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Accueil du site > Tribune Libre > Du spectacle de la douleur humaine

Du spectacle de la douleur humaine

Je propose à votre attention un petit essai critique sur la distinction entre le temps du spectacle et celui de la réalité des douleurs humaines, afin de mieux cerner pourquoi nous avons souvent, d’un sentiment diffus au constat avéré, un constat de décalage entre ce que l’on constate de la réalité d’une douleur humaine et son reflet dans le spectacle médiatique et politique.

Le spectacle distingue et discrimine les douleurs humaines munie d’une échelle temporelle lui permettant idéalement de garder le contrôle de la disponibilité des affects

Diffusant et déstructurant le réel d’une situation de douleur humaine pour en faire une information sélectivement transmise, fragmentée, contestée, parodiée, cotée à la hausse ou à la baisse, banalisée, faussée puis démentie, niée, détournée, et autres subtilités, mais dont l’ensemble environnementale permet l’assise de son pouvoir d’englober les sensibilités disparates au sein du même ensemble d’attention de spectateurs captifs.

Le spectacle déstructure ainsi le temps de la douleur humaine réelle, en y imposant son choix du temps de sa prise en compte médiatique et sa lecture afin d’en catégoriser l’essence et l’usage à son profit.

Si les douleurs sont spectaculairement anticipées, elles offrent le temps au spectacle de pouvoir les scénariser. Les douleurs de guerre, par exemple, et le traitement médiatique de la première guerre en Irak en reste le parfait exemple. Il en découle la possibilité de déterminer, entre autres éléments d’importances, quelle douleur est légitimement infligée, et ce non par la force des arguments mais par le volume médiatique et la crédibilité des acteurs choisis par le spectacle pour porter l’affirmation comme la contestation.

On rencontre ce procédé pour les réactions consécutives a des manifestations programmées, ou bien provoqué. La réponse du spectacle commence son écriture à partir du dépôt de la date de la manifestation ou grève, ou mouvement de foule prévisible, parfois même intervient dans son choix , et commence son casting ainsi que son offre de réponses dans un timing qui arrive a échéance dans l’amplitude que le spectacle accorde a cet évènement.

On rencontre également ce distinguo temporelle orienté dans les montages filmés par les caméras de groupes violents en vue d’être diffusé sur Internet. Il y a préméditation, et donc ils sont pensés en vue d’une orientation d’un spectacle dans le spectacle, vers un but. 

Si les douleurs sont continues dans le temps mais se distinguent en étant propices à un usage politique, c’est-à-dire avec un discours de réponses pré établies afin de cautionner le dit pouvoir dans son assise spectaculaire et affirmer l’idée de sa capacité a y répondre, ce qui n’est pas la prévenir, ni l’anticiper, ni l’éradiquer même quand c’est humainement possible, et cela doit se faire si possible pendant que l’émotion suscitée par le spectacle est encore agissante pour occlure l’esprit critique.

Il va de soi que ce sont ces douleurs qui ont légitimité dans le spectacle pour former des collectifs, en droit d’avoir la parole médiatique afin de lui fournir des intervenants capables d’être publiquement rassurés par la parole politique d’une part, et de donner l’impression aux spectateurs d’une vigilance citoyenne accrue à cette douleur que l’on part d’une vertu mobilisatrice. Ce qui en terme marketing veut dire ouverture au marché de la vente de produits dérivés et intention de votes à vocation aussi longtemps captive que la situation des douleurs perdure.

Les exemples d’associations engagées, vendant des pins, des T-shirts, des soirées concerts autorisées et promus par le spectacle, sont assez nombreuses pour ne pas avoir besoin d’en citer une. La longue litanie des discours de luttes contre le chômage n’a pas à être ré auditionnée non plus. 

Si les douleurs sont en hausse constante jusqu’à dépasser le point critique du déni et du détournement d’attention du spectacle, elles en deviennent un élément intermittent au sous-jacent quasi continue, captant d’autant plus fortement l’attention qu’on les soupçonne cachées et constate rare. Comme le démontre le traitement par le spectacle de la hausse de la violence et de la délinquance continue depuis 20 ans en France.

