DSK, un an après : La réhabilitation impossible ?
Un an que DSK, futur prétendant à l'élection présidentielle a été arrêté à New-York pour une affaire de viol présumé sur une femme de chambre guinéenne. Le parti socialiste a eu chaud. Depuis, la France s'est trouvé un président, et DSK a dû affronter bien d'autres déboires judiciaires.
Un an déjà. Les medias sont largement revenus sur cet événement durant ces deux derniers jours. Quel bilan en font-ils, que disent les anciens amis de DSK ? A-t-il une chance de se voir un jour réhabilité et retrouver une vie "politique" ? Avec des communicants toujours sur le pont et des réseaux puissants : Peut-il espérer s'imposer de nouveau dans l'échiquer politique aux côtés de François Hollande au cours de ces cinq prochaines années ?
Sûr d'y arriver
M6 a relancé le sujet DSK, ce dimanche 13 mai avec une émission fleuve, assez fouillée, qui revient sur chaque détail de l’histoire de l’homme qui a failli être candidat à la présidentielle, le 6 mai dernier. Au cous de ce reportage, largement annoncé, nous apprenons que, d’après plusieurs journalistes qui l’avaient rencontré peu de temps avant la chute, il « était sûr d’y arriver », il était certain d'être le futur président de la France. Exit donc la campagne des primaires du parti socialiste, la campagne des présidentielles. DSK se croyait arrivé, un an avant. Comment expliquer une telle « assurance » ? Peut-elle expliquer le comportement plus que léger de l'homme, qui se sentait auréolé de pouvoir et d'impunité ?. En tout état de cause, elle pose la question du narcissisme des hommes politiques de cette sorte-là.
Hollande élu, comment imaginer que DSK - homme accoutumé au pouvoir - puisse accepter l’idée de demeurer en reste dans le concert politique de ces cinq prochaines années ?
En observant bien l'année vient de s'écouler, il n'est pas difficile de voir en clair les campagnes de réhabilitation se sont succédées sans discontinuer, orchestrées par son staff de communicants. Entre les tentatives pour discréditer les plaignantes et celles pour rappeler ses fameuses "compétences économiques exceptionnelles", les communicants n'ont pas eu de répit. Et cela continue. Car autrement, comment expliquer les assauts médiatiques récents de ses communicants, de son biographe, Michel Taubmann et plus récemment, l’ami de ce dernier, Edward Jay Epstein, journaliste américain ?
Une interview relançant le « complot » et un anniversaire-surprise
Nous avons assisté, juste avant l’élection, à un assaut de la dernière chance de DSK sous forme d’une campagne de communication maladroite qui s’est terminée en eau de boudin : Une interview contestée publiée par le Guardian, relançant la thèse du complot, un déplacement qu’il savait médiatisé pour « voter à Sarcelles, souriant et détendu », alors qu’on l’eut davantage imaginé votant dans l’arrondissement qui héberge la place de Vosges. Mais le clou de la campagne, fut l'anniversaire au cours duquel DSK aurait été imposé à l’état-major de François Hollande par le député Julien Dray. Que se serati-il passé si un journaliste du point n’avait capté ce tendre instant et stoppé net les retrouvailles, obligeant Ségolène Royal, Valls et Moscovici, à une retraite anticipée ?
Le pittoresque de cette soirée mérite un petit détour ; Rappelons que Julien Dray, ayant lui-même eu affaire avec la justice, organise son anniversaire rue Saint-Denis, artère de Paris connue pour sa fréquentation par les prostituées, dans un bar nommé J’ose et proposant un menu aux plats évocateurs de sexe ! Avec un DSK en invité surprise, à l’insu des autres convives ! Soit, admettons mais cela ne s’invente pas. Quand on fait de la politique, un peu de jugeote ne fait pas de mal. Et reconnaissons à Valérie Trierweiler, la nouvelle première dame d'avoir eu la justesse de l’écarter du pot de fin de campagne du PS. C’était la moindre des choses à faire, pour un « élu » qui a failli faire capoter les espoirs de tous les socialistes.
Cette tentative maladroite de réconcilier « les amis », effacer le passé pour préparer le retour de DSK progressivement, a donc lamentablement échoué.
