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Accueil du site > Tribune Libre > 1. De défaite en défaite, jusqu’à la victoire finale

1. De défaite en défaite, jusqu’à la victoire finale

Le philosophe britannique Quentin Skinner est certes un critique féroce du libéralisme thatchérien, mais n’est pas pour autant un révolté contestataire. Il pointe cependant la maladie suprême des démocraties occidentales, critiquant leur manque flagrant de représentativité politique. Il souligne : Il faudrait que nos gouvernements se mettent à réfléchir au fait qu’il existe des limites à ce qu’ils exigent de leurs peuples et ce d’une manière relevant plus de l’intimation que de la volonté citoyenne. Provocateur, cet historien de la pensée politique explicite : Le peuple aujourd’hui ne possède aucun moyen pour obliger les gouvernants de simplement tenir leurs promesses. Il s’agit d’une régression spectaculaire. Même à l’époque de la Grande Bretagne pré – démocratique, on reconnaissait le droit de chacun à exprimer son mécontentement auprès des gouvernants.

Opposant la notion de liberté à celle du libéralisme, Skinner se penche sur les sources du quiproquo permettant de confondre ces deux notions. Du moins en ce qui concerne l’Etat et sa représentation occidentale. L’auteur d’un Machiavel magistral (Seuil, 1989), qui, par ailleurs, voit en la crise actuelle la victoire de l’Etat Nation qu’aucuns considéraient moribond, s’interroge en quoi la pensée de Hegel, de Rousseau et de Hobbes ont façonné une représentation d’un Etat synonyme du peuple qui l’habite, et en quoi celles-ci ont permis la mise en place de représentations qui s’éloignent - chaque jour un peu plus – du fait démocratique (Les fondements de la pensée politique moderne, Albin Michel, 2001) Sans aller jusqu’au fameux « élections piège à cons », il considère que le terme même de représentativité a été corrompu par l’idée qu’un vote délègue un plein pouvoir, laminant avec le temps tous les mécanismes de contrôle intermédiaires et permanents, et déguisant les résultats à l’aide de systèmes électoraux qui défigurent ce résultat, permettent à une minorité d’exercer les pleins pouvoirs agissant non pas en fonction d’un mandat mais en fonction d’un projet non explicité préalablement. L’exemple le plus criard selon lui est la révolution libérale thatchérienne, qui a radicalement changé l’Angleterre appuyée sur moins de quarante pour cent du vote populaire. 

En son temps, dans son ouvrage L’Etat, le pouvoir, le socialisme (PUF, 1978), le marxiste Nicos Poulantzas avait anticipé cette dérive corruptrice en explicitant la montée d’une classe technocratique gestionnaire aussi bien de l’Etat que de l’économie qui, désormais autonome, s’opposera nécessairement aux structures citoyennes au lieu de les représenter. Les deux penseurs éloignés par le temps, leur formation/éducation et leur pensée politique arrivent cependant à la même conclusion. D’autant plus que Skinner conclut son interview avec Francisco Quijano (d’où sont empruntées ses dires) par un apophtegme très Poulanzéen : L’Etat dit-il reste l’ultime préteur et l’ultime banquier. Il continuera à émettre de la monnaie, à mener des guerres, à emprisonner les citoyens et à imposer des impôts. Au profit de qui ? Certainement pas du citoyen répondrait Nicos Poulanzas.

Il est en effet impossible de comprendre, si l’on occulte l’autonomie de cette superstructure technocratique, pourquoi, au sein des pays occidentaux censés ne pas faire partie des Etats dirigés par une démoctature (comme la Russie ou la cité - Etat de Singapour), les revendications citoyennes sont à ce point bafouées. Pourquoi les élites dirigeantes sacrifient leurs propres peuples au profit d’un système financier qui, a maintes reprises, a fait la preuve de son inefficacité, et pourquoi des mesures qui échouent depuis un quart de siècle un peu partout dans le monde sont toujours avancées comme les seules possibles. 

Ce que les citoyens identifient à tort comme une injustice et une trahison de leur propre volonté serait en fait la conséquence d’une lutte qui n’oppose plus le monde du travail et celui du capital, mais celui des gestionnaires de l’Etat et de l’économie financière d’une part et les citoyens, que ces derniers soient salariés, patrons de PME, fonctionnaires, paysans, etc, d’autre part. Bref, une très large palette de la représentation sociale et économique d’un pays. 

Ceci nous ramène effectivement aux deux exemple précités de pays régis par une démoctature, auxquels désormais les dirigeants occidentaux empruntent plusieurs éléments constitutifs de leur fonctionnement. En effet, personne ne nie le fait qu’en Russie Poutine a recueilli soixante pour cent du vote populaire. Mais personne ne peut non plus nier que la gestion mafieuse de la société et de l’économie, associée à des discours (et des actions musclées) nationalistes et nostalgiques associés à une occupation policière du terrain et un muselage de l’opposition n’en sont pour quelque chose. Il en est de même pour la Colombie, le Mexique et bien d’autres pays. Cependant, le cas de Singapour est encore plus criant : la société toute entière participe à une gestion policière de la société, tandis que la corruption s’est institutionnalisée par une augmentation des salaires du très large secteur (administrations, banques, justice, police, etc.), intégrant les bénéfices de la corruption dont l’Etat – entrepreneur s’est octroyé le monopole. Par ailleurs, très ouvertement, la classe politique s’affirme comme l’élite financière du pays. Enfin, pour s’affirmer symboliquement, le pouvoir intervient de manière répressive dans tous les aspects de la vie sociale et condamne sévèrement tout ce qui lui paraît être une incivilité. C’est l’exemple le plus extrême de la victoire du libéralisme sur la liberté. Est-ce le chemin que prennent nos sociétés ?

La fameuse diversion (de tous les gouvernants) vers des enjeux imaginaires portant sur des valeurs est significative du chemin que prennent les élites pour asseoir leur pouvoir symbolique et chercher l’adhésion à la manière de Singapour. Les Etats-Unis, transgresseur toute catégorie des règles fondamentales régissant l’économie, la gestion des crises et la vie des Etats, ramène à chaque élection le débat sur des sujets tels que l’avortement, le mariage des homosexuels, la Bible comme outil de la liberté d’entreprendre sans entraves, la prière à l’école, le bien fondé de la théorie de Darwin, entre autres. Plus sophistiqués (mais pas moins violents), les débats européens ne sont pas de reste, cherchant là aussi clivages et passions propres à esquiver sur l’essentiel : pour paraphraser Hanna Arendt (elle aussi visionnaire), dans les conditions modernes ce n’est pas la destruction qui cause la ruine, c’est la conservation, car la durabilité des objets conservés est en soi le plus grand obstacle au processus de remplacement dont l’accélération constante est tout ce qui reste de constant lorsqu’il a établi sa domination (Condition de l’homme moderne, Calman-Lévy, 1961). Dès lors, par exemple, que le gouverneur de la BCE Mario Draghi, par une politique de crédit à taux marginal, permet aux banques de ne pas se débarrasser de leurs portefeuilles de la dette des pays du sud européens, il est accusé par les plus hautes instances de l’Allemagne d’être un faux monnayeur. L’objectif étant de vendre la dette à prix cassé aux fonds de pension et autres investisseurs, qui on amassé pour ce but de mainmise totale sur ces pays, quelques six mille milliards d’euros. A comparer, en passant, à la totalité de la dette grecque (pas plus de trois cent milliards). Mais là n’est pas l’enjeu : ce sont les infrastructures, les avoirs de l’Etat et le coût du travail qui l’est. C’est-à-dire l’intégration des élites politiques grecques à ce modus operandi et la déchéance de toute représentativité réelle de son peuple. Entre temps, Siemens impose un accord colonial à la Grèce, qui lui permet d’effacer, pour trois cent millions d’euros, l’ensemble des torts causés pour cause de corruption à l’Etat grec qui montent à plus d’un milliard et demi d’euros et la fin de toute poursuite envers tout citoyen allemand. Voici le vrai débat sur la moralité que l’on esquive à tout prix.


