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Accueil du site > Tribune Libre > Désacraliser la violence religieuse (troisième et dernière partie)

Désacraliser la violence religieuse (troisième et dernière partie)

La démission philosophico-politique

La lâcheté qui vient d'être évoquée ou, pour être conciliant, l'aveuglement, en tous cas la démission, du monde laïc sur tout ce qui concerne la religion est en soi un problème si vaste qu'elle ne peut, ici, être examinée dans le détail de ses aspects politiques.

Relevons tout de même deux exemples significatifs du peu de sérieux introduit dans le traitement des problèmes religieux par la société française contemporaine : la présence à l'école laïque d'un foulard sur la tête d'une jeune fille est considérée comme une chose beaucoup plus grave que, dans d'autres écoles ou dans des lieux de culte, l'enseignement d'une forme de crimes divers justifiés parce qu'attribués à une prétendue volonté de Dieu.

Autre exemple : les sectes qui mettent en danger les libertés individuelles et collectives doivent être combattues mais c'est seulement des nouvelles, des moins implantées qu'il faut examiner la dangerosité. Celles qui ont acquis après des siècles d'existence la qualité de "religion", qui sont devenues "traditionnelles" pourront non seulement échapper à l'examen mais, bien souvent, seront associées à la lutte contre les autres. Comment ne pas voir dans cette manière de faire, qui méprise les règles élémentaires de tout État de Droit, une part au moins de l'échec souvent constaté dans cette lutte ?

Il me paraît indispensable de modifier radicalement l'approche politique des problèmes religieux, et d'inverser certaines démarches. Dans un article où il souhaitait que l'islam soit mieux reconnu par la République laïque (14) Henri Tincq remarquait que "les notions de citoyenneté et de laïcité, qui, plus tard, s'imposeront aux particularismes religieux" étaient "en germe" dans l'édit de Nantes. Il faut qu'elles deviennent aujourd'hui des engagements et qu'ils soient préalables à la liberté et à la reconnaissance des pratiques cultuelles.

Et puisque la loi de séparation, rappelait encore Henri Tincq, établit dans son article premier que "La République garantit le libre exercice des cultes" il faut lui faire préciser dans la Constitution présente et pour l'avenir : "des cultes pacifiques, respectant intégralement les droits de la Personne Humaine (15). Et bien entendu des décrets d'application devraient exiger le rejet explicite et sans ambiguité de tout ce qui est appel à la violence, au mauvais traitement des individus, femmes, hommes ou enfants, ou justification de la violence, fut-elle considérée jusque là comme œuvre de Dieu. 

La laïcisation inachevée se confond souvent avec l'athéisme sectaire, une impasse aussi certaine que le dogmatisme religieux. Un même respect du pouvoir, de la puissance acquise, conduit le premier à conforter le second. Comme le besoin de Dieu reste très fort, même chez de nombreux scientifiques, on compose par calcul avec les courants religieux les plus puissants, même si ce sont les héritiers - continuant de transmettre l'héritage - du crime "divin", de l'Inquisition, des "saintes" guerres inter-religieuses, des "saintes" conquêtes coloniales ou de la théologie de la domination ; on crée dans la République, pour ces courants, un domaine de non-droit.

L'attitude philosophique dominante n'aide pas à sortir de cet état de fait. Cela s'explique fort bien par une forme d'orgueil, de suffisance née après le "désenchantement du monde" : le sentiment que l'homme est enfin devenu, grâce à la science, le "surhomme" longtemps rêvé (et maintenant l'homme post-humain de Fukuyama !) enfin "débarrassé de Dieu". Le concept philosophique de fin de l'histoire religieuse conduit à la réanimation de celui de l'homme-Dieu, et Luc Ferry, artisan de cette renaissance, croit pouvoir tranquillement, avec André Comte-Sponville pourtant en désaccord sur ce dernier concept, chercher la sagesse après la religion et au-delà de la morale (16) en un temps où la dissociation de la politique et de la morale provoque un "non-sens" généralisé, et désespère une bonne partie de l'humanité, dans sa composante athée comme dans sa composante théiste.