Du sentiment d’insécurité et des victimes d’agressions automatiquement suspectées d’être raciste dés qu’elles donnaient la description physique de leur agresseurs des années 80, à la vidéo de l’agression dans le bus où l’on a supprimé dans sa version diffusée dans les journaux télévisées la bande son originale, celle comportant les mots « sale Français », pour lui préférer une voix off, ultime recours pour dénaturer la réalité de la violence verbale choisie par les agresseurs.

On constate encore maintenant le décalage entre le mois de décembre 2008 de cette agression et le mois d’avril 2009 où elle sort de l’inattention légale orchestrée par les lois du spectacle via un Internet où le volume de visibilité s’est avérer déjà trop important pour pouvoir en faire l’impasse par les mesures de censure habituelles.

On constatera par la suite l’absence d’un volume médiatique du traitement des agressions de ce type, l’absence de prise de parole politique nationale, et même de réponses par le spectacle.

Il n’est pas interdit d’en conclure que ce que le spectacle ne prépare pas pour l’attention des peuple, quand bien même un évènement les en détourne, l’important est de le traiter sans profondeur , le ramener a une dimension de fait divers non significative, pour ramener rapidement l’attention aux programmes prévus.

On constatera aussi qu’aucune incitation à la création d’un collectif des victimes d’agressions de ce type, aucune organisation regroupant les témoignages de cet nature, n’a été mis en avant ni même sollicité par le spectacle, qui de cette manière n’a pas à organiser de plateaux entre des représentants légitimés témoignant de centaines de milliers

d’agressions cumulés sur des années, sans compter la parole des menacés, des humiliés et des insultés aux portables volés, face à des politiques.

Si les douleurs sont historiques, discriminées et sublimées dans leurs intensités par la subjectivité identitaire et temporelle, le volume de leur traitement et l’intensité d’attention mise à disposition du public pour chacune sont d’inégales importance dans le spectacle.

Cette inégalité engendre sur les subjectivités ce que le spectacle dénonce, la concurrence victimaire, qui revient à une contestation du pouvoir du spectacle sur le temps d’attention médiatique et la disponibilité des affects. Ce point est un véritable moteur du repli des attentions subjectives vers Internet, et le renvoi vers une instrumentalisation de l’histoire a des fins utilitaires et communautaires. 

Mais c’est aussi une des raisons de la fragmentation de la conscience historique des familles, en décalage avec la réécriture imposée de l’histoire et de la vision politique de l’avenir par le spectacle.

Pour le jeune français qui regarde la télévision sans donner foi aux livres d’historiens rigoureux, ce sont les américains qui ont battus l’intégralité de l’armée allemande en France, et non l’armée russe qui a vaincu ses principales forces en Russie, ou encore l’esclavagisme n’a jamais été pratiqué par aucun peuple ni ethnie à part la blanche occidentale, et dans son paroxysme déstructurant la réalité historique pour le besoin de sa mise en scène, il y a des ninjas au service du roi Arthur.

Si les douleurs sont considérées comme contraire à l’intérêt temporelle du spectacle et a celui de ces intervenants, ce qui diminue d’autant leur capacité a accéder a la possibilité d’informer les spectateurs. Elles sont tues ou symboliquement rendues honteuses d’expressions publiques.

Prenons par exemple les douleurs spécifiquement masculines, qui immanquablement si elles étaient traitées amènent à la réalité de la criminalité féminine, et sa variante à l’encontre exclusif du masculin. Hors cette réalité criminelle est exclue du monde du spectacle, notamment pour raisons économiques quand un cœur de cible privilégié est la maman ménagère de moins de 50 ans que l’on veut libre de consommer.

