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Accueil du site > Tribune Libre > Emprunter plus pour produire moins…

Emprunter plus pour produire moins…

Je ne suis pas forcément réjoui lorsque des relais dans la presse ou le monde politique confirment ce que je pense. Perdu dans ma bulle, loin du monde, je préfère croire que la cause de ma radicalisation n’est somme toute que le résultat de ce qu’affronte aux quatre coins du monde : violence, pauvreté, déchéances, arbitraire, et j’en passe. Je me dis, depuis longtemps déjà, qu’à force de remplacer le salaire décent par l’emprunt, la vision et l’anticipation politique par l’urgence (de la dette, de la guerre, des « réformes », etc.), peuples pays et dirigeants n’existent plus que par leur statut de « clients ». A force d’observer l’Argent fuir toute activité à long terme, tout investissement stratégique, toute rémunération du Travail pour se démultiplier au sein des arcannes financières, il me paraissait naturel, qu’au bout du compte (ou du conte), on se dirigeait vers un monde ou la seule ambition ou projet politique serait de rester suffisamment « respectable » aux yeux de la gouvernance financière pour pouvoir encore et toujours emprunter. Cette mécanique me paraissait si absurde (et si désastreuse pour mon propre pays, la Grèce), que j’avais tendance à supposer que le problème était en moi, que j’étais déconnecté, fantasque et que d’autres paramètres, qui m’étaient inconnues, faussaient mon analyse d’apprenti sorcier. 

Hélas, même la Standard and Poors conclue pareillement en expliquant la perte du triple A de plusieurs pays européens. Le sommet européen, affirme-t-elle a fait une mauvaise analyse : ce n’est pas l’orthodoxie budgétaire la problème, c’est la productivité, les déficits commerciaux. Il ne faut pas plus de rigueur, il faut plus d’exportations. Bien entendu la S. and P. a autre chose à la tête : il faut compresser encore plus le coût du travail, rendre la « flexibilité » encore plus effective en réduisant les protections du Travail au sein de l’espace européen. Cependant, et en partant de son constat on peut argumenter différemment : c’est la monopolisation des capitaux par le secteur financier qui freine la productivité au profit de la spéculation. 

Tous ceux qui ne mettent pas en cause les us et coutumes financières ne peuvent agir que sur la marge, sur les miettes que « loue » la finance à l’économie réelle et au développement des Etats.

Justice et finance sont des termes oxymores : jamais le secteur financier n’a prétendu faire dans du moral ou du social. Mais, encadré, limité, contrôlé, il le faisait plus ou moins jusqu’aux années 1980, faute de mieux : le secteur de l’économie réelle offrant alors des bénéfices comparables à ceux de la finance et ses restrictions légales. C’est le constant détricotage de ces restrictions, l’absolue autonomie de la finance, la dépendance idéologique et politique des Etats à son égard (quoi qu’en disent nos élites politiques), qui sont à l’origine de la crise permanente que nous subissons. Car parallèlement, toutes les restrictions qu’on enlevait à la finance on les réintroduisait au sein des Etats, de leurs fiances et de leur fonctionnement. Cela s’est fait presque en catimini, loi après loi, directive après directive, décrets d’applications après décrets d’applications, mais avec cohérence. Ainsi, le citoyen pouvait peut-être manifester contre la privatisation des services essentiels ou stratégiques de l’Etat (transports, télécommunications, éducation, énergie, etc.), mais n’avait pas la moindre idée de la privatisation de l’Etat lui-même et de son budget. Il observait bien les débats sur les impôts, le déficit budgétaire ou le commerce extérieur, mais on lui expliquait que pour la dette, un clic sur l’ordinateur procurait (auprès du mystérieux marché) les milliards journaliers nécessaires. Il y avait, surtout chez nos élites libérales, un discours contradictoire : d’une part on discourait sur les dépenses exagérées des Etats, mais d’autre part, on n’expliquait pas pourquoi cette rigueur était nécessaire puisque on pouvait toujours se procurer à moindre frais les sommes manquantes.

Ainsi on pouvait sans vergogne discourir sur le scandale de la sécurité sociale ou de la caisse des retraites, mais sans jamais pointer du doigt les dettes abyssales de l’Etat lui même. Cela permettait, entre autres, d’occulter le rôle de l’impôt : le gouvernement actuel ne s’est pas senti obligé d’expliquer en quoi consistait la baisse des impôts, le bouclier fiscal etc., si ce n’est pour donner une prime au cynisme : si on ne le fait pas, les riches partiront. Depuis, il a fait ce que font tous les gouvernements libéraux (c’est-à-dire tous au sein de la zone euro), il a peu à peu remplacé l’impôt par des taxes, c’est-à-dire qu’il fait payer à l’ensemble des citoyens les cadeaux octroyés aux plus favorisés. Sans empêcher pour autant un glissement de plus en plus raide vers la dette. C’est tout de même étonnant que la dette, toujours plus importante depuis les années 1980, connaît des pics asymptotiques chaque fois que des pères fouettards de la rigueur (Juppé, Balladur, Raffarin, Fillon) sont aux affaires. En trente ans, la seule période ou la dette a diminué est celle ou Jospin était premier ministre, et pour être exact, la (courte) période Villepin. 

Ce n’est pas anodin : toute l’infrastructure idéologique du libéralisme (et du Sarkozisme qui en est une variable exotique), est basée sur la critique d’un Etat dépensier et des méfaits du coût du Travail. On peut dire ce que l’on veut mais la preuve est faite que la coordination des mesures « Dette - Travail - Budget » ont été efficaces sous Jospin tandis qu’elles ont creusé des déficits abyssaux sous Sarkozy. La preuve est faite aussi que le choix, encore et toujours le même, de sauver avec les deniers des citoyens le secteur financier chaque fois qu’il est en faillite (c’est-à-dire de privatiser les bénéfices et de « collectiviser » les pertes) garantit une impunité du secteur financier et lui permet de continuer sans vergogne son chantage vis-à-vis des Etats en perpétuant les fonds dits spéculatifs, en misant tout (ou presque tout) dans le marché obligataire. Inutile de souligner (et là c’est « l’expert » qui parle) que le marché obligataire est la cuve commune où se dilue l’argent gris et noir de toutes les activités délictueuses, de tous les trafics illégaux.

Mais là aussi, c’est une autre histoire


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52 réactions à cet article    


  • spartacus1 spartacus1 16 janvier 2012 11:17

    Je constate simplement une chose :

    La Belgique n’est pas dégradée alors que la France de Sarko l’est.

    Dois-je en conclure qu’il vaut mieux ne pas avoir de gouvernement pendant plus d’une année que d’avoir un gouvernement nommé par Sarko ?


    • devphil30 devphil30 16 janvier 2012 11:27

      On peut voir les choses comme cela mais il faut aussi prendre en compte une politique Française calamiteuse en terme de déficit depuis 30 ans.


      Comment on peux nous parler d’endettement maximum à 30 % pour les ménages et voir les gouvernements successifs augmenter à 80 % du PIB , c’est cela nos gouvernants qui font des budgets toujours en déficit....comment ils gèrent leur financière personnelle ??? surement pas de la même façon.
      La seule différence c’est que leur actes et décisions engagent un pays de 60 millions de personnes sur plusieurs décennies alors plutôt de de se jeter la pierre mais d’être d’accord si il s’agit de rogner leur privilèges politiques il faudrait qu’ils oeuvrent plus dans le sens de la nation et du bien commun. 

      Il est certain que sarko à gagner la palme de l’accroissement du déficit en 4 ans de choix partisan envers son électorat et ses donateurs.
      N’oublions pas de lui faire un renvoi d’ascenseur électoral pour le renvoyer au dernier sous sol de l’incompétence.

      Philippe 

    • Michel Koutouzis Michel Koutouzis 16 janvier 2012 11:29

      Judicieuse remarque, pas si légère que ça : le « marché » s’en fout royalement de ceux qui affirment qu’ils sont aux commandes. Il laisse faire, il laisse dire. Mais lui, il gouverne réelement...