 

Se "refaire juif " ?

Au sein du monothéisme abrahamique actuel la plus grande chance de pacification religieuse me paraît être dans le dialogue inter-religieux. Cette chance, cependant, serait réduite à néant si chacun, par souci de ménager le dogmatisme du courant dont il se réclame s'interdisait d'évoquer celui des autres, et d'examiner avec eux les différents degrés de désastres, notamment des violences physiques, engendrés depuis toujours par tous les dogmatismes.

Dogmatisme, intégrisme, fanatisme, fondamentalisme, sectarisme constituent un ensemble, lui-même inter-religieux, qui sépare l'ensemble des partisans du dialogue beaucoup plus que l'appartenance de chacun d'eux à des religions différentes.

Pour en prendre totalement conscience il me semble qu'il faut clairement rejeter toute notion d'écriture "de Dieu", ce qui ne détruit nullement le caractère sacré du meilleur - seulement du meilleur - de ce que l'homme "en recherche de Dieu" (l'homme faillible, donc, et se sachant tel) a pu écrire. Ce qui n'affaiblit nullement ceux que, ce faisant, il a pu rassembler dans ce "spirituel collectif" que constituent - entre autres, seulement entre autres - les différentes religions. Celles qui croient à la révélation divine ne sont nullement des ennemies du théiste, de l'agnostique ou de l'athée qui n'y croient pas, à condition que cette révélation ne leur demande pas de sacraliser la violence (ou qu'ils ne croient pas qu'elle le leur demande).

Spinoza exposait en 1670, dans son Traité théologico-politique, sa conception de la révélation progressive : dans l'AT il ne faut pas tout prendre à la lettre car Dieu s'y adressait à un peuple enfant, intellectuellement peu développé, il utilisait des concepts et des arguments grossiers, ceux qui étaient compréhensibles à cette époque ; le temps passant et les facultés de compréhension se développant Dieu fait connaître ses intentions différemment.

Depuis plus d'un siècle les bahaïs ont fait de la foi dans le caractère progressif de la révélation continuant de progresser après Jésus et Mahomet l'une des bases principales de leur religion (17). Cette ouverture me paraît saine mais c'est l'application qui en sera faite face à la violence sacralisée qui sera déterminante. Effacée du Livre par le prophète des bahaïs la violence ne me paraît pas pour autant désacralisée, effacée de la conscience des croyants.

Dans les dernières pages de son livre Le système totalitaire (18) Hannah Arendt rapporte que Luther eut un jour l'audace de dire que : il devait exister un Dieu parce qu'il fallait à l'homme un être auquel il pût se fier. Ce propos donne une réponse à notre actuelle interrogation : à quoi bon la religion ? Il la donne d'une manière qui peut nous ramener à une conception de "l'homme-Dieu", mais sans l'orgueil qu'implique ce concept dans son expression philosophique dominante.

C'est seulement le meilleur de l'homme qui est Dieu, pas le pire, pas même le simplement mauvais, pas même le seulement imparfait. Dieu, c'est le parfait de l'homme, cette part de lui-même à laquelle il aspire et qu'il sait ne pouvoir atteindre jamais. Mais cette part est si mystérieuse et si belle dans son imagination qu'il veut lui donner toute la place. Il la fait toute puissante et infinie. C'est pourquoi il la projette hors de lui-même et la nomme Dieu. C'est pourquoi il sait qu'il "peut s'y fier". C'est pourquoi elle est pour lui absolument sacrée.

L'autre part de l'homme, cependant, celle qui va de l'imparfait au pire déforme Dieu en permanence. C'est la vie ! Les difficultés, les fatigues, les angoisses, les égarements de toutes sortes, les nécessaires combats de la vie déforment à chaque instant la part inconnaissable et inatteignable de l'homme. Et l'homme se trompe et fait Dieu à son image. Il le fait même violent. Quand il déraisonne complètement il oublie l'aspiration merveilleuse qui lui a fait inventer Dieu, et il va jusqu'à sacraliser sa propre violence qu'il a projetée en lui.

Pire : il dogmatise, il interdit toute remise en question de cette sacralisation. Il dit aujourd'hui : voici trois mille ans que nous sacralisons la violence, nous n'avons pas pu nous tromper si longtemps.

Mais c'est seulement la mauvaise part de l'homme religieux qui s'entête dans cet égarement, qui l'empêche de rejoindre la société présente de la laïcité et des Droits de l'Homme. C'est d'autant plus stupide que souvent, l'autre part le sait, ces Droits furent progressivement imaginés, voulus, exigés par les meilleurs prophètes religieux bien avant les autres hommes.

La voie spirituelle religieuse - qui n'est pas la seule voie spirituelle - peut rejoindre (ou retrouver, c'est la même chose) la raison pacifique. Il me semble qu'il faut pour cela remonter avant les divisions religieuses dogmatisées, "se refaire juif", et refaire avec le peuple qui a "inventé Dieu" le cheminement qui l'a conduit jusqu'à la quête actuelle du meilleur de nous-mêmes, qu'on la nomme ou non "quête de Dieu", une quête toujours ressentie comme essentielle avant comme après la "sortie de la religion".

Il faut refaire le chemin, avec l'éclairage actuel des Droits de l'Homme, pour constater à chaque pas la folie interprétative meurtrière, non pour condamner la démarche elle-même, saine volonté de vivre en trouvant un sens à la vie.

Une belle occasion nous est donnée de marquer la rupture avec la religieuse folie interprétative, comme avec la fausse et complice laïcité. L'ONU lance une "décennie pour l'éducation à la non-violence", grâce à un long combat des militants pour une Alternative Non-Violente (pour reprendre le titre de l'excellente publication d'une partie de ces militants (19) ).

Disons haut et fort que cette initiative ne pourrait atteindre son objectif si le programme éducatif annoncé n'incluait une démarche pour un respect des droits de l'homme au sein de toutes les religions, donc pour une désacralisation de la violence religieuse, y compris dans les religions les plus anciennes, les plus traditionnelles, les plus officiellement reconnues.

 

Notes

(14) Pour un édit de Nantes… avec l'islam (Le Monde, 6 mars 1998)

(15) Je préfèrerais "droits de l'anthrope" puisque le mot unique et sans l'ambivalence gênante du substantif "homme" existe, utilisé comme racine d'autres mots de notre langue (philanthrope, misanthrope, anthropomorphisme…) mais je suis conscient qu'il faudra du temps pour le faire entrer dans les habitudes.

(16) dans La sagesse des modernes, éd. Robert Laffont 1998.

(17) Dans Ouvertures sur l'islam (éd. Jacques Grancher, 1992), Mohamed Arkoun écrit : "Il y a révélation chaque fois qu'un langage nouveau vient modifier radicalement le regard de l'homme sur sa condition, sur son être-au-monde, dans son rapport à l'histoire, son activité de production du sens". Il est vrai que les trois exemples qui suivent s'arrêtent à l'Hégire, ce qui diminue l'intérêt du propos (le texte est rapporté par Jean-François Soffray dans Golias Magazine n° 69, nov/déc 99). Dans La foi et la raison, histoire d'un malentendu (éd. Flammarion 1996), Nayla Farouki dit que "la prophétie directe s'est arrêtée depuis l'avènement de l'islam" mais que cela "ne signifie nullement l'arrêt de la Révélation".

(18) éd. Points / Seuil 1972, p 230

(19) Dans son n° 94 (printemps 95) titré Les religions sont-elles violentes ? le théologien Émile Granger rompt avec les tricheries théologiques habituelles, condamne la sacralisation, explicitement reconnue, de la violence religieuse et milite "pour une foi sans violence". Il insiste cependant sur la perversion de la foi là où, me semble-t-il, il faudrait insister sur un véritable refus de progresser engendré par le dogmatisme.