Et enfin si les douleurs sont invisibles, loin de la possibilité d’être filmées ni même d’attirer l’attention d’un journaliste, sont excluent de toutes parole et considération par le spectacle. comme par exemple la proximité des bébés et enfants en bas âge à la fumée de cannabis et ses conséquences neurologiques, reconnues médicalement, sur le développement cognitif et comportementale.

Hors de la possibilité d’être montrée, l’existence même avérée de cette douleur, constatée par des métiers tenues au devoir de réserve, ne rentre pas dans le monde du spectacle. Aucun bébé ne viendra prendre un micro pour défendre sont droit à la pleine intégrité de ses moyens mentaux ni aucun parent assumer publiquement ce qu’il fume illégalement.

Ces douleurs ne feront partie du spectacle que lorsqu’elles engendreront chez l’enfant aux neurones à la croissance chimiquement modifiés au THC, plus adulte physiquement, des images issues des comportements déviants et visibles qui en découlent.

Alors il sera possible non pas d’en parler, mais d’interpréter ces actes sur leurs visibilités ( même floutées) dans leur contexte de visibilité, sans jamais traiter les causes non autorisées par le spectacle, causes qui ne font pas d’image.

Cela équivaut à admettre une faiblesse dans le pouvoir d’informer du spectacle, et confirmer l’atteinte a la crédibilité journalistique, voir la saine défiance, des citoyens qui connaissent pour partie, de leur propre vie ou au travers d’un(e) proche, la réalité d’une douleur humaine rejetée du traitement médiatique. 

En conclusion ouverte, si l’homme n’a pas le temps d’attendre une caméra et une prise de son pour éloigner sa main de la flamme qui le brûle, s’il n’a pas le temps d’attendre la parole et la réaction télévisée des spécialistes autorisées a parler pour aller chercher de quoi soulager sa peine, ni n’a le temps d’espérer une prise en compte de sa brûlure suffisamment massive pour valider son droit à réagir, alors par nature, il est l’ennemi de la passivité spectaculaire et de la gestion des douleurs humaines par le spectacle. 

En hommage à Guy Debord, dont la richesse de la pensée critique inspire cet article,

 " A mesure que la société se trouve socialement rêvée, le rêve devient nécessaire,   le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n’exprime finalement que son désir de dormir."

 
Guy Debord, la société de spectacle.

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10 réactions à cet article    


  • claude claude 1er mai 2009 18:48

    bonjour,

    merci d’avoir écrit cet essai.

    cependant, j’ai du mal à suivre votre raisonnement. de quelle(s) douleur(s) parlez vous ?
    des douleurs psychiques ou morales aux multiples origines : chômage, deuil, dépression, mésestime de soi, .. ?
    des douleurs post-traumatiques : guerre, attentat, accidents ?
    des douleurs physiques : maladie, amputations, accidents... ?
    quand on n’a pas affaire à des douleurs mélées tant le corps et l’esprit sont imbriqués ?

    je m’interroge sur le choix de votre thème : êtes-vous confronté à une douleur plus particulière ? si oui, il serait alors, plus simple que vous décriviez ce domaine que vous maîtrisez mieux, afin de d’argumenter avec plus de précision.

    bonne continuation


    • barbouse, KECK Mickaël barbouse 1er mai 2009 20:21

      bonjour,

      et bien merci d’être la première réaction a mon 3 ème article, qui je vous le concède volontiers, a manquer de rigueur dans la prose, surtout le début.

      Alors le propre de la douleur humaine c’est qu’en règle général, celui qui en vit une la considère comme plus importante pour lui que pour son voisin. Je n’en distingue aucune particulièrement en terme de vécu pénible dans cette article, si ce n’est par rapport a leur visibilité et temporalité dans le spectacle.

      Mais pour vous donner des exemples précis qui pousse à l’écriture de ce type d’article, j’ai rencontré à l’âge de 16 ans une copine qui a subie deux viols collectifs, et n’ai entendu médiatiquement parler de « tournante » qu’à l’age de 28 ans. Ce qui induit que pendant 12 ans, presque 13, ce phénomène criminel particulier est resté en dehors de la conscience médiatique du plus grand nombre, et donc, « n’existais pas ».