A suivre…


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25 réactions à cet article    


  • bernard29 bernard29 29 août 2012 11:15

    merci pour cet article ; 

    « le terme même de représentativité a été corrompu.... » , OUI, mais rien de nouveau depuis le « qui a le pouvoir en abuse, et fera tout pour le conserver ou le pereniser ».

    Aujourd’hui, rien n’est plus important que de débattre et de renouveler « le fait démocratique », de raviver le combat démocratique.

    il faut recadrer la représentatitivé et ajuster le contrôle des représentants.

    a) repenser de fonds en comble le statut des représentants (cumul des mandats, durée des mandats, renouvellement, compétences des élus, privilèges des élus... )

    b) organiser un contrôle citoyen des élus et institutions (chambre de citoyens tirés au sort) et réorganisation de sinstitutions démocratiques et de contrôle.

    Mais ce n’est pas par la constitution d’une commission d’experts ( celle de Jospin aujourd’hui, comme celle de balladur en 2008) que notre démocratie fera un saut qualitatif. (il suffit de constater comment on minimise cette question aujourd’hui avec le supposé débat sur le cumul des mandats avec « l’alternative pour les sénateurs ou pas, comme si cette question n’avait pas déjà été tranchée et qu’elle était la quintessence du débat démocratique. ) 

    Il faut impliquer les citoyens par un grand débat public et par un moment décisionnel et une validation démocratique ; le référendum.

    Mais comme le dites ; les tenants du pouvoir savent utiliser   »La fameuse diversion (de tous les gouvernants) vers des enjeux imaginaires...«  pour évacuer les velléités citoyennes. Les moyens ne manquent pas. 

    Nous ne pouvons compter que sur la mobilisation militante qui doit se fixer sur cet objectif. C’est le combat le plus important, or je ne suis pas loin de penser que même les tenants »d’un petit pouvoir« d’opposition savent aussi utiliser des moyens de diversion pour orienter leurs propres objectifs ( partis d’opposition, syndicats etc....). 

    j’en arrive presque à la conclusion, qu’il serait nécessaire de créer un mouvement particulier pour le combat démocratique »institutionnel" et que ce mouvement s’y tienne.

    C’est la raison pour laquelle, je suis quasiment certain que le combat du Front de Gauche et de Mélecnhon pour un référendum sur le traité européen avec mobilisation et manifestations est aussi une diversion qui empêche l’emergence d’une vraie dynamique, sur le combat institutionnel national, qui est à mes yeux primordiale.

    je vous signale aussi la proposition de PACTE DEMOCRATIQUE


    • jmdest62 jmdest62 30 août 2012 10:51

      @ bernard29

      vous écrivez "....C’est la raison pour laquelle, je suis quasiment certain que le combat du Front de Gauche et de Mélecnhon pour un référendum sur le traité européen avec mobilisation et manifestations est aussi une diversion qui empêche l’emergence d’une vraie dynamique, sur le combat institutionnel national, qui est à mes yeux primordiale.....« 

      Votre »quasi-certitude« n’est en rien une preuve ou une réalité .....
      pour le reste , ce que vous souhaitez s’appelle une »constituante" que seul le front de gauche a mis dans son programme.
      SVP renseignez vous un peu ! http://www.placeaupeuple2012.fr/wp-content/uploads/humain_dabord.pdf

      @+


    • Lucadeparis Lucadeparis 2 septembre 2012 10:51

      Ayant discuté avec Martine Billard du Front de Gauche, je sais qu’elle est contre le tirage au sort des représentants et donc contre la démocratie réelle, telle qu’elle a été définie pendant deux millénaires d’Aristote à Montesquieu.
      Il s’agit encore de gens qui veulent rester des politiciens professionnels, et ne veulent pas perdre leurs privilèges : donc des faux-amis, des leurres, sans radicalité.


    • bernard29 bernard29 3 septembre 2012 00:30

      lors de l’élection présidentielle de 2007, 7 ou 8 candidats sur 12 se déclaraient pour la sixième République. Vous voyez le Front de Gauche n’est pas le premier. demander une constituante, « ça ne mange pas de pain. ».


    • bernard29 bernard29 3 septembre 2012 00:33

      c’était une réponse à jmdest62 . personnellement je demande un débat public suivi d’un référendum sur des modifications substancielles de la constitution ; (voir Pacte démocratique)


    • Devo Devo 30 août 2012 12:35

      "Je m’en fous complètement. J’ai une idée très précise de ce que devrait être notre avenir, et une idée encore plus précise de ce qu’il ne devrait être à aucun prix. A partir de là, le présent m’indiffère. "

      Je crois qu’on imagine ce que vous ne voulez pas que l’avenir soit (oh mon dieu le deuxième mot de notre devise nationale à laquelle vous devriez être attaché) mais pouvez vous expliciter votre idée tellement précise de l’avenir tel que vous voudriez qu’il soit svp ?

      J’aime me faire peur...


    • Devo Devo 30 août 2012 14:06

      "Je vois donc une union de pays européens libres, proactifs« 

      -> union en guerre ouverte ou larvée avec le reste du Monde ? A l’heure de la menace nucléaire faut-il reformer des blocs antagonistes ? Surtout si cette union est dirigée par des blaireaux comme on les a a l’heure actuelle les bombes pleuvront vite

       »mettant en oeuvre les qualités de leurs remarquables ressources humaines (inventivité, ingéniosité, imagination, esprit d’entreprise et d’initiative), pour construire une système tendant au revenu universel" - dont nous avons les ressources intellectuels, technologiques et scientifiques«  

      -> Et les ressources physiques ? Doit on former un bloc Européen qui continuerait à piller les continents plus riches en matières premières ?

       »Et à l’autarcie, c’est-à-dire tendant à se libérer du boulet que représente le tiers monde, tout en ayant les capacités militaires de tenir le reste du monde en respect."

      -> L’usage du mot respect quand on parle de menacer des peuples me choque et quand vous parler de nous libérer du tiers monde qu’entendez vous par la ? Génocide ? Continent-ocide ? Le Tiers Monde nous exploite ?!? N’est-ce pas plutôt le contraire ?

      P.S. - Si on ne choisit pas cette voie, on coulera avec le reste de la planète et on fera cela très bien aussi... 

      - > vous pensez qu’une partie de la planète peut couler sans entrainer irrémédiablement le reste avec ?


    • dom y loulou dom y loulou 30 août 2012 14:26

      vous prétendez unir l’europe par la haine et l’exclusion schweitzer ? hahaha bonne blague


      vous ne trompez personne

      durant onze ans vous avez TOUT fait pour empêcher VISCERALEMENT et par tous les feux de vos JALOUSIES INFECTES l’aboutissement que vous prétendez prôner aujourd’hui 

      et quiconque vous prendrait encore au sérieux ?? vous rêvez ma parole 


      restez dans votre petit enclos qui ne fait plus que travailler pour wall street mon gars et cessez de croire que votre avis intéresse qui que ce soit encore

      car finalement votre « vision glorieuse » vous amène à jouir à l’idée qu’« on va tous crever »

      de telles inepties illogiques et rapiécées n’aident personne




    • Devo Devo 30 août 2012 22:34
      On nous envie, on nous jalouse

      ->parcequ’on exporte une vision idillyque de notre mode de vie, qui serait deja moins idylliques sans les ressources « offertes » par les « néo-colonies »  et si nous devions garder nos déchets sur nos terres et non les envoyer polluer le plus loin possible.

       on nous déteste, on nous haît. Et ce serait très bien ainsi, si nous en étions tous conscients.