 Pierre Régnier, mars 2000 


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19 réactions à cet article    


  • philouie 25 novembre 2015 11:55

    C’est seulement le meilleur de l’homme qui est Dieu, pas le pire, pas même le simplement mauvais, pas même le seulement imparfait. Dieu, c’est le parfait de l’homme, cette part de lui-même à laquelle il aspire et qu’il sait ne pouvoir atteindre jamais.
     
    Et ça c’est la connerie suprême, résultat de 2000 ans de christianisme.

    IDEALISER L’HOMME = DIABOLISER L’AUTRE

    crimes sur crimes commis au nom d’un homme idéal.


    • Julien30 Julien30 26 novembre 2015 09:32

      @philouie
      Il est vrai que l’islam ne diabolise absolument pas l’autre...


    • philouie 26 novembre 2015 10:01

      @Julien30
      La diabolisation de l’autre, c’est avant tout une conformation de l’esprit. Tout être humain y est sujet puisque c’est un produit de l’égo. Plus l’égo est enflé, plus la diabolisation de l’autre est élevée.
       
      Le christianisme a inventé cette idée lumineuse (démoniaque serait le mot exact) de l’homme-Dieu en la personne de Jésus-Christ auxquels tout croyant est invité à s’identifier.
      C’est donc une croyance qui fait tout pour gonfler l’égo. avec le résultat que l’on sait.


    • jacques 25 novembre 2015 12:54

      le meilleur est dans le titre « et dernière »....  smiley



        • Emile Mourey Emile Mourey 26 novembre 2015 19:50

          Je trouve que vous compliquez bien les choses avec votre Dieu. Cela vous conduit à une situation absurde avec, d’un côté, ceux qui se réfèrent à un Jésus qui, historiquement, n’a jamais existé, ni homme, ni dieu, d’un autre côté, ceux qui se réclament d’un Mahomet, de même. Les seules sources extérieures à l’islam évoquent un mystérieux mmt, un marchand de Médine. Les batailles sont gagnées par des généraux dont le fameux Khalid ibn al-Walid.


          Il faudra bien, un jour, que vous compreniez que tous ces textes apologétiques s’inscrivent dans un style de pensée et d’écriture dont le but principal est un enseignement et le récit, apparemment historique, une transposition.

          Cela ne veut pas dire qu’ils sont sans intérêt. Bien au contraire, ils nous éclairent sur l’histoire de l’homme depuis les temps les plus reculés en mettant en évidence une montée de conscience.

          La naissance de l’islam comme le montre le dessin de mon dernier article est une prise de conscience des moines de Bosra et de Hira qu’il fallait tracer un nouveau chemin sur lequel le judaïsme et le christianisme se seraient réconciliés. Ils ne faut pas oublier qu’après la décision du concile de Nicée qui fit Jésus Dieu, les fils de Constantin commirent de grands massacres pour l’imposer, ce qui ne pouvait, comme aujourd’hui, que susciter la réprobation des hommes tout simplement humains. Le Mahomet de Médine est pacifique. Mais le rêve n’a duré qu’un temps et la réalité de la guerre s’est ensuite imposée.

          • Pierre Régnier Pierre Régnier 27 novembre 2015 02:11

            @ Emile Mourey

             

            Je ne dirai jamais assez que je m’intéresse peu aux recherches sur la réalité historique des personnages et événements qui fondent les religions, et que, ce qui me préoccupe et que je combats, c’est ce que les responsables religieux d’aujourd’hui, les présentant comme réels, continuent d’en tirer comme enseignements, pour les enfants du présent et de l’avenir. Le présent - je pense que tout le monde l’aura remarqué malgré le stupide « néo-négationnisme » exigé par nos gouvernants et bon nombre de journalistes complices - est hélas marqué par de nombreux massacres commis au nom d’un Dieu.