      12 ans pendant lesquelles quantité de Français était persuadé de tout savoir sur ce qui se passe en France, et même pour certain « dans le monde », tant la confiance dans le spectacle était grande.

      Pour vous donner d’autres exemples, j’ai personnellement déjà rencontré une femme qui donnais de la cannabis a son bébé le samedi soir pour sortir en boite en étant sur qu’il dorme bien. il y a déjà 7 ans. Persuadée que c’était « naturel », des plantes, et que cela finirais par être légalisé, la preuve, machin a la télé l’a dit.  

      Si vous faites une petite enquête par vous même, vous constaterez que c’est loin d’être anodin dans son impact sur le cerveau d’un nourrisson, et que le cannabis, volatile, se respire aussi par quantité d’enfant qui sont dans la même pièce quel leur parent, et que le THC passe dans le lait maternel .

      Encore une fois, avec des millions de consommateurs de cannabis, dont une grande partie depuis les années 80 est ou va devenir parent, pour le spectacle cela n’existe pas, mais dans la réalité, forcément cela arrive, et forcément ce n’est pas sans conséquences, de scolaires et par la suite professionnelle, à douloureuses.

      Mais même pour des catégories de crimes connue, mais vécue dans des identités minoritaires, par exemple le viol d’un homosexuel par des homosexuels, il n’existe pas médiatiquement. Et pourtant, en y réfléchissant un peu, ont se dit, oui, forcément cela arrive. c’est ultra minoritaire, etc... mais cela arrive. Et si vous avez un coeur un ado ou un jeune adulte gay, ou l’êtes vous même, l’inciter a y faire attention n’est pas inutile, parce que ce n’est pas dans le spectacle que l’on va le prévenir.

      et pour la douleur qui me concerne, elle s’appelle NDE, ou plus chic, conséquences psycho censorielles au sein d’un liminal modifié par une expérience de proximité avec la mort, et c’est effectivement rare, cela ne peut pas faire d’image, et induits des périodes de crises intérieurs qui m’empêchent une « vie normal », par exemple je ne conduis pas de voiture, mon attention risquant d’être complètement sortie de la route sur une simple crise.

      voilà, j’espère avoir répondu a votre question,

      amicalement, barbouse


    • fouadraiden fouadraiden 1er mai 2009 20:15

      Kinini , un article sur le pays, on aimerait avoir ton avis avisé si tu as le temps bien sur


    • barbouse, KECK Mickaël barbouse 1er mai 2009 21:03

      @ kinini,

      compliment pour compliment, la qualité d’écriture, et notamment votre sens du mot juste, à la fois explicite et suggestif, est si remarquable dans vos articles que je vous l’envie.

      @ fouad,

      j’ai fais court ou trop long cette fois ci ? Cela m’étonne que tu ne dises rien sur la façon dont les médias traitent la douleur humaine.


    • appoline appoline 1er mai 2009 20:26

      Dans le monde, les douleurs sont diverses et variées. Ces dernières années, la douleur devient sourde et lancinante ; de plus en plus de gens sont touchés par elle, certains naissent et meurent sans avoir connu autre chose.
      D’accord avec un des commentaires : merci pour les vôtres.


      • barbouse, KECK Mickaël barbouse 1er mai 2009 21:15

        je rejoins votre impression d’une douleur sourde et lancinante, j’y ajoute souvent celle d’une zone de torpeur et de passivité, le monde souffre, mais il se regarde aussi souffrir en spectateur.

        amicalement, barbouse.


      • Raoul Schol 2 mai 2009 10:31

        Si j’ai bien compris le sens de votre article, votre but est de mettre en valeur la différence entre la douleur que peuvent ressentir différents individus et son traitement dans les médias. Il est maladroit, à mon sens, de parler de « réalité des douleurs humaines ». La douleur, par définition, est subjective, elle n’est donc réelle que pour celui qui la subit. Il est donc normal que ceux qui veulent faire de celle-ci une réalité pour tous, ou pour le plus grand nombre, s’appropient cette douleur. Pas étonnant donc que lorsqu’il s’agit de journalistes ces derniers utilisent le spectacle pour s’approprier la douleur car c’est un moyen vendeur et le but de l’information est lucratif. Ce que vouc décrivez, par ailleurs mis en lumière par le livre que vous citez (formidable imposture et escroquerie), n’est donc que la conséquence logique du système. A mon avis, la destructuration de la douleur est quasi systématique lorsqu’elle s’étend de l’individu à qui elle appartient à celui qui veut y être sensibiliser. D’ailleurs les victimes sont les premières à dénaturer leur douleur pour venir l’exposer dans les différents médias afin de sensibiliser l’opinion grâce à leurs témoignages larmoyants. Pour vendre cette douleur, pour qu’elle soit comprise par l’autre, on est obligé de la dénaturer, c’est donc déjà une imposture. 
        Dommage que cet article paraphrase autant G.Debord (qui lui paraphrasait K.Marx) et qu’il n’aille pas plus loin dans la démonstration. Il y a, à mon avis, quelque chose d’intéressant sur ce que vous soulignez mais il n’est pas dégagé par l’article qui parvient simplement à nous réveler un phénomène connu et propre au système. 


        • barbouse, KECK Mickaël barbouse 2 mai 2009 15:02

          bonjour,

          tout d’abord merci d’avoir prie la peine de lire et de critiquer mon article.

          vous écrivez : « La douleur, par définition, est subjective, elle n’est donc réelle que pour celui qui la subit. », c’est une opinion que je ne partage pas tout à fait,

          dans le sens où je n’ai pas besoin de mettre la main sur une flamme pour savoir que la brulure existe, du moins juste aprés mon premier et suffisant essai, et par voie de conséquence ce constat empirique s’étend a quiconque met la main sur une flamme.

          La brulure existe, même si je ne la vie pas, parce que j’ai conscience que cette douleur existe pour l’autre, comme pour moi. La différence pour celui qui la vie, c’est que l’existence de la douleur s’impose et s’implique davantage dans son unité de destin.

          s’il faut distinguer la douleur de sa prise de conscience au travers d’un vécu, alors la douleur existe, que je l’ignore ou la constate empiriquement, comme partie intrinsèque à la réalité,

          ce qui induit qu’être informé de son existence, ce qui passe par une pédagogie, me permet de m’en éloigner, m’en prémunir, m’en sauvegarder, l’affronter, trouver la réponse ou le soin adéquate si je la rencontre, ou pas.

          La déstructuration par le spectacle de la douleur n’est pas une propriété magique d’un « système » qui ne peut pas faire autrement, mais issue d’un processus de choix, ce qui implique des décisions prisent par des humains, et puisque le média est un pouvoir, alors la question que je soulève a peine mais qui était censé être la suite de cet article, ( s’il le premier passai, et trouvais un peu d’attention dans l’agora)

          c’est la question du contre pouvoirde ce décisionnel du spectacle, et de l’éthique de ces décisions prisent par un pouvoir qui s’exerce sur nos vies.

          Mais la base critique de ce petit essai ( qui je vous le concède ébauche plus qu’il n’approfondis, mais en même temps c’est mon premier petit essai dans l’agora) sert a quiconque accorde une confiance au spectacle allant jusqu’à croire qu’il a sélectionné pour lui de façon sérieuse et rigoureuse tout ce qui doit l’informer selon des critères d’importance et de risques impliquant sa personne.

          l’importance de la proximité des bébés avec la fumée de cannabis, la proportion réelle de cette atteinte a l’intégrité psychique d’un citoyen pendant son état de dépendance absolue, n’est pas anodine ou a mesurer dans quelques cas extrêmement rare donc négligeable,

          et pourtant le spectacle n’en parle pas. Qui le décide ?

          pour votre mésestime de Guy Debord, je l’ai effectivement paraphrasé, parce que c’est un angle d’écriture utile, et j’ai surtout voulu montrer une facette de l’usage qu’il est possible d’avoir de son œuvre pour critiquer soi même,

          Un penseur Français relativement récent dont l’usage de l’oeuvre est encore pertinente par certain cotés est chose suffisament rare pour qu’on le souligne de temps en temps avec une dose de paraphrase en guise d’hommage.

          Voilà, merci encore pour votre réaction et j’essairai de faire mieux la prochaine fois.

          amicalement, barbouse


        • Raoul Schol 2 mai 2009 21:04

          Pour moi G.Debord est un escroc, « La société du spectacle » est douloureux à lire car la forme, qui consiste en une succession de phrases et de mots dépourvus de sens, a été adopté dans ce but, l’acheter revient donc à se faire voler ce qui proprement honteux. Cependant, je dois admettre qu’il y a dans cette oeuvre quelques belles phrases et de bons mots, l’idée générale qui s’en dégage est d’ailleurs en elle même plutôt intéressante. Quoi qu’il en soit cette opinion m’appartient et je respecte ceux qui ont choisi d’en adopter une autre. De plus, je tiens à préciser que je ne commente que les articles que je juge intéressant, malgré ma critique j’accorde donc beaucoup de crédit à votre écrit (et je serai ravi de lire la seconde partie de cet article).
          Ce que vous décrivez est véridique, il y a réellement une récupération de la douleur à des fins médiatiques, celle-ci étant dénaturée pour la rendre spectaculaire. Ce procédé est normal et résulte du système qui consiste à traiter l’information pour obtenir de l’argent donc à rechercher le maximum d’audience. Ceci dit, il y a également aujourd’hui de nombreux procédés utilisés directement par les citoyens pour parler de leur douleur, je pense aux blogs, aux livres, aux différents sites internet, etc. De plus, ces derniers sont parfois les premiers satisfaits quand les médias s’emparent de leur histoire pour mieux crier leur douleur, pour preuve toutes les émissions de télé réalité où les gens viennent déballer leur vie éhontément. Une fois ce postulat accepté, et je pense que c’est raisonnable, je ne vois pas ce qui reste à tirer du sujet.
          Je pense que le problème que vous soulignez est simplement due au partage de la douleur. La dénaturation que vous dénoncez survient à chaque fois que l’on extirpe la douleur de son corps pour la partager car celle-ci nous appartient et on ne devrait pas vouloir absolument rechercher à y sensibiliser tout le monde. 



          • barbouse, KECK Mickaël barbouse 3 mai 2009 00:38

            @ raoul shol,

            Je suis d’accord avec vous, à lire, guy debord, c’est moins bien qu’a voir et surtout écouter dans ses films. Peut être parce que devant un écran, on est dans la même attitude et « habitus » comme disent les sociologues, que devant le « spectacle » dont il fait son sujet, ce qui augmente, selon moi, la capacité a rendre certaine de ces phrases plus percutante.

            les blogs, les sites, les livres, ne sont accessible et utilisable pleinement que sous deux conditions, savoir lire et écrire, et avoir le net. Hors, on peut souffrir d’un cas singulier, rare, spécifique, en étant analphabète ou limité dans sa capacité d’écriture, et out of connection, et oui même en France.

            Ensuite, ces endroits n’étant pas encore pleinement inclus dans une prise en compte sérieuse et crédible de la réalité, mais plus certainement dans une propension fantasmatique, propagandiste et souvent faussée, voir inventé, de cette dernière. Ce qui induit que pour celui qui y exprime sa part de réalité douloureuse, il est confronté plus certainement à l’indifférence et au dénie qu’a une prise en compte et considération.