      -> quand on vole des ressources naturelles et qu’on opprime les peuples on se fait difficilement des amis... Et oui il faudrait que les gens prennent conscience qu’il faudrait prendre en considération le reste de l’Humanité

      Si on se projette dans l’avenir, on ne peut que se situer dans l’optique de l’épuisement des matières premières.

      -> c’est sur que si on continue le gâchis à ce rythme n’envisageons même pas que des générations puissent nous succéder...

      La richesse, c’est la capacité de transformer les matières premières : n’importe quel peuple peut être assis au-dessus d’un gisement de pétrole, cela ne le met pas en situation de fabriquer un Zippo.

      -> La technique est certes une richesse mais appliquez donc votre technique pour transformer le plomb en or sans avoir une once de plomb vous n’aurez pas d’or. Passons sur le « assis au dessus » plein de condescendance... Et n’importe quel peuple du Monde est capable d’apprendre à fabriquer un Zippo.

      Couper les ponts, sous réserve d’éventuels accords sectoriels où les partenaires trouveraient mutuellement leur compte.

      -> Fermer les frontieres en continuant à piller les peuples très bien.

      "Quant à ceux qui sont déjà ici, on pourrait leur céder des portions de territoire, où ils vivraient selon sur les habitudes, règles, us et coutumes."

      -> Waooou que répondre ? Des réserves pour immigrés ? Et après on nous dira de se renseigner sur l’Histoire quand on parle de Communisme...

      Comme j’ai déjà dit, nous n’exploitons pas le tiers monde, nous mettons en valeur des ressources dont il n’a pas l’usage et qu’il ne sait pas transformer. Pour le reste, c’est actuellement, de mon point de vue, un boulet de trois ou quatre milliards de personnes.

      -> Si nous l’exploitons et le volons, si ces ressources se situaient sur « nos » terres (ne pas oublier que l’on ne fait que passer sur cette terre et qu’elle appartient autant à nous, qu’à nos ancêtres et aux futurs locataires) on entendrai d’ici les cris d’orfraie. Et vous pourriez envisager de cesser de parler de Tiers-Monde, expression moyenâgeuse étant donné les changements qui s’opèrent partout dans le Sud et les pays « sous-dévelopés » (ou alors « pas encore complétement perdus »). En même temps vous considérez plus de la moitié de vos semblables comme un boulet dont vous voulez vous débarrasser ... L’être humain est vraiment unique au Monde...

      C’est-à-dire que si une partie de la planète a une chance de s’en sortir, c’est la partie proactive, par définition. C’est donc elle ou personne et, à mon avis, ça vaut la peine de tenter le coup.

      -> « De s’en sortir » ? Sortir de quoi ? Vu la vitesse de dégradation de la Nature à l’échelle mondiale voulez vous migrer vers une autre planète (je vous conseille Gliese 581 ;) c’est pas loin 20 années lumière, prenez de la crème solaire et bon vent). Et si vous pouvez vous dresser fièrement sur des monceaux de cadavres hé bien je serais heureux d’être l’un des ces cadavres plutôt que debout à vos cotés.


    • Devo Devo 30 août 2012 23:43

      J’ai dépassé ce pathos. Pour avoir beaucoup voyagé, je sais ce que sont les extraterrestres, j’en ai observés de près.

      -> Je vous laisse à votre ethnocentrisme et vu qu’on n’aura jamais de points d’accord autant s’arrêter là.


    • Leo Le Sage 29 août 2012 11:55

      @AUTEUR/Michel Koutouzis
      Lorsque la classe technocratique est corrompu nous allons toujours au devant d’un problème...
      J’attends donc avec impatience la finale de cette discussion...

       
      Cordialement

      Leo Le Sage
      (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


      • Jason Jason 29 août 2012 12:14

        Bonjour,

        Article intéressant et qui mérite le débat. Je m’en tiendrai au commentaire d’un des paragraphes.

        « Ce que les citoyens identifient à tort comme une injustice et une trahison de leur propre volonté serait en fait la conséquence d’une lutte qui n’oppose plus le monde du travail et celui du capital, mais celui des gestionnaires de l’Etat et de l’économie financière d’une part et les citoyens, que ces derniers soient salariés, patrons de PME, fonctionnaires, paysans, etc, d’autre part. Bref, une très large palette de la représentation sociale et économique d’un pays. »

        Plusieurs remarques : Un puissant financier (G. Soros ?) aurait dit : Dans la luttes des classes entre capital et travail, le capital a gagné. Je crois que c’est un fait, mais pour l’instant. Alors, sommes-nous pour autant défaits ? Cette bataille a duré une quarantaine d’années, mais malgré ce constat, tout n’est pas encore dit. Le Capital parasite, comme tout parasite en biologie, ne va pas tuer ce sur quoi il prospère. Il faut constater que la marge de manoeuvre de ce Capital semble de plus en plus sujette à critiques car il remet en question les modes de vie de nos sociétés avancées (matériellement). La question qui se pose, c’est comment « ils » vont s’y prendre pour rendre tolérable leur parasitisme.

        Deuxièmement, nous avons un système triangulaire : Finance, Etats-et gouvernants, et populations. Or, le schéma binaire de l’opposition capital-travail cher à Marx semble toujours exister, mais il est dissimulé par le couple Finance-Etats. La mystification consistant à faire d’un dualisme conflictuel (Capital-Travail) une trilogie la plus floue possible (Capital-Etats-Population) puisque les Etats sont en fait tributaires de la Finance. Et comme ces Etats sont gouvernés par une soi-disant démocratie (le suffrage universel truqué et perverti), la tromperie est ainsi légitimée.

        Donc les hommes politiques brandissent un pouvoir qu’ils n’ont pas. Ils servent de tampons et d’alibi, pour ne pas dire de factotums jetables.


        • Louis Dalmas Louis Dalmas 29 août 2012 17:00

          Remarquable article, cher Michel Koutouzis. J’attends la suite avec impatience.


          • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 30 août 2012 13:17

            Itou, Michel.

            Et bravo pour celle-ci : « La Démoctature » . Ce mot manquait, il fallait l’inventer !


          • Alpo47 Alpo47 30 août 2012 08:55

            Oui, remarquable article.

            Les peuples doivent exercer un « droit de contrôle », donc un pouvoir de révocation, sur leurs élus, je l’ai déjà écrit 10-20 fois ici.
            Les étapes de la mise en place de ce processus : répandre cette idée auprès de tous nos concitoyens, imposer un référendum sur le sujet, si victoire du "oui, mettre en place un système de contrôle du vote et des décisions de chaque élu.

            A partir de là, perte de pouvoir des lobbys, respect de la volonté de la majorité ... etc.. en fait une nouvelle société.


            • dom y loulou dom y loulou 30 août 2012 14:29

              m’enfin schwiitzer... vous devriez le savoir... depuis le 11 septembre 2001... les complots cela n’existe plus voyons...


            • loco 30 août 2012 18:00

              Bonsoir,
              juste un mot pour évoquer la « représentation nationale » incarnée par le parlement.
              Si le gouvernement, pour des raisons d’efficacité (contestables, d’ailleurs) doit être une réunion de brillants sujets, l’Assemblée Nationale est, elle, destinée à représenter la nation.
              En ce cas, comment expliquer que l’on n’y trouve pas, ou si peu de députés appartenant aux catégories sociales, ouvriers, employés, chômeurs, voire étudiants, dans une proportion comparable à celle du tissu social ? En résumé, pourquoi l’électeur porte-t-il son suffrage sur un candidat avec lequel il n’a rien en commun - une époque a vu des boulangers, des métallos siéger - et par quel miracle pense-t-il voir tenir compte de ses problèmes par des gens qui n’en connaissent rien ? S’il s’agit de représentation, dès lors, c’est dans le sens théâtral du mot.


              • Anaxandre Anaxandre 31 août 2012 13:07

                  Le seul moyen de mettre en place une Représentation Nationale réellement représentative de la population, c’est le tirage au sort. Mais les « Démocrates » n’en veulent pas !...


              • oj 30 août 2012 20:03

                je rappelle qu’il est possible pour chacun d’exprimer son mecontentement de manière tres virulente par Email sur les sites des institutions et ministères.

                je pense que c’est plus efficace que de deverser sa bille sur Agoravox et d’autres blogs car la, ils ont affaire , a chaque fois, a un individu isolé qui s’identifie et qui ose dire à l’institution ce qu’il pense.

                Songeant alors a ces milliers de citoyens isolés qui osent la ramener , ils imaginent ce qu’ils pourraient faire en se rassemblant à postériori.

                ... et parfois ils répondent !!!


                • Antoine Diederick 31 août 2012 22:08

                  Bonsoir,

                  Le petit curé , chartreux à ses heures quand il n’est pas bourré smiley

                  Texte piqué côté Vatican 2 :

                   "Il est clair que nous devons tendre à préparer de toutes nos forces le moment où, de l’assentiment général des nations, toute guerre pourra être absolument interdite... La construction courageuse de la paix exige très certainement que [les responsable politiques] ouvrent leur intelligence et leur cœur au-delà des frontières de leur propre pays, qu’ils renoncent à l’égoïsme national et au désir de dominer les autres nations, et qu’ils entretiennent un profond respect envers toute l’humanité, qui s’avance avec tant de difficultés vers une plus grande unité. Que tous prennent garde cependant de ne pas s’en remettre aux seuls efforts de quelques-uns, sans se soucier de notre état d’esprit personnel. Car les chefs d’État, qui sont les répondants du bien commun de leur propre nation et en même temps les promoteurs du bien universel, sont très dépendants des opinions et des sentiments de l’ensemble de la population.« 

                  En lisant ce texte, je me suis demandé : »Pourquoi l’idéal universel se trouve être aux mains du capital, du néolibéralisme, de la finance et actuellement des forces armées de l’île continentale ?"

                  Comment est-il possible que cet idéal se soit vu doublé aussi vite et si bien par ce qui le condamne aussi ?

                  Cette question me vient, car en lisant votre texte, je tombe en panne. En panne d’idées en cette fin d’été. La panne d’idées, celle d’imaginer la suite de cette crise et de ses effets et résolutions. Ma langueur de découvrir que tout est province du vide.

                  Attendre voir si cette crise va défaire 30 années de succès ? L’incertitude des plans de rechange ou des changements que nous subirons tous sans aucun doute si la croissance ne revient pas. En panne d’idées et d’imagination, de quoi sera fait notre futur et que serait-il souhaitable d’attendre à l’avenir alors que les promesses d’hier sont démenties aujourd’hui.

                  Mon indignation est grande de voir les Etats soumis à la volonté des forces du marché et surtout de la finance qui montreraient la volonté de confisquer les indépendances des nations.
                  Le sentiment de devoir attendre l’estocade finale sans savoir la parer alors que nous serions amollis par les propos consensuels de nos dirigeants, à tout jamais perdus et ébahis de la situation actuelle qui les soumet tout autant que nous à l’impuissance.

                  Le village global devient l’enfer du village local ou le contraire, je ne sais plus.

                  Alors je vois standardisation, hyper comportements, mondialisation, fédérations, cris étouffés, ripailles, morts et curieuses stratégies.

                  Un goulet d’étranglement.

                  Et si on refaisait le monde ?