            C’est pourquoi, par la suite, j’ai enchaîné sur la belle occasion qui nous est donnée de marquer la rupture avec la religieuse folie interprétative évoquée à la fin de mon petit essai de mars 2000.


            L’article qui enchaînait avait été publié dans la première version du site québécois Centpapiers. A ma demande il a été reproduit dans la version actuelle, mais des déformations typographiques rendent le texte difficilement lisible. J’avais titré cet article La Décennie "au profit des enfants du monde" va finir en catastrophe. Je donne un extrait du début dans le commentaire suivant.


            http://www.centpapiers.com/la-decennie-au-profit-des-enfants-du-monde-va-finir-en-catastrophe/


            • Pierre Régnier Pierre Régnier 27 novembre 2015 02:24

              @ Emile Mourey (suite)

               

              La Décennie "au profit des enfants du monde" va finir en catastrophe.

              (extrait de la reproduction de CENTPAPIERS du 15 juillet 2011)

               

              C’est sur Internet. C’est en Irak. C’est en 2004 et c’est un acte commis au nom de l’islam. Un jeune otage américain est égorgé et la scène est filmée en vidéo. Tout le monde, partout, pourra la voir. Le message des bourreaux est le suivant : « Il faut que les ennemis de Dieu sachent qu’il n’y a dans notre coeur aucune trêve ni pitié pour eux ».

               

              Dans « l’Europe chrétienne » et dans tout l’Occident c’est l’écoeurement. C’est pas chez nous, c’est pas dans notre religion qu’on verrait des horreurs pareilles ! Et pourtant !

               

              C’est dans la Bible. C’est sur le mont Carmel, près de l’actuelle ville israélienne de Haïfa. C’est presque trois millénaires avant notre ère. Le bon prophète Elie, celui dont on attendra le retour jusqu’à l’arrivée de Jésus, égorge 450 faux prophètes. Certes il n’y a pas la télévision, mais ça se passe tout de même « devant le peuple rassemblé ». Celui-ci a pu constater que le prophète Elie est bien le vrai serviteur du vrai Dieu et les autres les serviteurs de Baal. Le vrai Dieu a envoyé les signes qui constituent des preuves irréfutables : « A cette vue, tout le peuple tomba sur sa face et dit : « C’est Yahvé qui est Dieu ! C’est Yahvé qui est Dieu  ! « Élie leur dit : « Saisissez les prophètes de Baal ; que pas un d’eux n’échappe ! » ; ils les saisirent. Élie les fit descendre au torrent du Qichon, et là il les égorgea. » (1 Rois 18,39). (1) .../...


              • Pierre Régnier Pierre Régnier 27 novembre 2015 02:29

                @ Emile Mourey (suite 2)

                 

                .../...  C’est aujourd’hui. C’est dans le Catéchisme de l’église catholique publié en 1997, rédigé sous la direction du Cardinal Ratzinger, futur Pape Benoît XVI : « Dieu a inspiré les auteurs humains des livres sacrés. « En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens, pour que, Lui-même agissant en eux et par eux, ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement. » (106, c’est moi qui souligne).

                 

                Selon l’église catholique d’aujourd’hui, l’auteur du livre des Rois a donc bien exprimé là fidèlement le véritable désir du Dieu judéo-chrétien, comme l’auteur de la Genèse rapportant qu’il a anéanti les cités de Sodome et Gomorrhe (19,23), comme celui de l’Exode rapportant qu’il a fait tuer tous les premiers-nés d’Egypte (12,29) et donné l’ordre à Moïse de massacrer son peuple après l’adoration du veau d’or (32,21), comme celui des Nombres rapportant qu’il a ordonné l’extermination des Madianites (31), comme celui du Deutéronome rapportant qu’il a demandé à son peuple de se préparer pour l’extermination des Cananéens (7-20), comme celui du livre de Josué lui faisant dire que le moment était venu de passer à l’extermination elle-même. .../...


                 

                Un autre enchaînement viendra plus tard encore. Il est publié sur Agoravox sous le titre Irina Bokova voudra-t-elle pacifier les religions ?

                 

                http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/irina-bokova-voudra-t-elle-64907

                 


                • Emile Mourey Emile Mourey 27 novembre 2015 11:21

                  @Pierre Régnier


                  Merci pour vos réponses et cette mise au point. Je suis d’accord avec vous sur l« essentiel et c’est bien pour cela qu’en tant que modérateur, je vote en faveur de vos articles. En fait, nous avons suivi le même chemin intellectuel. Éducation chrétienne, influence en ce qui me concerne de Theilhard de Chardin, prise de conscience de la réalité de ce que disent les textes dits sacrés : violence, massacres, tout cet inhumain commis au nom d’un dit Dieu, que n’a toujours pas dénoncé le magistère de l’Église. 

                  La nuance qu’il y a entre nous est dans votre phrase : Je ne dirai jamais assez que je m’intéresse peu aux recherches sur la réalité historique des personnages et événements qui fondent les religions. Je pense, pour ma part, que c’est la seule voie efficace pour enlever aux prêcheurs de guerre sainte leur principal argument qu’est »la parole révélée« . Il suffit de peu de choses : que la communauté scientifique reconnaisse que Mahomet n’a jamais existé en tant qu’individu - de même que Jésus - mais en tant que conseil, Coran dixit. Il suffit que le pouvoir politique ait le courage d’en prendre acte. Les conflits de demain se joueront face à des populations dressant le drapeau »Le Prophète a dit". Ne nous laissons pas surprendre comme nous l’avons été par le drame récent.

                  Je ne crois guère au dialogue interreligieux qui jusqu’à maintenant, n’a pas réussi face à la montée de l’islamisme radical. Vous avez raison de dénoncer publiquement les textes bibliques et certains textes chrétiens, mais il y en a d’autres et c’est de ceux-là qu’est née notre démocratie. Et ce sont bien les valeurs de cet héritage qui nous feront avancer.

                  Cordialement

                • Crab2 27 novembre 2015 11:11

                  Quand, en France ou en Europe, des terroriste islamistes tuent, assassinent, massacres leurs voisins de palier en braillant ’’ Allahu akbar ’’, « cela n’a rien avoir avec l’islam » s’exclament en chœur les chantres du padalmagame, et les socialistes dont le gouvernement grands amis, comme le fut en son temps de présidence Sarkozy, du Qatar et de l’Arabie Saoudite montent en première ligne, çà ne fait pas rire du tout, c’est d’une lâcheté tragique

                  Suite  :

                  http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/11/nayez-pas-peur-latheisme-nous-sauvera.html

                  ou sur :

                  http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2015/11/27/n-ayez-pas-peur-l-atheisme-nous-sauvera-de-l-obscurantisme-5722800.html


                  • Pierre Régnier Pierre Régnier 27 novembre 2015 12:47

                    En ce point des échanges, je veux faire le lien entre mon petit essai et la toute dernière actualité, dont je retiens deux faits significatifs  : 1/ l’hommage rendu aux victimes du 13 novembre et, 2/ l’avancée du néo-négationnisme en France, celui qui nie durablement la violence de l’islam de toujours.

                     

                    1/ J’ai entendu ce matin que l’hommage rendu aux victimes du massacre récent commis par des islamistes - pardon, par des « terroristes » dont on ignore, semble-t-il, pourquoi ils s’adonnent à cette curieuse pratique - sera voulu, par le Président de la République, du même niveau que l’hommage que l’on rend, habituellement, aux soldats qui se font tuer dans une guerre pour la défense de la patrie.

                     

                    Ainsi, c’est officiel, écouter de la musique - et des chants dont bien souvent maintenant on ne comprend pas les paroles, en langue étrangère et on s’en fout - c’est un acte tout aussi héroïque que de risquer sa vie, les armes à la main, contre un ennemi qui nous a déclaré la guerre, lui aussi les armes à la main et qui est là, en face, en train de nous tirer dessus.

                     

                    Très logiquement on a conclu, ces derniers jours, que "c’est être résistant que d’aller boire un verre à la terrasse d’un café"... puisque d’autres y ont été massacrés par les mêmes surprenants terroristes dont on ignore les motivations !


                    • Pierre Régnier Pierre Régnier 27 novembre 2015 12:50

                      (suite)

                       

                      2/ Avancée du néo-négationnisme  : Sur Internet circule actuellement un diaporama reproduisant des dessins d’artistes tous plus talentueux les uns que les autres  : l’hommage des dessinateurs aux victimes du 13 novembre. C’est superbe et très attachant. Les dessinateurs, et pas seulement français, sont pleins de compassion pour les familles de ces victimes. Ils montrent qu’ils aiment la France et ses acquis républicains, enviés par bien des peuples de la terre. Ils aiment la non-violence, la paix, la joie du vivre-ensemble... Comme ailleurs La Marseillaise dans les sonos, le Bleu Blanc Rouge patriotique est ici omniprésent et, a priori, ça fait du bien, c’est réconfortant.

                       

                      Et pourtant ! Les dessinateurs sont complètement à côté de la plaque. Sur 80 dessins il y en a 3 qui font un vague rapprochement avec l’islam, dont un qui reprend à sa manière le stupide mensonge bien intentionné de la fameuse couverture de Charlie Hebdo : Mahomet « débordé » qui pleure parce que « c’est dur d’être aimé par des cons » !

                       

                      « Mahomet » n’est évidemment pas débordé et il ne pleure pas, il se réjouit, quand la conquête du monde avance des deux manières que, avec les rédacteurs du Coran, il avait voulues : la violente et la « pacifique », la plus efficace, celle qui fera dire pendant les siècles à venir, malgré les dizaines de millions de tués au cours des conquêtes islamiques, que, « bien interprétés », les appels de l’islam à haïr les juifs, les chrétiens, les athées, et les appels à les tuer... "ça n’a rien à voir avec les très concrets massacres commis au nom du Dieu de l’islam".

                       

                      Plus que la barbarie islamique c’est le néo-négationnisme, celui qui nie durablement la violence originelle, constitutive, de l’islam, qui fait progresser la conquête islamique du monde et l’asservissement des peuples en même temps que son faux et hypocrite ennemi : le système capitaliste imposé mondialement par les impérialistes étasuniens.



                      • Emile Mourey Emile Mourey 27 novembre 2015 16:05

                        @Pierre Régnier


                        Je vous ai répondu mais vous continuez sur votre lancée, dommage ! Vous êtes trop violent et vous généralisez jusqu’à l’outrance alors qu’il faut plutôt le débat.

                      • Pierre Régnier Pierre Régnier 27 novembre 2015 16:37

                        @Emile Mourey

                        Je suis le contraire d’un violent mais, c’est vrai, concernant le religieux, je le reconnais :

                        Après plus de 20 ans de lutte - et d’épuisement - contre la violence religieuse, un seul débat m’intéresse  : comment détruire la théologie criminogène au sein des trois grands monothéismes qui persistent à la cultiver ?


                      • Pierre Régnier Pierre Régnier 1er décembre 2015 15:54


                        Je me suis donné pour règle, au moins provisoire, de ne plus intervenir dans les commentaires des autres articles d’Agoravox. Mais je ne m’interdis pas de signaler ceux de ces articles qui me paraissent être d’une importance capitale et, même si leurs auteurs n’en sont pas conscients, une sorte de complément à cet essai prônant la désacralisation des appels religieux conduisant aux massacres comme ceux de janvier et novembre 2015.

                         

                        C’est le cas de l’article de Renaud Bouchard situé à cette adresse :

                         

                        http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/3-000-000-000-eur-contre-79-000-174842

                         

                        Un détail qui n’est pas sans importance : les commentaires qui suivent l’article sont de qualité, et constituent un véritable débat, ce qui devient rare sur Agoravox. Merci à Renaud Bouchard qui est aussi l’artisan de cette autre qualité.


                        • Pierre Régnier Pierre Régnier 10 décembre 2015 16:29

                          Il me paraît utile de déposer aujourd’hui, ici en deux commentaires, deux remarques complémentaires. On me conseille de regarder sur Arte Jésus et l’islam, la nouvelle série de jérôme Prieur et Gérard Mordillat. Je la regarderai dès que possible en différé car je suis sûr qu’elle est très intéressante.

                           

                          Mais il se trouve que je n’ai plus la télévision depuis 30 ans. Et je suis convaincu que, avec Internet, la télé est devenue la principale cause du désintérêt des citoyens pour ce qui, depuis 3000 ans, a façonné celles des croyances religieuses qui conduisent à accepter la violence commise au nom de Dieu, voire à la pratiquer soi-même.

                           

                          L’histoire, pour une partie importante des jeunes d’aujourd’hui, commence à leur adolescence, au mieux à leur personnel « âge de raison ». On peut alors, sur les grands médias, affirmer des contre-vérités manifestes sans crainte d’être contredit. C’est plus que jamais ce que font des gouvernants et des intellectuels divers très médiatisés, démagogues ou/et sans réflexion sérieuse, mais qui se veulent rassurants.


                          A Agoravox comme ailleurs abondent les articles et commentaires dans lesquels des auteurs prétendent dénoncer « la manipulatiin de la télé », alors que je les vois eux-mêmes enfermés dans les seules considérations sur l’actualité, pour en approuver la présentation par les grands médias ou pour la critiquer, voire « pour la combattre fermement » mais en lui opposant seulement ce qu’ils ont lu ou entendu ailleurs et qui est pour eux, ils n’en doutent pas, la seule vérité.


                          C’est ainsi que, sur ce site comme sur beaucoup d’autres, même après les massacres commis en France en janvier et novembre 2015, la cause des violences islamiques proclamées telles par leurs auteurs, est réduite à la seule volonté - bien réelle au demeurant - des États-Unis et « de l’Occident » d’imposer partout, avec leurs bombes et leurs banques, leur manière de concevoir la vie sur la terre (Les judéophobes ajoutant qu’Israël est complice des USA, voire même commande leurs sinistres projets ; d’autres - ou les mêmes - croyant bon, pour faire bonne mesure, d’y ajouter aussi les francs maçons).


                          • Pierre Régnier Pierre Régnier 10 décembre 2015 16:33

                            Pierre Régnier


                            Comment pourra-t-on détruire ce qui, depuis des siècles, forme des croyants au fanatisme et à la criminalité effective si l’on n’accorde pas un soin tout particulier à l’exactitude, jusque dans les « détails », de ce qu’on rapporte des religions ?

                             

                            Avant même le début de la diffusion de Jésus et l’islam sur Arte, mais après avoir écouté sa présentation sur France Inter, il m’a paru nécessaire de publier ceci :

                             

                             »Patrick Cohen présente la nouvelle série de Prieur et Mordillat comme étant réalisée avec la même rigueur que leurs précédentes émissions sur les religions.

                             

                            Certes, ces deux auteurs sont plus sérieux que Paul Moreira qui, pour faire ricaner sur Canal Plus, affirmait que “Jésus appelle à couper la tête de ceux qui ne croient pas en lui”.

                             

                            Mais Mordillat répète tout de même, sur France Inter à une heure de grande écoute, la fin de la très mauvaise parabole des Mines sans préciser que Jésus y rapporte le criminel propos de quelqu’un d’autre.

                             


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