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Accueil du site > Tribune Libre > Daesh, un État comme les autres

Daesh, un État comme les autres

Pas d’amalgame !

« Daesh n’est certainement pas un État » avait lancé Barack Obama lors d'une déclaration consultable sur le site de la maison blanche. Tel est le discours des gouvernements occidentaux à l’égard de cette organisation alors qualifiée de simple groupuscule terroriste. On ne s’attardera pas ici sur l’utilisation de l’étiquette terroriste qui, de nos jours, est devenue un vulgaire qualificatif pour désigner des groupuscules souvent certes très violents mais dont la principale caractéristique réside dans la non-conformité vis-à-vis des intérêts géostratégiques des États qui dominent ce que l’on appelle la « communauté internationale ». Autrement, les gouvernements sont capables de faire preuve de beaucoup de complaisance à l’égard de ces organisations comme l’a montré le comportement de l’État turc. Celui-ci a en effet remarqué que Daesh pouvait gêner les projets politiques kurdes et est resté très passif à l'égard de l'organisation avant de se raviser sous la pression des États-Unis. Toujours est-il que nier le caractère étatique de Daesh revient hélas à défier la réalité. La condition étatique ne s’obtient que lorsque l’on dispose du monopole de la violence légale sur un territoire et une population déterminés. L’institutionnalisation de la violence. Telle est la définition classique et communément admise de l’État. Simplement les dirigeants des États modernes ont compris que ce monopole n’était pas suffisant pour maintenir leur domination sur les populations. Ainsi donc ces derniers vont s’attacher à mobiliser plusieurs arsenaux idéologiques pour tenter de dissimuler le caractère fondamentalement violent de la puissance étatique ou du moins pour la faire accepter.

Depuis le XIXème siècle, c’est dans un premier temps au nationalisme qu’échoit la noble tâche de fabriquer le consentement des populations par la force en dessinant arbitrairement les contours d’une communauté historique et culturelle fantasmée tout en confondant sa singularité avec l’exercice du pouvoir. Vient dans un deuxième temps l’idéologie bismarckienne, laquelle consiste à nationaliser les mécanismes de protection sociale pour cultiver chez les populations un sentiment de dépendance économique vis-à-vis des élites politiques. Ce n’est en effet pas un hasard si la plupart des régimes autoritaires s’attachent à développer des mécanismes très « généreux » de protection sociale pour compenser la faiblesse des libertés individuelles. Vient enfin l’idéologie démocratique destinée à entretenir l’illusion que le citoyen contrôle effectivement l’appareil d’État pour conforter l’identification de la société à celui-ci et corrélativement la légitimité de son pouvoir. Le problème de Daesh tient à ce qu’il s’agit là d’un proto-État en formation qui exhibe sa violence et sa barbarie sans aucune subtilité. C’est pourquoi les dirigeants occidentaux se sentent obligés d’intervenir dans les médias en refusant de lui octroyer son diplôme d’étatisme. Ils ont en effet réussi à faire du statut étatique un titre de noblesse sur la scène internationale. Le souiller serait donc problématique. C’est sans doute pourquoi le statut d'État est tant plébiscité par les populations. Israéliens, Kurdes, Palestiniens, Écossais, Catalans, Kosovars. Tous font du projet étatique la quête suprême et la condition sine qua non du salut public. La communauté des États est ainsi élevée au rang d’un club de nations civilisées. Après tout, n’est-ce pas pour œuvrer en faveur de la paix que ces derniers se sont réunis au sein de cette noble instance qu’est l’Organisation des Nations-Unies ?

