Dimanche 16 octobre, je voterai contre Martine Aubry
Remarque préliminaire : je n'ai pas intitulé ce post :" Moi, dimanche 16 octobre, je voterai avec enthousiasme pour François Hollande".
Car en fait rien ne les différencie sur le plan idéologique. D'abord, comme l'écrit Laurent Maudit dans Mediapart (12 octobre 2012)," tous les deux sont des enfants de Jacques Delors. Martine Aubry au sens propre. Et François Hollande au sens figuré, puisqu'il a longtemps animé le club Témoins, défendant en matière de politique économique les convictions tempérées et libérales de l'ex-président de la Commission européenne". Ensuite tous les deux ont été parmi les principaux lieutenants de Lionel Jospin de 1997 à 2002.
Certes l'amie d'Alain Minc a visiblement durci sa position : elle se veut la représentante de la "gauche dure". On ne peut toutefois pas s'empêcher de penser qu'il y a encore six mois, elle s'apprêtait à suivre sans broncher les recettes ultra-libérales de DSK !
Pour Hollande, création de 60 000 postes sur cinq ans, redoublement interdit (ridicule !)
Pour Aubry, si on a bien compris, il y aura bien quelques créations de postes, mais elle propose in fine de "déshabiller Pierre pour habiller Paul", c.à.d. gonfler les effectifs, sans création de postes d'enseignants, dans les établissements "normaux", pour en réaffecter le surplus restant dans les établissements "difficiles". Parions que les parents de la classe moyenne (enjeu de la prochaine élection présidentielle) vont être très attentifs à la composition des classes : la tentation du privé sera d'autant plus forte que les Lycées et Collèges des centres villes seront surpeuplés. Drôle de cohérence ...
La maire de Lille, qui ne cache pas son empathie pour Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille Sud, président de la Ligue Islamique du Nord, et un des meneurs de l'UOIF (Amar Lasfar et Martine Aubry), préfère esquiver le sujet.
Une candidate de la "gauche dure", clivante, cassante et ressemblant à l'actuel titulaire de la magistrature suprême ?
Ou un homme, calme et pondéré, un peu "mou" , l'exact contraire de Sarkozy, cherchant inlassablement à rassembler ? Car, il sait que l'électorat français est majoritairement de droite : effrayer le centre modéré, écœuré par le sarkozysme, serait improductif.
D'ailleurs, l'Élysée ne se trompe pas : L'UMP concentre ses attaques sur François Hollande, le candidat du "rien" (Titre du Monde du 13 octobre 2011)
Pour moi, je choisirai donc dimanche prochain, sans enthousiasme mais avec lucidité, celui qui a le plus de chances de débarrasser ce pays de Nicolas Sarkozy et de sa clique.
Ce qui ne signifie pas qu'en 2012, au premier tour de la présidentielle, je donnerai automatiquement ma voix au candidat socialiste - sauf si le danger d'un 21 avril devait à nouveau se profiler à l'horizon. Qui peut aujourd'hui prévoir le score de Marine Le Pen ?
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