            La dénaturation de la douleur dés qu’elle franchie le cap de l’expression au delà du souffrant est véritable, vous avez raison. elle est induite autant par la capacité du souffrant a émettre que dans la subjectivé et receptivité des récepteurs de son message.

            mais à partir du moment où nous ne sommes plus dans une communication horizontale, mais centralisée, triée et retravaillée par un Tiers, le spectacle, il y a en sus de l’obstacle de l’incommunicabilité proprement humain, celui d’un choix de ce tiers a augmenter le volume d’émission/ prise en compte de certaines douleurs, et taire ou en ignorer d’autre. 

            Et si aprés le passage par ce Tiers, les humains récepteurs, a l’attention maximale quotidenne déja bien chargée, on le sentiment d’être conscient de ce qu’il y a à savoir, ou qu’on leur ment pour des raisons qu’ils imaginent, cela n’exclue pas la possibilité qu’ils rencontrent des douleurs non médiatique mais existantes, et qu’ils sont dans la situation de l’homme non avertie qui n’en vaut pas deux.

            Et si on demande a une personne sont avis, son vote, son adhésion, en lui occultant délibéremment une partie de ce qu’il devrais savoir pour prendre une décision instruite et mesurée suivie d’un choix éclairé, alors on le trompe, et il n’y a pas démocratie. Il y a perversion et orientation d’un choix fermé aux part occlusent de l’attention par un TIers.

            si nous ne sommes pas en démocratie véritable, alors les lois votées ne sont pas légitimement votées par une représentation politique issue d’un choix en conscience d’un vote de citoyens, mais d’un choix pervertie de chaque citoyen, ce qui induit leur décalage entre leur nature et l’opinion public qui ne saisit plus l’esprit ni le sens des lois autrement que par le spectacle.

            Et vous qui faites des études de droits, comme j’ai cru le lire dans un de vos posts, vous pouvez vous retrouvez en conscience coincé dans l’engrenage entre la manifestation de la vérité, et un recours à des lois perverties par le spectacle, qui ne sont plus en phase avec le réel mais l’émotionnelle orientée majoritairement, et pourtant servant néanmoins de réponses normative et officielle de la société. 

            voilà j’ai fais le lien entre le sujet et vos études, enfin j’ai essayé, de manière a situer un peu plus l’intéret de ce type de pensée critique dans d’autres champs d’applications.

            Et enfin mon dernier c’est que même si la destructuration de la douleur est inévitable, l’impact de cet destructuration via le Tiers du spectacle sur l’esprit des foules est un autre phénomène, conséquent et orientant ce dernier. 

            Dans le cas des « réality-show », dont le mot même est de la novlangue tant la réalité n’est pas ce qu’on en montre ou peut en dire dans le spectacle, 

            donner la possibilité de sur exister médiatiquement au quidam parce qu’il a un vécu a montrer n’est pas moins issue d’un choix, car le quidam est casté, et il doit répondre a des critères, notamment dans sa capacité a jouer d’un ascenseur émotionnel devant une caméra, et avoir une fin qui finie plutôt bien. 

            Cela exclue les candidats aux casting, qui en plus d’avoir un vécu douloureux, mais peu être pas assez éhonté pour les casteurs, et les ramène au silence de l’anonymat.

            cela exclue aussi les muets, les séquelles mentales lourdes, et les enfants en trés bas âge, entre autres situation de vie qui n’empêche pas de souffrir.

            Aussi le besoin d’exprimer médiatiquement d’un quidam, souvent proportionnel au sentiment de solitude qu’engendre la douleur vis à vis de sa possibilité de communiquer avec les autres, ( du moins j’en ai l’impression), l’expose, même dans le cadre des réality show, a plus surement faire partie des appelés que des élus par la caméra. Et donc a une forme de négation/ minimisation de l’importance de sa vie dans une société de spectacle. 

            voilà, au plaisir de vous relire dans votre prochain article, je n’ai pas d’argument pour le dernier des votres, autrement que sensibiliser tout le monde à toute les douleurs est impossible, certe, et sans doute peu souhaitable, mais au moins les personnes possiblement concernées de ce qui les concerne de prêt, ce serai déja pas mal.

            amicalement, barbouse.

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