Construire un État par le fer et le sang

Loin des clichés véhiculés par les gouvernements, le statut d'État n'a rien de particulièrement honorifique. Les régimes politiques étatiques sont par essence des constructions belliqueuses et nihilistes. Aucun État ne peut se vanter d’être le fruit d’un processus pacifique. C’est en effet ce que rappellent deux articles intéressants quoi que très cyniques parus dans la revue américaine Foreign Policy. Rosa Brooks, professeur de droit à la Georgetown University fait remarquer que la perpétration de crimes de masse par les régimes politiques n’a jamais été un obstacle pour acquérir une stature internationale. Elle n'exclut pas le fait que Daesh puisse devenir dans un futur plus ou moins lointain un allié des États-Unis. Après tout, l'État français que John Kerry a récemment qualifié de plus ancien allié de l'Amérique s'est adonné à de nombreuses pratiques barbares au cours de son histoire, notamment lors de la Révolution. Les autorités ottomanes ont tué entre 1915 et 1918 plus d'un million d'Arméniens lors de ce que tout le monde appelle un génocide. Sauf l'État turc bien évidemment. Ce dernier reste pourtant un acteur stratégique de l'Otan. Plus récemment encore l'État allemand - avec la complicité d'autres puissances européennes - s'est adonné au génocide le plus violent de toute l'histoire de l'humanité. Il n'a pourtant jamais été question de dissoudre ces organisations. Seulement de changer leurs dirigeants, lesquels sont aujourd'hui des alliés majeurs des États-Unis. Enfin, l'Arabie saoudite - qui n'est ni plus ni moins qu'un Daesh qui a réussi - est aujourd'hui l'une des références américaines et occidentales au Moyen-Orient. Notons par exemple que la politique pénale saoudienne ainsi que celle de Daesh sont parfaitement interchangeables.

Il n'y a pas de philanthropie en relations internationales. Les gouvernements n'agissent pas à l'extérieur de leurs frontières pour sauvegarder les droits et libertés individuelles. Il ne rechignent jamais à s'allier avec des dictateurs infréquentables en fonction de leurs intérêts diplomatiques comme cela a toujours été le cas avec l'exemple de la Françafrique. Dans la bouche des dirigeants qui nous gouvernent, les notions de liberté et de démocratie ne relèvent que du vocabulaire politique et de la caution idéologique pour justifier des actions guidées par des considérations géo-stratégiques avant toute chose. Le discours officiel parle aujourd'hui de la nécessité de neutraliser l'État islamique pourtant né entre autres choses du chaos institué par l'impérialisme occidental au Moyen-Orient et qui a prospéré sur la volonté de l'Arabie saoudite d'étendre le wahhabisme dans le monde musulman. Mais nul doute que si le groupuscule en question parvient à démontrer sa capacité à institutionnaliser sa domination sur les territoires conquis, il devra être traité comme un État à part entière par les puissances qui lui sont aujourd'hui hostiles. C'est en effet ce que suggère Stephen Martin Walt, professeur en relations internationales à la Harvard University. Il rappelle que de nombreux mouvements politiques violents n'ont été reconnus que très tardivement par les États-Unis, une fois que ces derniers avaient prouvé leur capacité à rester au pouvoir. Tel est le cas pour l'URSS reconnue par les États-Unis en 1933 seulement, soit 16 années après la révolution bolchévique. Mentionnons également l'exemple de la République populaire de Chine avec laquelle le gouvernement américain n'a établi des relations diplomatiques complète qu'à partir de 1979. Point d'éthique, de justice ou d'humanisme dans le processus d'adhésion à la communauté internationale. Il s'agit simplement de savoir qui est le plus fort pour imposer durablement son pouvoir afin de rejoindre sereinement le cartel des groupuscules violents qui se font appeler « États ».

La rhétorique sécuritaire comme outil d'asservissement

Ainsi donc, les opinions publiques qui - avec la complicité plus moins consciente des médias - traitent différemment les crimes - selon qu'ils sont commis par quelques excités au Moyen-Orient ou par des individus en costard-cravate qui se disent démocrates en Europe ou en Amérique sont hélas atteintes de nationalisme primaire, en particulier lorsque l'on apprend que les coalitions occidentales ont, par leurs multiples « guerres contre le terrorisme », tué bien plus de civils que tous les groupes terroristes réunis cette dernière décennie. On arguera sans doute que les intentions et les idéologies ne sont pas comparables. C'est oublier qu'il faut juger une politique non pas sur ses intentions officielles mais sur les résultats. Et le résultat est qu'il n'y a aucune différence entre un individu tué au nom d'Allah et d'un autre mort au nom de la démocratie et de la lutte contre la barbarie lors d'une attaque de drone. C'est d'autant plus vrai que la démocratie, les droits de l'Homme ainsi que les nobles principes libéraux sans cesse dévoyés n'ont, encore une fois, jamais été les vecteurs de la politique étrangère des gouvernements qui s'en réclament en les piétinant chaque jour. Il n'est donc pas certain que les groupuscules terroristes aux ambitions démesurées compte tenu de leurs faibles moyens humains, technologiques et militaires soient la principale menace pour l'humanité et plus précisément pour les populations occidentales que ceux-ci semblent viser dans leurs discours. Il convient dans ces conditions de placer le curseur au bon endroit.

Complexe

Le plus grand danger pour les populations occidentales sont les citoyens eux-mêmes qui baissent leur garde face à ceux qui tiennent les commandes des États et qui s'arrogent le droit de régenter leur vie. Ces derniers n'hésitent pas à exploiter le moindre événement tragique pour étendre sur leurs frêles épaules la « protection » de l'État sécuritaire en grignotant le peu de libertés qui subsistent dans ces pays. En alimentant la peur, les gouvernements créent ainsi un cercle vicieux en cultivant chez leurs populations une obsession sécuritaire qui se traduit par une augmentation toujours plus grande des pouvoirs des politiciens pour le plus grand plaisir des corporations qui gravitent autour des hautes sphères du pouvoir. L'augmentation des dépenses militaires satisfait ceux qui contrôlent les complexes militaro-industriels. L'interventionnisme militaire satisfait les prétentions de ceux qui veulent s'accaparer les ressources étrangères autrement que par les mécanismes de marché libre en créant toujours plus de terroristes. Enfin la surveillance de masse fait le bonheur de ceux qui ont les bonnes connexions politiques pour utiliser le renseignement d'État à des fins d'espionnage industriel. Il s'agit là d'un capitalisme de connivence tout ce qui a de plus classique. En définitive Daesh est bien un État comme les autres : « une organisation sociale imposée par un groupe vainqueur à un groupe vaincu, organisation dont l'unique but est de réglementer la domination du premier sur le second en défendant son autorité contre les révoltes intérieures et les attaques extérieures. Et cette domination n'a jamais eu d'autre but que l’exploitation économique du vaincu par le vainqueur » selon les dires de Franz Oppenheimer.


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108 réactions à cet article    


  • eric 2 septembre 2015 17:46

    Bon sang mais c’est bien sur... ! Rappeler à la loi des contrevenant ou détricoter au canif le cou des infidèles, au fond, tous cela est un peu pareil....

    Manque de bol, les peuples votent aussi avec leurs pieds....

    Il est peu contestable que même avec des méthodes de terreurs, les islamistes auraient du mal à se maintenir au pouvoir dans les régions ou ils y sont, sans un minimum de base sociale. On pense notamment à l’Irak.

    Certains sondages dans les pays majoritairement sunnites dans les pratiques religieuses, établiraient que pas loin de 30% des gens approuveraient les méthodes à la Daesh.

    Alors, c’est une forme étatique, certes ! Comme les autres ? Les moyens sont quand même un peu différents. Surtout, c’est par millions que les gens les fuient. C’est par quelques milliers que d’autres les rejoignent. Il n’y a as photo. C’est un état contre les peuples.

    En occident, c’est le contraire. Quelques centaines à milliers de djihadistes dont pas mal reviennent assez vite dit on. Quelques milliers de contestataires un peu obscurantistes, considérant que, au fond, Daesh Obama même combat. des millions, des centaines de millions de citoyens, qui en votant et en ne fuyant pas les pays, confortent leur statut de vraie démocratie.

    On nous annonce quoi 800 000 réfugiés de pays islamisant pour la seule Europe ( et je ne parle pas des deux millions au Liban...etc...) Et 8 000 djihadistes partis provisoirement d’Europe chez daesh ?

    Nous somme les 99%, les islamistes sont les 1% Et encore, en se limitant aux arabo-musulmans présumés... Si on y ajoute les « occidentaux de souche... »

    Pour ces différentes raisons entre autre, votre discours a, à mes yeux, quelque chose d’absurde....

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      Lire les 64 réponses ▼ (de Ferghane Azihari, eric, jeanpiètre, alinea, zoi, bakerstreet, Pomme de Reinette)

    • eric 2 septembre 2015 18:20

      Ah oui et, « nous tuons plus de gens chez eux que eux chez nous » Bien sur ! C’est une question d’humanisme et de technique !

      Nos pays civilisés n’ont guère l’envie d’envoyer trop de leurs enfants ( filles et garçons dorénavant) prendre des risques à faire du maintient de l’ordre chez les terroristes. Par ailleurs, nous avons les moyens, et surtout les capacités techo scientifiques, d’avoir recours à des technologies.

      Donc nous tentons d’éliminer les nuisibles avec des moyens techniques, en les ciblant eux, et en évitant autant que faire se peut, les dégâts collatéraux. Ce n’est pas toujours facile puisqu’une des méthodes des terroriste et d’essayer de se cacher au milieu des civils.

      En face, nous avons des terroristes qui essayent délibérément de tuer des civils mais qui sont souvent assez peu efficaces, performant, mais bénéficient de la capacité de certains de leurs adeptes de préférer la mort à la vie. Très difficile de lutter contre l’attentat suicide. En me^me temps, il est rarement très très efficace. Quand aux techniques ? 4500 fusée de Gaza pour tuer une chèvre et deux bédouins ?

      Donc, notre humanisme entraine plus de mort chez eux. Au nom de quoi devrions plus risquer la vie de nos gosses pour les beaux yeux de ces gens incapable de se gérer pacifiquement eux même ? Je trouve que nous en faisons déjà beaucoup...D’autre part, si les gens pacifiques chez eux se manifestaient plus, agissaient plus, le tri serait plus facile à faire. Ainsi, dans cet article, je comprend que Obama, Holland, Daesh, pour vous c’est un peu pareil, mais peut être pire pour les premiers. Au moment d’aller châtier les responsables des civils morts innocents chez moi, nos soldats auront il beaucoup de facilité pour distinguer ceux qui approuvent ce genre de discours et ceux qui les mettent en œuvre ? C’est pas simple. Je pense que je souffrirai quelques bavures.

      Leurs lacunes technologiques entrainent moins de morts civils chez nous alors qu’ils les ciblent ? On ne va pas s’en plaindre mais s’efforcer de maintenir ces ratios.

      Nous avons beaucoup appris des Américains lors de la guerre. Il vaut mieux bombarder en masse et économiser la vie des boys. Qui plus est, cela accélère la paix.

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      • maQiavel maQiavel 2 septembre 2015 19:29

        Bravo pour cet article de qualité. Magnifique de pragmatisme et très imprégné de réalisme historique.

        Un petit bémol , l’ auteur écrit :" Simplement les dirigeants des États modernes ont compris que ce monopole n’était pas suffisant pour maintenir leur domination sur les populations. Ainsi donc ces derniers vont s’attacher à mobiliser plusieurs arsenaux idéologiques pour tenter de dissimuler le caractère fondamentalement violent de la puissance étatique ou du moins pour la faire accepter."
        Ce phénomène ne concerne pas que les Etats modernes , on peut remonter à la révolution néolithique et on retrouve le même phénomène. L’ arsenal idéologique était alors quasi exclusivement religieux.



        • soi même 2 septembre 2015 19:51

          Très barbare moyenâgeux comme État, les seuls qui pourraient leurs faire concurrencer dans ce domaine, sont bien ses monarchies pétrolières !


          • tinga 2 septembre 2015 20:55

            "Le plus grand danger pour les populations occidentales sont les citoyens eux-mêmes qui baissent leur garde face à ceux qui tiennent les commandes des États et qui s’arrogent le droit de régenter leur vie."
            On ne peut être plus clair, Daech c’est la naissance d’un état en direct, peut-être même que cela donnera un grand pays comme les USA, espérons juste qu’ils seront un peu moins génocidaires que ne le furent leurs cousins européens qui anéantirent des milliers de peuples en quelques décennies. 


            • Sarah 2 septembre 2015 21:45

              Ne dites pas DAESH, l’acronyme arabe de Dawlat (= état) islamiya (= islamique) fi ’iraq wa sham (= Levant)  ; plus exactement, ce serait DAISSH), Daesh étant une transcription anglaise.

               

              La traduction française est EIILEI en abrégé, État Islamique.


              • SEPH SEPH 2 septembre 2015 21:50

                Bien sur que Daesh a établi un État, ces terroristes ont mis en place une administration qui fonctionne avec une monnaie, des banques,..... comme chez nous !!!
                A une différence, mais pour combien de temps, la mort pour ceux qui ne se soumettent pas.

                D’ailleurs les USA et Israël ont programmé cet État, dans le cadre du dépeçage de la Syrie et de l’Irak, au nord de ces deux pays et à cheval sur leur frontière commune. La seule restriction est que cet État terroriste soit éloigné d’Israël pour des raison de sécurité.

                Daesh est une armée de mercenaires, véritable un monstre, créé par les USA et Israël pour briser l’axe de la résistance Liban-Syrie-Irak-Iran véritable bouclier à l’encerclement de la Russie et pour faire main basse sur des richesses pétrolières et gazières immenses.

                L’Occident est un véritable cancer. 


                • foofighter foofighter 2 septembre 2015 23:24

                  Article de fort belle facture, dont je partage l’essentiel des vues.


                  • yoananda 3 septembre 2015 00:25

                    précisément : l’immigration est l’arme des états pour contrôler / dissoudre leur propres peuples !


                    • elpepe elpepe 3 septembre 2015 02:18

                      oui le seul vrai probleme est que la soi-disant realpolitik que les etats appliquent en dehors de leur frontiere n en est pas une.
                      Ce sont juste des manœuvres de mafieux visant soit
                      - a faire gagner des milliards a quelques multinationales
                      - en foutant le bordel ds un pays pour en racheter les assets
                      - ds le meilleur des cas ces pays sont les terrains de jeux pour les affrontements entre les grands bloques
                      - dixit la theorie du chaos controle, foutre le bordel ne coute rien, par contre controle, on en est de plus en plus sur que non

                      Cela resulte a des désastres pour tous les peuples du bon ou mauvais cote si je puis me permettre cette catégorisation triviale.
                      L immigration massive est le resultat du bordel incommensurable que l OTAN, et Israel est alle foutre en Syrie, Yemen,Lybie et bien sur Irak.
                      Maintenant on ne peut pas dire que l Islam cette religion eclairee qui conseille de couper la tete de tous les megreants et de battre sa femme voir la lapider, car elle doit en connaitre la raison, aide beaucoup dans cette situation


                      • ddacoudre ddacoudre 3 septembre 2015 08:45

                        bonjour F.ASIHari

                        qu’elle audace, c’est du lèse majesté que de tuer les mythes. effectivement nos territoire ne sont qu’un paradigme des reste de l’économie de pillage qui c’est, par la sédentarisation, stabilisé autour des dominants guerriers asservissants les population traité comme du détail corvéable.
                        La représentation moderne, éduqué et instruite de cela est le Capitalisme, c’est en cela que j’ai écris que le capitalisme est la marque de l’homme préhistorique. http://ddacoudre.over-blog.com/article-le-capitalisme-est-la-marque-de-l-homme-prehistorique-120716748.html.
                        j’ai souvent évoqué cette manipulation des masses Nécessaire que se structure des organisations sociales sous la férule d’une violence adouci par une lente socialisation qui exclu par ses Rituels (us coutumes, droit positif) les tueries dans le groupe social constitué que nous avons étendu et universalisé pour l’occident avec le christianisme et réactualisé avec la déclaration des droits de l’homme que seul les états s’autorise a bafouer tout en en étant les garants ,car notre cerveau « débile » devenu inadapté à un monde qui regarde l’infiniment petit et va trop vite pour lui, détruirait par un égoïsme aveugle cette déclaration.
                        notre monde reste donc fragile et résiste à l’auto destruction sur la base de leurres nécessaires http://ddacoudre.over-blog.com/pages/Liberte-un-processus-d-attraction-7612951.html&nbsp ; (liberté égalité fraternité, démocratie, qui ne sont que des attracteurs, qui en l’état laisse croire à chacun qu’il peut être un dominant, alors que cette position a été transféré, vers que je désigne comme « dominants systémiques) qui cooptent eux qui les servent. Tu expliques cela dans ton article. le dominant alpha , le dominant »animalier« n’existe plus ce sont les organisations systémiques qui occupent cette fonction. Dans le cadre de ces sociétés mythiques nous ne sommes que des dominants de 2e rang soit des bêtas, bien que guidé par notre organisation génétique inné nous sommes toujours à la recherche d’un père salvateur, pour avoir afin de circonscrire la violence humaine placé ce père dans une position inaccessible a l’humain dans les cieux (les dieux de toutes sort). mais l’humain est aussi borné et têtu peureux et a besoin de vérité qui le rassure sans comprendre qu’elle le rendent aussi »criminel" . je dis donc souvent que la seule terre à conquérir est l’incertitude et que la guerre devrait être considéré comme un crime contre l’humanité.
                        une dernier observation, la notion de génocide n’a été formulé qu’en 1944 trouvé son application en droit en 1953, et conformément à la déclaration des droit de l’homme l’on ne peut considérer que les atrocités commise par les belligérants avant cette date et ayant une nature de comportements semblables à ceux décrit par le génocide, ne peuvent être qualifié ainsi, il n’y a donc pas de génocide arménien. Sinon nous allons devoir dire que la nature humaine est criminelle et que notre violence intra espèce que l’on a retiré aux individus trop émotionnel, pour la confier aux dominants systémiques (état religions) ne peut être circonscrite, la confondant avec la nécessité de disposer d’une capacité d’agressivité naturelle pour survivre dans des espaces géographiques hostiles a la vie économiquement imposant l’obligation d’un travail source de l’économie de pillage initial.
                        cordialement

                        Lire la suite ▼

                        • Le Gaïagénaire 7 septembre 2015 00:33

                          @ddacoudre

                          « que notre violence intra espèce que l’on a retiré aux individus trop émotionnel »

                          Parlez-en aux bébés jusqu’à 6 ans.

                          C’est cette violence que personne ne veut voir qui engendre le reste.

                          Donc, il y a un groupe important de personnes « trop émotionnelles » qui instillent la violence. Dois-je le nommer ?

                        • Laurent 47 3 septembre 2015 13:14

                          Au point où en en est, pourquoi ne pas permettre aux milliers de glorieux combattants de Daesh de traverser la Méditerranée, en leur procurant des bateaux ( on a deux Mistral qui nous restent sur les bras ) ?

                          Comme ça, au lieu de se contenter de massacrer irakiens, libyens, ou syriens au Moyen-Orient, ils pourraient terminer le travail en Europe, et faire ainsi plaisir à nos dirigeants qui voient d’un mauvais oeil cet afflux incontrôlable de populations fuyant les guerres fomentées par les Etats-Unis !
                          A moins que...mais je rêve peut-être ! Si l’on allait plutôt, sous mandat de l’ONU ( ou non ), massacrer à notre tour cette peste de Daesh, qui ne tient sa puissance que de la lâcheté des occidentaux !
                          Des dizaines de milliers de soldats, de blindés, et des centaines d’avions devraient pouvoir régler le problème à coups de bombes au napalm, d’obus, de missiles, et envoyer cette racaille sur la planète Mars !
                          Vous ne me ferez pas croire que ces peigne-culs de djihadistes sont plus puissants que ne l’étaient à l’époque la Wehrmacht et la Waffen SS réunies, qui ont pourtant été battues !
                          Et en plus, on leur rendrait service, des vierges bienveillantes et attentionnées les attendant au paradis d’Allah !
                          Je vous dis, je rêve !
                          La dure réalité de la guerre, si nous n’avons pas le courage de l’affronter au Moyen-Orient, nous aurons à le faire en Europe...et dans pas longtemps !
                          Et là, je suis réveillé !

                          • Layly Victor Layly Victor 4 septembre 2015 11:11

                            Votre article est brillant et de haute tenue. J’ai cru comprendre que vous êtes étudiant en sciences politiques et je puis vous assurer que, si vous persistez dans cette voie, vous n’avez aucune chance d’être reçu aux concours : on demande des ânes et des brutes épaisses, des individus qui refusent farouchement de se servir de leur cerveau mais qui sont très habiles pour enregistrer et régurgiter la rhétorique du pouvoir.

                             Donc, pour vos futurs concours, changez de ton. Vous serez peut-être repéré comme young leader. Ensuite, vous n’aurez plus qu’à cocher l’option « gauche » ou « droite », une subtilité que le monde entier nous envie, et qui a presque son équivalent aux US avec la géniale mascarade « démocrates » et « républicains ».
                            Il est vrai que les démocrates marquent un progrès dans la violence puisque, en lieu et place des porte-avions à la GW Bush, ils envoient une armée de drones beaucoup plus smart. Il ne fait aucun doute que bientôt, il y aura des dirigeants « encore plus à gauche » qui enverront une armée de robots. La bonne conscience sera alors pleinement satisfaite. En plus, si ces robots sont mus par l’énergie éolienne, ce sera l’apothéose.

                            Revenons à DAESH. Ce cas est très particulier et ne peut pas être comparé aux autres. Les autres états de la planète sont issus d’une histoire plus ou moins ancienne. Certains, comme la Chine ou le Japon remontent à l’ère impériale (Mao a repris tous les concepts de la Chine impériale et les a assaisonnés à la sauce marxiste). D’autres, comme beaucoup de pays européens, sont issus des débris de l’empire romain et du mélange avec les« barbares ». La Russie est issue d’un mélange entre les ethnies du Nord et les rescapés de Constantinople. La Turquie est l’héritière de l’empire Ottoman.L’état indien est un cas particulier, résultat de tradition anciennes et du moule britannique. L’état iranien est l’héritier de l’Empire Perse. Ceci pour les états anciens.
                            Pour les états plus récents, ils ont des structures héritées de la colonisation européenne : Amérique du Sud, Etats Unis, Amérique centrale, Australie, Nouvelle Zélande, Indonésie, pratiquement tous les pays africains, et de la colonisation Arabe ou ottomane. La plupart de ces états récents ont évolué vers des structures « démocratiques » imposées par les occidentaux, la plupart du temps manu militari. Nos amis US n’hésitent pas à faire un usage immodéré de leur arsenal quand il s’agit de « sauver la démocratie », sauf, bizarrement, pour DAESH.
                            Ce que vous avez oublié, et ce en quoi votre discours pèche gravement, c’est que ces états sont la plupart du temps associés à une nation ou à une culture, ou à une ethnie dominante.

                            Dans le cas de DAESH, même s’il dispose des outils d’écrasement et de coercition propres à un état, des armes et des mercenaires financés par les euro-germano-US-sionistes-saoudiens, ce n’est qu’une bande de forbans et de salopards qui vivent du vol du pétrole au profit d’Israël et du financement occidentalo-sioniste-saoudien. Les états du Proche Orient ont été constitués à la fin de la première guerre mondiale sur les débris de l’Empire Ottoman : Syrie, Irak, Jordanie, Liban, Israël (Palestine), alors que les peuples qu’ils contrôlent ont une histoire fort ancienne. C’est ce qui explique à la fois leur socle millénaire et leur fragilité.

                            Dans votre empressement nihiliste et machiavélique (au sens politique), vous oubliez qu’un état, c’est aussi la défense, les hôpitaux, la police, la protection, les transports, l’éducation, la recherche, les communications. Sans les états, nous serions complètement dans la main des possédants du pouvoir financier, terrien, immobilier, et des bandes privées. Ne l’oubliez jamais.

                            Il est d’ailleurs frappant de constater combien les positions farouchement anti-état des anarchistes convergent avec les positions des tenants de l’ultra libéralisme le plus extrémiste.

                            Donc, désolé Monsieur Azihari, DAESH n’a rien d’un état. C’est une bande de salopards cruels et sanguinaires qui se vaporisera dès que les occidentaux cesseront leur soutien.
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                              • COVADONGA722 COVADONGA722 6 septembre 2015 16:50

                                 si j’ai bien compris monsieur l’auteur fait ses études au frais de la populace sous-chienne.

                                 Monsieur l’auteur met sur l’exact même plan voir son dessin en intro , La France et l’état islamique en devenir qui semble combler ses vœux .
                                Puisque toutes ses choses sont égales pour cet éduqué on ne peu que l’inviter fermement 
                                a aller goûter la stricte égalité des choses la bas .L’idéal serait d’ailleurs que rapidement si elle veut survivre la nation Française décrète de tel discoureur ennemi du peuple et lui applique un slogan qui avait cour dans les années 50/60 ça commençait comme cela
                                la valise ou .......
                                j’avais raté le plus beau « student for liberty » ce pays est devenu fou !!! Les politiciens sont des traîtres qui tolèrent l’ennemi dans nos mur 

                                • colere48 colere48 6 septembre 2015 18:27

                                  Hier soir, j’ai lu ceci : « Si on parvient à convaincre les Chinois que les couilles des Djihadistes sont aphrodisiaques, dans 10 ans ils auront disparu… »

                                  Ben quoi ? on peux toujours rêver, non ?


                                  • Aristide Aristide 6 septembre 2015 20:14

                                    L’auteur pose un postulat sur la nocivité de l’Etat, par définition, bon il ajoute que ce serait communément admis ce qui est assez contestable.


                                    Sur la base de ce postulat, il déroule un raisonnement qui n’a l’avantage que de démontrer que l’on peut avoir un style brillant, une dialectique avantageuse mais qu’à quelques détours de l’article, l’usage du sophisme et de l’amalgame n’est jamais inutile.

                                    Sur le fond, si on admet que l’Etat en tant que tel n’est pas que mauvais, tout ce raisonnement tombe tel un chateau de carte. Rien n’est plus contestable que d’attribuer la violence à la seule existence de l’Etat. Il existait avant l’Etat, et surement existera toujours quand un autre type d’organisation en prendra la place. 

                                    A partir de là, il est évident que cet article va satisfaire essentiellement les tenants d’un Etat source de tous les maux et d’un occident qui a exporté ce modèle universel. 



                                    • COVADONGA722 COVADONGA722 6 septembre 2015 20:15

                                      on remarquera que l’auteur en bon tartufe libertarien fait ses études 

                                      dans un des pays ou celles ci sont 
                                      payées quasiment par la collectivité .
                                      On aimerait un peu de cohérence chez ce thuriféraire du marché libre de toute régulation et contrainte et que tel un idéaliste individualiste il s’en aille chez les anglo-saxons ou le fonctionnement des universités serait plus raccord avec son discours .




                                      • Layly Victor Layly Victor 6 septembre 2015 22:07

                                        @COVADONGA722
                                        J’ajoute que l’auteur, pour compléter ce que vous dites, ne manque pas de mettre la cerise sur le gâteau.


                                        En expliquant que les héros qui font la fierté de tous les peuples par leurs exploits réalisés dans la défense de leur pays ne sont que des brutes sanguinaires qui n’ont eu d’autre but que de mettre leurs semblables en esclavage.
                                        Mes amis Roumains gardent un souvenir affectueux de Vlad Dracula, parce qu’il a été le rempart de son pays contre les Janissaires ottomans.
                                        Les Russes se souviennent du général Koutouzoff.
                                        En France, nous avons eu Jeanne, la bonne Lorraine (qu’Anglais brûlèrent à Rouen).

                                        Mais les libéraux veulent détruire l’âme des peuples, et donc ils ont besoin de cette fausse conception de l’anarchisme, un anarchisme dévoyé qui n’a rien à voir avec celui d’Orwell.

                                        Cecit dit, l’auteur a choisi de préparer Sciences Po et l’ENA : ce sont deux excellentes fabriques étatiques (tiens tiens) d’activistes anti populaires.


                                      • Ferghane Azihari Ferghane Azihari 7 septembre 2015 13:43

                                        @Layly Victor

                                        Ah, je ne savais pas que je me destinais à Sciences-po et à l’ENA. C’est gentil de me l’apprendre :)


                                      • TicTac TicTac 7 septembre 2015 08:25

                                        « Daesh, un État comme les autres »


                                        Si j’ai bien suivi, il s’agit de démontrer, histoire(s) à l’appui, que le processus d’expansion de Daesh n’est pas plus violent que celui qui a mené à la construction de nos états actuels.

                                        Cool.
                                        Pas de quoi s’effrayer alors, et l’on peut reprendre les voyages éducatifs, ceux où, confrontés à la violence de ces créateurs, l’on apprendra que le processus démocratique moderne ne peut se passer d’une bonne communication : la tête coupée.

                                        « Le problème de Daesh tient à ce qu’il s’agit là d’un proto-État en formation qui exhibe sa violence et sa barbarie sans aucune subtilité. »
                                        Re-cool.
                                        Apprenons lui la subtilité.
                                        Mais au fait, c’est quoi, la subtilité lorsque l’on se revendique d’une religion qui asservit les femmes, massacre les mécréants et détruit toute trace d’histoire ?

                                        • Ferghane Azihari Ferghane Azihari 7 septembre 2015 13:48

                                          Hilarant.

                                          Je passe mon temps à dire que le processus de construction de l’Etat islamique ne diffère en rien des processus qui ont donné naissance aux Etats-nations que les nationalistes chérissent tous.

                                          Je passe mon temps à dire que toutes les constructions étatiques sont des impostures asservissantes en ce qu’elles ont tous débouché sur des actes criminels

                                          Et il y a des idiots qui continuent à dire que ces propos constituent un soutien à Daesh, qui, parce qu’il est justement un Etat tout aussi nihiliste que les autres, est pourtant abhorré par mon raisonnement.

                                          En définitive, les relativistes sont ceux qui adhérent au double discours des gouvernements occidentaux tels des moutons dociles.


                                          • Ferghane Azihari Ferghane Azihari 7 septembre 2015 13:52

                                            @Ferghane Azihari

                                            Qu’elles ont toutes débouché*


                                          • Ferghane Azihari Ferghane Azihari 7 septembre 2015 13:51

                                            Qu’elles ont toutes débouché*

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