Mais le clan DSK ne renonce jamais et a plus d’un tour sans son sac ! D’ailleurs, il est toujours flanqué des communicants d’Euro RSCG. Le fameux soir de l’anniversaire de Dray, peut-on lire « Arrivés parmi les premiers vers 22 heures, Dominique Strauss-Kahn et son épouse Anne Sinclair s’installent au premier étage -le purgatoire-, en compagnie de deux amis, les députés de Paris Jean-Marie Le Guen et Jean-Christophe Cambadélis, et de Nathalie Bidermann, une communicante d’Euro RSCG. " Source le parisien.fr
Et maintenant, une call-Girl à la rescousse
DSK mis en examen en mars dernier pour proxénétisme en bande organisée, et récemment menacé d’une éventuelle suspicion de viol en réunion n’a pas réussi à convaincre les juges de Lille. Et voilà qu’une call-Girl entre en scène, donnant des interviews aux médias, pour, dit-on « dédouaner » DSK. Elle prétend affirmer que sa "collègue" n'a pas subi de violences. Soit.
Pourquoi cette call-girl fait-elle une sortie médiatique dans une procédure en cours et maintenant ? Quel intérêt peut-elle trouver à "dédouaner" DSK ? Ce qui se passe en France sera utilisé à n'en pas douter par les avocats de Nafissatou Diallo à New-York. Ce témoignage à décharge est donc également le bienvenu juste après que le juge du Bronx ait rejeté la demande d'immunité de DSK.
Ainsi, faute d’avoir convaincu les juges de Lille et celui du Bronx, le combat devient médiatique. Sans doute sur les conseils avisés des... communicants d’Euro RSCG.
Comment ne pas imaginer le scénario d’une instrumentalisation de cette call-girl pour aider DSK à se sortir d’une éventuelle accusation de viol, qui s’avèrerait encore plus grave que les précédentes ?
En vue du procès civil, nouvelle campagne de décrédibilisation de Nafissatou Diallo
Depuis deux jours, on assiste à un flot de titres dans la presse évoquant le fait que Nafissatou Diallo aurait battu sa fille. A violence supposée, violence et demi. C’est à se demander si derrière tout cela, ne se trouvent pas les mêmes qui ont diffusé dans les medias l’accusation de prostitution contre la Guinéenne au moment où DSK était encore à la prison de Rykers, durant le mois de juin 2011. La perspective du procès civil est propice à toutes les manœuvres pour discréditer la plaignante.
Nafissatou a peut-être battu sa fille, soit. Cela change-t-il quoi que ce soit aux faits de l'espèce et au déroulement du procès civil ?
L’on sait que les africains ont une autre façon d’éduquer leurs enfants et que les battre est encore présent dans les mœurs et la culture de beaucoup de peuples, que l’on approuve ou pas. Ne projetons pas nos raisonnements d'occidentaux sur les autres.
Tout ceci tend à démontrer que les avocats de DSK aux USA sont aux abois et n'ont d'autres moyens que de tenter de décrédibiliser la plaignante. Avec un procès civil aux USA pour viol, une mise en examen pour proxénétisme aggravé à Lille, la révélation des dessous d’une vie personnelle dédiée à la satisfaction de ses instincts plus qu’au service de ses missions officielles, il y a peu de chance que DSK trouve grâce aux yeux des jurés du Bronx.
La campagne actuelle de décrédibilisation de Nafissatou Diallo n’aura d’autre effet que de provoquer une contre-attaque en règle de ses avocats.
Un réhabilitation impossible...sans doute
En tout état de cause, jamais DSK ne devrait jamais se relever -politiquement- de ces affaires, quelle qu'en soit l'issue sur le plan judiciaire. Les socialistes devont cependant rester vigilants. Car il reste un long chemin à parcourir pour la gauche et pour la France au lendemain de l'élection de François Hollande. Et DSK, fort de la fortune de son épouse et ses réseaux, n'est pas près de renoncer à cet espoir.
Même son avocat, Ben Braffmann affirmait lors de l'émission "Zone interdite" sur M6, que DSK "ne se remettra jamais de cette affaire et sera toujours mal perçu".
L'explication en est simple : Sur le plan sociologique, sa chute va dans le sens de l’Histoire. Avec la crise, l’attente des peuples vis-à-vis des politiques est devenue forte et l’exigence de valeurs et de probité plus élevée que jamais. Les politiques comme DSK appartiennent au passé. D'autres suivront.
74 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON