vivement la révolucion !


                                                    • lord_volde lord_volde 16 février 2010 23:24

                                                      Un manbo pour toé.


                                                    • antennerelais 16 février 2010 23:33

                                                      l’imposture BHL finira par se dégonfler aux yeux du plus grand nombre : exactement comme l’imposture Sarkozy. Mais plus lentement.


                                                      • Groé Groé 17 février 2010 00:32

                                                        J’ai jamais lu ce type ni jamais vu à la télé je ne regarde plus. Et si j’en crois tous les articles que j’ai pu lire depuis ce matin je pense que j’aimerais sans doute pas ses idées. Mais quelques critiques me choquent.

                                                        "Un philosophe étranger, discutant avec un Français au sujet des auteurs édités par BHL, remarque ironiquement : ‘vos gens mangent beaucoup à la table des médias. Encore une fois, prenez garde davantage aux postures et moins aux significations.« 
                                                        L’auteur cherchant a se faire connaitre par les médias est il forcément mauvais ?

                                                         »Les ‘nouveaux philosophes’ (...) Ils ne représentent pas une manière originale de philosopher« 
                                                        Une manière originale, du genre ? qui donc le fait ?

                                                         »(...) Ils écrivent des essais en dehors des normes universitaires.« 
                                                        Faut il donc avoir étudié la philosophie pour avoir le droit de s’y intéresser et d’essayer d’y participer ? Si seul une infime minorité comprend ces règles, ne sont elles pas obsolètes ? Le philosophe ne dois il pas apporter sa lanterne justement à ceux qui sont les moins aptes à le comprendre ? La philosophie de comptoir est en effet plus passionnante.

                                                         »Leur succès fut favorisé par les média et l’absence, dans le Paris d’aujourd’hui, d’une instance critique juste et reconnue.« 
                                                        Qu’attendent nos cher lettrés pour mettre en place une telle chose ? Et sans ce limiter au seul Paris si possible.

                                                         »Quant à leurs livres, nous n’avons pas eu besoin de débats théoriques pour conclure qu’ils ne valaient rien.« 
                                                        C’est pas justement ça qu’on attend d’un »philosophe«  ? Ne dois il pas débattre et se questionner, agir et contredire ?

                                                        Il semble que seul le temps pourra dire qui était réellement un philosophe au final. Mais en attendant il serait interressant de voir nos »penseurs" sortir de leur trou et essayer de se faire connaitre un peu plus. Aller précher leurs idées en somme, à quoi bon la sagesse pour soi même.


                                                        • Antoine Diederick 17 février 2010 00:36

                                                          Comment BHL se voit en philosophe

                                                          c’est tout récent car il vient de visiter les locaux de LLB.....je suppose que c’est le voyage de promotion pour ses nouveaux bouquins.



                                                          • Antoine Diederick 17 février 2010 00:45

                                                            je me marre doucement :

                                                            ’En 1945, Merleau-Ponty posait la question de la profonde inutilité des deux grands philosophes de l’entre-deux-guerres, Bergson et Brunschwicg qui n’ont rien vu venir, rien dénoncé.’

                                                            Et BHL dénonce mais ne voit rien venir smiley

                                                            Soeur Anne, ne vois-tu rien venir ? smiley


                                                            • Christoff_M Christoff_M 17 février 2010 01:39

                                                              BHL ou l’art de la phrase qui dure pour ne rien dire...


                                                              • Antoine Diederick 17 février 2010 01:56

                                                                Ce fut donc Gilles Deleuze à ouvrir, sur ce front-là, les hostilités : « « Je crois que leur pensée est nulle. Je vois deux raisons possibles à cette nullité. D’abord ils procèdent par gros concepts, aussi gros que des dents creuses, LA loi, LE pouvoir, LE maître, LE monde, LA rébellion, LA foi, etc. Ils peuvent faire ainsi des mélanges grotesques, des dualismes sommaires, la loi et le rebelle, le pouvoir et l’ange. En même temps, plus le contenu de pensée est faible, plus le penseur prend d’importance, plus le sujet d’énonciation se donne de l’importance par rapport aux énoncés vides (…). Ce retour massif à un auteur ou à un sujet vide très vaniteux, et à des concepts sommaires stéréotypés, représente une force de réaction fâcheuse. ».

                                                                ces propos avaient aussi été utilisés en son temps pour une critique de Comte-Sponville, dans le Nouvel Obs, il y a quelques années....

                                                                Conte - Sponville expliquait à la téloche que :« L’Etat , c’est l’Etat et les institutions les institutions » pour faire court de ma part....

                                                                Prendre des archétypes sans les retravailler, permet d’énoncer des évidences péremptoires qui ne se prêtent plus à la critique, puisque on réduit le concept à la chose même qu’il énonce.

                                                                Et cela marche, cela fait autorité d’autant qu’en plus cela fait raccourci smiley


                                                                • Christoff_M Christoff_M 17 février 2010 02:07

                                                                  BHL, ou l’art de vendre un livre qu’il n’a pas écrit...

                                                                  la preuve il n’a meme pas relu les citations à un auteur qui n’existe pas et il les découvre au cours d’un débat ou un critique a vraiment épluché son livre (ce qui est rare, un critique qui lit vraiment le livre qu’il doit commenter, manque de bol pour le pauvre Bernard...)


                                                                • Cug Cug 17 février 2010 14:49

                                                                   DHL est un « penseur raccourci », un pseudo philosophe médiatique ... tout le monde le sait et tout le monde se marre.

                                                                  En tous les cas « de la guerre en philosophie » qui se veut selon ses dires une attaque en règle contre je ne sais qui est sans doute son champ du cygne.
                                                                  DHL est un lâche, il refusera malignement tout débat qui pourrait le desservir.

                                                                  Monsieur Schiffer quand sort votre livre ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès