Chronique de ma mort prochaine et réflexion sur le système assassin

Ce billet est un moment de colère joué avec un coup de blues et une lueur d’espérance. Il reflète un monde en crise déteignant sur une conscience sensible aux maux contemporains affectant l’essence de l’homme, c’est-à-dire sa raison, sa liberté, son intelligence, son sens éthique et moral. Ce coup de gueule est aussi adressé à ma propre personne. Je n’ai pas pu ou surtout voulu faire de concession ni de compromis à l’égard d’un système qui encadre les carrières. C’est toute la question de la liberté qui est en jeu. Accepter de solder ses capacités de visionnaire en se pliant aux nécessités des fonctionnaires du savoir ou bien aller jusqu’au bout de ses connaissances en les faisant germer moyennant des risques calculés. C’est ce second choix pour lequel j’ai opté. Je préfère mourir en homme libre et debout que de dépérir lentement avec la sécurité d’une fiche de paye qui tombe chaque mois. Je veux mourir sur scène comme chantait Dalida, sur la scène des savants. La France loue une liberté qu’elle déteste en vérité mais adore une égalité qu’elle fourvoie en égalitarisme. Je crois savoir que mon isolement vient d’une défiance et d’une jalousie des narcissiques fonctionnaires de la nation à l’égard des hommes libres et visionnaires. Pourtant, sans les visionnaires le monde ne serait pas aussi développé. Si un jour des avancées phénoménales adviennent en médecine, ce sera le fait de ces visionnaires si détestés par les gens du système mais ces gens y réfléchiront sans doute le jour où ils dégueuleront leurs tripes de chimio faute d’alternative en cancérologie. A bon entendeur ! Et maintenant, place à ce billet qui est d’une sincérité évidente mais qui n’a rien de correct tout en exagérant quelques traits caractérisant le monde qui est dépeint. Ce billet a peut-être été écrit dans un état pas « normal ». Ce qui signifie que des éclairs de lucidité s’y manifestent avec les nuages qui engendrent la foudre.
C’est parti, je risque de regretter d’avoir publié ce billet mais le risque produit parfois des coups gagnants.
Les luminosités crépusculaires vont de concert avec de sombres pensées alimentées par plusieurs facteurs, les événements du monde, la conscience d’être dans une impasse pour mes projets scientifiques et pour corser le tout, un état de santé qui se dégrade depuis une bonne quinzaine sans que je ne sache si ça va remonter. Les événements du monde, je vais les laisser de côté, même si je n’ai pas rédigé mon article sur l’Arabie Saoudite. Même publié, cela n’aurait eu aucun intérêt. Les gens ne lisent plus, excepté les recommandations des médias d’Etat et à l’opposé les os à ronger des complotistes et autres billevesées émanées de la gauche radicale et des extrémismes nationaux. L’impasse scientifique n’est pas due à mes recherches mais à une incapacité du système à étudier et publier ce que je propose. Les scientifiques se gargarisent de Galilée en moquant les théologiens qui refusaient de regarder dans la lunette astronomique. Ces mêmes scientifiques au 21ème siècle refusent de lire les écrits alternatifs, y compris les miens. Peut-être que ces années de lassitude et d’indifférence ont fini par avoir ma peau. Il ne me reste plus qu’à songer à mon avenir dans l’au-delà en écoutant des requiems. Celui de Mozart est sublime mais déprimant. Celui de Brahms un peu trop pompeux avec son romantisme exacerbé. Celui de Kabalevsky trop païen à mon goût. Je vais me rabattre sur celui de Fauré, qui est lumineux tout en favorisant la paix intérieure. Celui de Duruflé est mystique et donne l’impression d’être déjà passé de l’autre côté. Un peu comme les expériences sonores de Kitaro inspirées par le Tao du ciel et les proportions pythagoriciennes. D’ailleurs je ne demande s’il n’y a pas un lien entre la métaphysique de Pythagore et le Tao.
La mort de Virgile me vient à l’esprit subitement. C’est un des textes les plus fulgurants de la littérature mondiale, écrit par Hermann Broch lors de son exil américain ; Broch, l’inventeur du concept d’apocalypse joyeuse pour évoquer l’état de la Hongrie pendant les années terribles. Tous ces migrants semblent renouer avec l’apocalypse joyeuse. Broch imagine les dernières heures de la vie d’un Virgile s’interrogeant sur l’éventualité de détruire le manuscrit de l’Enéide puis faisant machine arrière en trouvant la sérénité et la rédemption dans l’amour. Broch est l’un des écrivains que j’admire le plus, surtout pour ses études philosophiques et son incroyable lucidité à une époque désastreuse qui servit de prétexte pour écrire la mort de Virgile. Je ne sais pas si 2015 ressemble aux années 40. Je n’ai pas la prétention d’avoir écrit une nouvelle Enéide mais plutôt deux textes fulgurants capables de changer le cours de la physique. L’un est prêt pour être édité l’autre en cours de réalisation. Mais je ne peux plus envisager de détruire le premier puisqu’il a été envoyé en pdf à une vingtaine d’éditeurs plus quelques physiciens.
Et puis, je ne me vois pas détruire mes écrits puisque la société des gens éduqués et instruits s’en charge en ignorant mes pensées et mes recherches. Tout ce beau monde s’offusque quand des journalistes sont exécutés à la kalach ou bien quand les temples millénaires sont détruits par une horde de fanatiques mais nul ne s’inquiète de voir des connaissances inédites et prometteuses finir dans la poubelle de l’indifférence. Broch avait en tête les destructions de livres et d’œuvres modernes par les nazis. Je serais prêt à penser que l’attitude du monde scientifique, universitaire et médiatique à mon égard conduit au même résultat. En ignorant mes œuvres, on les détruit et moi avec. En stoïcien averti, je ne peux rien y faire. On ne peut rien contre le mal et l’ignorance des hommes. Seul, le tragique verdict de l’Histoire met les pendules à l’heure avec comme ressort le darwinisme anthropique, autrement dit la sélection non pas naturelle mais pas la pulsion destructrice des hommes.
Je ne sais pas si je serai en vie d’ici quelques mois. Si un éditeur veut bien sauver mes recherches, qu’il ne manifeste sinon, c’est sans importance, car plus rien n’a d’importance dans ce monde horizontal sans idéaux voué à la satisfaction des pulsions et des désirs tout en fuyant une mort qui ne peut être évitée car nous finissons tous par trépasser mais pas par les mêmes maux ou causes. Je sais que mes recherches offrent des voies inédites et peut-être des pistes pour comprendre la vie avec ses pathologies incurables. Mais les universitaires, les cadres, les politiques et les journalistes ont décidé de s’en remettre au système moderniste qui échoue depuis des décennies et qui échouera encore. Je ne serai plus là pour voir l’échec qui de plus, participe au fonctionnement du système. Plus l’homme est malade, plus les sources de gain, de profit et de carrières s’accroissent. Le système fonctionne de manière optimal avec un degré important de maladies et de malaises. J’ai comme l’impression d’avoir été massacré par tous ces gens bien formés au discours poli et au costume soigné.
Il est difficile de lutter dans un système dont les élites fonctionnent presque comme au temps du nazisme et du stalinisme. Des élites qui par une sorte de culte de l’ego et de narcissisme méthodique ne supportent pas les surdoués, les génies, les visionnaires. Je finirai libre et je mourrai comme les expressionnistes allemands sous le régimes hitlérien. Vous êtes mes assassins et je n’ai pas l’intention de vous pardonner ! Dieu reconnaîtra les siens ! Même pas un éditeur pour sauver une œuvre ! La France instituée de 2015 ressemblera-t-elle à Daesh ? Certains sont morts sous les balles des frères Kouachi. Je mourrai sous le feu de l’indifférence des frères laïques de la France éduquée et instruite. Mais rien d’étonnant. Un livre récent à succès n’a-t-il pas narré l’histoire d’un nazi instruit et cultivé ?
Ce que je raconte est véridique. C’est le témoignage d’une sorte de violence systémique exercée à l’encontre d’un individu et le cas est loin d’être isolé. Une violence d’Etat et sociale s’exerce à l’encontre des personnes hors des normes parmi lesquelles on trouve des artistes, des justes, des génies, des visionnaires, des dissidents. Une violence qui ne prend pas les formes anciennes du nazisme et du stalinisme mais qui se manifeste avec l’indifférence et la mise à l’écart, la privation de moyens, bref, une violence morale. Les gens qui exercent cette violence ont été fabriqués par le système qui en a besoin pour fonctionner. Le peuple ne voit pas cette violence car il se coule dans les exigences du système en participant aux tâches tout en recevant des revenus corrects le plus souvent. L’homme du troupeau ne voit pas la violence exercée par ses maîtres à l’égard des lions et des chevaux sauvages qui revendiquent la liberté et oeuvrent dans la création. Je crois que cette image animale a des résonances profondes avec le Zarathoustra mais ce n’est pas étonnant, je trace des pensées sous le patronage de Nietzsche.
Merci d’être bienveillant à mon égard et de ne m’envoyer ni fleurs ni couronnes. Je m’en vais tracer deux lignes temporelles.
I. La ligne temporelle qui suit la mort et y conduit. Le mal d’une société avec ses élites corrompues et narcissiques. On croit la question du Mal achevée avec Auschwitz et le nazisme vaincu. Mais c’est une illusion. Le Mal est disséminé dans nos sociétés mais avec des manifestations surtout morales bien que la violence physique soit pas absente. Il ne se voit pas et ses effets sont diffus car le Mal n’est pas incarné dans un Etat, comme en Allemagne en 40. Tout au plus verra-t-on la manifestation exacerbée du Mal dans les actions fanatiques de Daesh. Mais dans nos sociétés, la violence n’est pas physique mais souvent psychique. C’est le cas en France. J’ai subi cette violence depuis des années de combat pour des idées et des travaux. Une violence faite surtout d’indifférence. Une violence qui maintenant m’inscrit dans une ligne temporelle vers la mort. Combien de cathos affichant leur belle conscience et quelques bons préceptes mais qui lorsqu’un homme de foi est à terre, passent à côté et le laisse crever ? Comprenne qui pourra. Les hommes qui se réclament de beaux principes, catho ou humanistes, sont souvent assez cruels à l’encontre de leurs frères.
In requiem ! Paradise Lost est bien plus dans la tonalité nietzschéenne de ce propos que Gabriel Fauré. D’ici six mois ou deux ou douze, je saurai dans quel état de santé je serai et s’il est envisageable de poursuivre le combat de résistance contre le Mal du système et pour la connaissance lumineuse de la matière et du cosmos. Si ma santé décline, autant finir le plus rapidement. Je n’ai pas l’intention de m’en remettre aux perfusions thérapeutiques administrées par un corps médical en lequel je n’ai plus confiance et que du reste je soupçonne d’être atteint lui aussi par le Mal. On ne combat pas le mal avec le mal. Seule la grâce est efficace. Mes chers amis, si vous voulez m’aider, donnez-moi des conseils sur le suicide. Si je décide d’en finir, j’aimerai y apporter un soin tout particulier et faire cela le plus proprement possible, dans les règles de l’art. Et avec les moyens disponibles. Je ne pourrai pas gravir les marches de l’Etna et je n’ai pas l’intention d’imiter Empédocle.
Il existe aussi une ligne temporelle vers la lumière et la vie. En 40, tant de tragédies et saloperies mais pourtant, il y eut bien quelques résistants ainsi que ces justes qui n’ont pas hésiter à sauver des juifs. Le monde n’est pas constitué que de Mal et de ténèbres. Il existe aussi un monde habité par la justice, l’intelligence et la lumière. J’hésite entre Pélage et saint Augustin. Je pense que la grâce est divine mais qu’elle joue de concert avec les décisions libres qui elles, relèvent d’un acte humain et raisonné, pour ne pas dire inspiré.
Les lignes temporelles relèvent autant de la nature et des hommes que des résonances divines. En cette France si sombre, il existe certainement beaucoup d’âmes lumineuses et éclairées. Il faut agir sur deux piliers. Combattre le Mal et abattre les structures pourries comme France Inter, Libé, Le Monde et bien des journaux, l’Université, les administrations, les mutuelles, les partis politiques, les ONG et œuvrer pour reconstruire un monde viable et vivable.
Chacun est placé sur un entrelacs de lignes temporelles conduisant vers les ténèbres ou vers la lumière. Je ne demande pas grand-chose. Juste qu’on publie mes textes. C’est le minimum et c’est une étape indispensable pour réaliser les œuvres à venir. Le monde de l’édition n’est pas condamné à publier des produits de masse, les journalistes ne sont pas prédestinés à déverser des médiocrités dans leurs quotidiens et les universitaires sont tout à fait capables de servir l’avancée des connaissances.
Les lignes temporelles sont parfois linéaires et tracées, parfois entrelacées et changeantes, avec les libres décisions des hommes et les subtilités du monde divin qui semble participer à ce jeu des trajectoires et des aiguillages. Nous n’avons pas encore compris le sens de la lumière et des ténèbres. La Lumière s’accroît, les ténèbres produisent le chaos et finissent par se neutraliser, emportant leur terrible cortège de morts pour rien, excepté l’anéantissement d’un système vermoulu et l’avènement d’une reconstruction sur des bases nouvelles (comme en 1945 par exemple).
Finalement, c’est un peu comme sous l’Occupation. Ne pas s’affoler du désastre et suivre la lumière qui elle, ne s’éteint jamais. Le monde moderne vacille. Je demande si peu, juste un éditeur et un peu d’attention à mes recherches. Si par bonheur il se trouve quelques journalistes scientifiques disposant de compétences pour faire ce métier. Et un éditeur qui aime son travail et se soucie de préoccupation éthique tout en cherchant à être estimable et non pas seulement rentable !
bdugue (at) wanadoo.fr
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