                  • Pierre-Marie Baty 31 août 2012 22:59

                    J’ai enfin trouvé le temps de lire cet article et je tiens à en féliciter l’auteur. Quel remarquable talent d’analyse et de synthèse !

                    J’attends la suite avec impatience.


                    • Leo Le Sage 31 août 2012 23:09

                      @Par Pierre-Marie Baty (xxx.xxx.xxx.178) 31 août 22:59
                      Vous dites : "J’ai enfin trouvé le temps de lire cet article et je tiens à en féliciter l’auteur. Quel remarquable talent d’analyse et de synthèse !smiley

                      C’est la premièer fois que vous lisez ses articles ? smiley
                      Il est tout simplement excellent !
                      Lecture facile, bien construit, etc.
                      Une perle rare sur agoravox.

                      Votez pour cet article mon cher !

                       

                      Cordialement

                      Leo Le Sage

                      (Personne respectueuse de la différence et de la pluralité des idées)


                    • Antoine Diederick 1er septembre 2012 10:53

                      oui, j’attends la suite aussi, j’espère que j’aurai le temps de satisfaire ma curiosité.


                    • Francis, agnotologue JL 1er septembre 2012 11:30

                      Bien qu’un peu difficile à lire de mon point de vue, cette analyse de Michel Koutouzis est très Intéressante.

                      L’auteur écrit : "pour s’affirmer symboliquement, le pouvoir (à Singapour) intervient de manière répressive dans tous les aspects de la vie sociale et condamne sévèrement tout ce qui lui paraît être une incivilité."

                      Les aspects de la vie sociale ? Des incivilités ? Hum ! A ce sujet, j’aimerais faire le lien suivant :

                      Aux États-Unis, la législation sur l’écoterrorisme condamne de simples activistes à des peines de prison lourdes souvent plus élevées que pour des meurtriers. Le récent rapport d’Europol et un certain nombre de procès sur le sol européen font craindre des dérives semblables malgré l’absence de législation claire sur le sujet. Aujourd’hui, aux États-Unis, le simple fait de filmer, de photographier ou de faire un enregistrement dans une ferme ou une entreprise animale pour une utilisation politique peut constituer un délit relevant de l’écoterrorisme.


                      • Hélène V 2 septembre 2012 16:57

                        « Le peuple aujourd’hui ne possède aucun moyen pour obliger les gouvernants de simplement tenir leurs promesses. Il s’agit d’une régression spectaculaire.
                        Très juste, c’est parce qu’il vote pour des seconds couteaux sans le savoir.

                         »Pourquoi les élites dirigeantes sacrifient leurs propres peuples au profit d’un système financier qui, a maintes reprises, a fait la preuve de son inefficacité, et pourquoi des mesures qui échouent depuis un quart de siècle un peu partout dans le monde sont toujours avancées comme les seules possibles. "
                        Les élites dirigeantes rêvent de construire un immense empire sous prétexte de paix et de démocratie,certains d’ailleurs je pense ont été de bonne foi, d’autres sont plus attirés par la gloire l’abus de pouvoir ou l’argent ; tout cela est très humain et pas pas nouveau.Les peuples ont toujours fait les frais des projets conquérants de leurs gouvernants, surtout quand ça tourne mal.
                        Se croire investi d’une mission salvatrice est courant dans les sphères du pouvoir, ce qui explique que Bonaparte soit devenu empereur au lendemain de la Révolution !! et qu’à partir de là il a été très vulnérable sans jamais vouloir le reconnaître.
                        Quant au monde des affaires qu’il ait débordé le politique,ça n’est pas un scoop, beaucoup de choses s’achètent, il suffit d’y mettre le prix et tout se passe bien tant qu’on peut payer, dans le cas contraire les rats quittent le navire pour s’abriter ailleurs, c’est une histoire vieille comme le monde.
                        Je suppose que c’est ce genre de considérations qui justifie le titre ? La victoire pour qui ?

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