    • nicolas_d nicolas_d 16 janvier 2012 15:36

      « le »marché« s’en fout royalement de ceux qui affirment qu’ils sont aux commandes »

      C’est terrible ! et vrai sans doute. leur mépris est devenu ostentatoire, ils ne se cachent même plus, car de toute manière ça se voit...
      Mais ça veut dire quoi ? qu’ils jouent le tout pour le tout ? ou bien qu’ils maitrisent déjà les cartes du prochain jeu ?
      Je n’ai pas l’impression que ces gens soient suicidaires... alors quel est ce prochain jeu et quelles sont les cartes distribuées ?


    • chantecler chantecler 16 janvier 2012 16:26

      Ca veut dire que tant que nos économies étaient en expansion ce n’était pas un problème d’emprunter sur le marché, d’autant que nous n’avions pas le choix et même que c’était prescrit : fallait nourrir la rente ...

      Mais aujourd’hui alors que des pans entiers de notre économie ont été sacrifiés sur l’autel de la mondialisation ,et du libéralisme , que nous nous sommes attaché une corde au cou vis à vis des banques et des spéculateurs et que nous sommes en récession , les marchés n’ont plus envie de se prêter leurs picaillons .

      Donc veulent bien encore prêter mais en contrepartie faut leur donner des gages comme brader nos actifs .

      Et comme la BCE leur offre pour rien du pognon , pourquoi se gêneraient ils ?
      Aujourd’hui public , social ou état social sont devenus des gros mots ringards comme il y a peu encore sociale démocratie ou communiste .

      Voilà : nos sociétés sont redevenues un far ouest ou des féodalités : bientôt on reviendra au lynchage car la justice est trop coûteuse et en dessous de 10 000 hectares le propriétaire est un pauvre (type).


    • rastapopulo rastapopulo 16 janvier 2012 17:10

      La Belgique a déjà été rabaissé il y a 4 mois, voilà pourquoi !
       
      Ce sera le règne du régionalisme et de l’impérialisme comme au moyen âge (lire à ce titre le papier d’un adepte de Soros).

      Et je ne partage pas le délire de la gauche gentillette mais un peu naïve sur le finance folle. A gauche comme à droite il y a des incapables qui n’incarnent aucune idée sur les sujets important : Clinton, Jospin, Zapatero, Hollande...


    • Ruut Ruut 18 janvier 2012 09:27

      La Belgique est dégradée.


    • rastapopulo rastapopulo 16 janvier 2012 17:18

      Et les 30 glorieuses avec crédit publique sans dette publique, plan industriel et lois anti-finance folle patate ? Il y avait même moins de vrai inflation (masse monétaire sans accroissement = immo qui s’envole) que maintenant !

      Mais bien sûr cette paix et cette vrai prospérité qui donne du travail au monde entier encore aujourd’hui ne bénéficia en rien à la Suisse...

      Vous voulez critiquez l’UE à raison mais vous tombez dans le travers que vous dénoncer : un tabou idéologique. Mais encore plus beau. L’ultime. Les 30 glorieuses pas assez à droite ou à gauche, c’est selon.


    • lagabe 16 janvier 2012 17:42

      vous n’avez rien compris à ce qu’ a été réellement les 30 glorieuses
      fin de la seconde guerre mondiale , 50 % des gens en france était paysan
      Hiver 54 , Abbé Pierre 25 % de pauvre
      si vous voulez d’autres chiffres sur les 30 glorieuses , je peux vous en donner plein


    • simir simir 16 janvier 2012 19:10

      C’est vrai que Milton Friedman il en a planté, lui, des clous.

      Lers pays de l’Est ne se sont pas effondrés mais ont été détruits de l’intérieur par des agents infiltrés de la bourgeoisie comme Gorbatchev qui a reconnu que son but premier était la destruction du communisme. 
      D’ailleurs ils vont tous très bien tous ces pays aujourd’hui la Pologne , la Hongrie au bord du gouffre, la Roumanie ou les gens commencent à regretter Ceaucescu....
      Il est tellement apprécié maintenant qu’après avoir fait 1 % aux présidentielles (celles d’avant ces dernières) il ne peut plus se promener en Russie sans garde du corp.
      Il y a eu aussi le poids des dépenses militaires sans lesquelles il aurait pu être fait plus pour satisfaire tous les besoins. 
      Cela a été un but de la guerre des étoiles de Reagan : asphixier financièrement l’URSS

    • Michel Koutouzis Michel Koutouzis 16 janvier 2012 19:23

      Je vous conseille, cher monsieur de lire l’ouvrage de Jean Ziegler « La Suisse lave plus blanc ». Elle est particulièrement concernée par mon dernier paragraphe. Jan Ziegler, de nationalité suisse est tellement excédé par les pratiques des banques de son pays qu’il propose de juger les haut responsables financiers pour « crime contre l’humanité ». Quand aux clous, j’en ai planté « grave » dans ma vie dont, cher inconnu, vous n’en avez aucune idée...


    • rastapopulo rastapopulo 17 janvier 2012 01:31

      Dans « 30 glorieuses », il y a 30... 


    • diogene 17 janvier 2012 10:08

      Mon cher Monsieur Scipion, il y a bien des manières d’interpréter les évènements mais, au bout du compte, il n’en reste pas moins vrai que l’échec constitue en soi une démonstration suffisante.
      Ainsi vous fustigez les « protections du travail » en Europe, causes, selon vous, de tous les maux et de l’effondrement des économies.
      Cependant, il faudrait mettre en parallèle cette Europe « marxiste », excusez du peu, avec ces paradis anglo-saxons qui appliquent ce « libéralisme économique total et sans contrôle » qui a l’heur de tant vous plaire.
      Or que voyons nous ? Les économies anglaises ou Zuniennes vont elles mieux ? sont-elles florissantes ? Ont-elles chassé la misère et le chômage ?
      Que nenni ! La situation, chez eux, est catastrophique et ne leurre plus que les dindons de votre genre. Elles ne maintiennent l’illusion qu’à coup de QE et de magouille comptable de la FED qui ne trompent plus que vous, cher Monsieur Scipion.
      Alors, accrochez vous à vos horloges suisses, vous sombrerez avec et aurez, au moins, la consolation de connaitre l’heure juste de votre noyade.

       


    • titi titi 17 janvier 2012 19:47

      @Scipion

      Je ne peux qu’être d’accord avec vous...

      Démocratie directe, aménagement du territoire, gouvernance, tout ce qui est fait en Suisse devrait nous inspirer...


    • dom y loulou dom y loulou 22 janvier 2012 14:10
      non mais regardez-moi ça... tandis que cocasse a déjà abdiqué (dites donc on tient depuis dix ans donc) mêem pas 24 heures pour défendre votre raison ??)

      alors maintenant pour ce glorieux qui vient parader

      vos ténors de la secte ont complètement désarmé notre pays et plafonner le franc signifie l’endettement continuel comme dans les autres pays européens

      la seule différence chez nous c’est qu’en suisse c’est VOLONTAIRE

      au lieu d’utiliser cette manne pour CREER, mais de cela le pays est devenu absolument INCAPABLE tant c’est le valetisme et l’esclavage GLORIFIé en vertu suprême

      de quoi vous nous parlez scipion ? d’images d’épinal que vous avez laissé mourir quand elles étaient encore les piliers de votre pays et qu’ils ont été sauvés pour d’autres, comme l’Islande a su brillamment les utiliser pour PRESERVER SON INDEPENDANCE ? CE N’EST PAS DU TOUT LE CAS DE LA SUISSE

      pas question de partager a dit l’UDC ET SUIT DOCILEMENT TOUS ELS ORDRES DE WALL STREET, NOTRE GOUVERNEMENT A MÊME INTRODUIT LA TAXE CARBONNE ALORS QU’IL N’Y AVAIT AUCUNE RAISON NI PRESSION POUR LE FAIRE !! 

      NON MAIS SORTEZ DE VOTRE BULLE MENTALE PAUVRE TYPE !!! VOYEZ OÙ VOUS ÊTES à LA FIN !! EN PAYS CONQUIS !! et ça veut parader encore comme héros maintenant ? allez vous cacher, vous avez pissé sur tous les honneurs qui vous ont été faits

      aucune innovation, rien, que du suivisme atlantiste à donf, le pitéinement de tous les êtres constructifs du pays, l’encensement de toutes les maladies psychiques oui !!

       et le bradage de votre or par la BNS dont vous laissez partir le patron avec un beau million en cadeau de devoir quitter son poste

      cause ? délit d’initié.. résultat ? un million en cadeau de départ

      personne ne lève le petit doigt, comme pour Ospel, lui vous ne ous en souciez pas le moins du monde !! que pourrir la vie A L’INFINI de ceux qui ont relevé votre fierté

      vous en avez fait une vraie maladie !!!

      ... non celui qui doit porter tous les blâmes c’est celui qui a nettoyé le smog de vos ciels !! mais il peut bein crever dans son coin 

      connard !!

      des beurrés qui pissent sur ceux qui ont encaissé les coups pour eux

      voilà ce merveilleux pettit paradis ou de ce qui en reste


      au pays de Heidi et Peter neuro-toxiqués depuis cinquante ans ans, un pays de schizos qui aiment torturer ceux qui les défendent et ensuite ils débarquent pour s’auto-congratuler 


      la torture psychique est devenu un art très raffiné en suisse

      allez vous coucher avec vos images d’épinal, il ne reste rien des helvètes sauf des types avec leur canette de red bull à la main et tout ce qui vous fut remontré de beau et de bon vous l’avez enterré vivant

      l’UDC a défoncé tous les piliers de ce qui fut une nation brillante 

      et jusqu’à l’os 

      alors qu’est-ce que vous racontez mon pauvre scipion ? vous vivez en dictature VOLONTAIRE, comme les ricains, juste très exactement comme les ricains

      alors qu’est-ce que vous nous chantez là ? parce que alors... au lieu de me tousser à la gueule quand ous me croisez APPRENEZ A CHANTER IMBECILE

      allez jouer les héros en plastique maintenant

      tartuffe

      et bon stade de foot 

    • dom y loulou dom y loulou 22 janvier 2012 14:15

      apprenez d’abord à être de vrais êtres humains avec les qualités que cela demande, avant de vous prendre pour des dieux sur terre !!


    • dom y loulou dom y loulou 22 janvier 2012 14:17

      parce que... nom de Dieu... on a pas pu faire gand chose d’autre pendant dix ans que de nettoyer la merde que vous nous avez copieusement lancé dessus !!!


      mais avec ça on a quand mêm construit une oeuvre

      dans le marécage brun qui a été fait de la psyché helvétique !!!

    • antonio 16 janvier 2012 17:10

      Une si belle lucidité !


      • kssard kssard 16 janvier 2012 17:12

        Les états européens sont pris dans l’engrenage de l’endettement. Plus l’endettement augmente plus les taux montent moins les états peuvent rembourser. Aujourd’hui les banques prêtent à 30% à la Grèce. Ceux qui acceptent ça (la Troïka) sont des purs naufrageurs. Qui pouvait croire que les anciens banquiers de Goldman Sachs à la tête de la BCE, de la Grèce et de l’Italie allaient régler quelque chose ? 


        Comment accepter que les Etats Unis puissent faire marcher indéfiniment la planche à billet, les chinois émettre une monnaie artificiellement basse et que par ailleurs l’europe doivent se montrer vertueuse en étant livrée au banques qui spéculent contre elle ???

        Depuis, la loi de 1973 dite Pompidou-Rostchild la France aurait déjà payé 1 300 milliards d’intérêts aux banques. Conclusion de cela, la dette est déjà payée et cessons de rembourser. 

        Comment peut on accepter de nationaliser une banque quand elle est en faillite (cas de Dexia) et se soumettre par ailleurs aux autres qui spéculent à la perte des états endettés (second marché) ???

        Je ne vois pas d’autres solution, soit la BCE émet sa monnaie, soit on nationalise les banques. La première solution est naturellement plus réaliste. Pour cela, avec les échéances 2012 des états européens : j’entends le refinancement de 800 milliards d’endettement obligataire, le système européens va exploser cette année. De même, avec le décrochage de la France, la politique Merkozy a pris un sérieux coup dans l’aile ce qui laisse entrevoir aussi un espoir. 

        Enfin, plus personne ne croit à la reprise de l’économie pour se remettre à flot. En conséquence, il faut partager largement les richesses et par conséquent remettre complètement à plat le système fiscal (c’est un peu l’esprit du candidat Hollande).
         

        • titi titi 16 janvier 2012 22:06

          « Comment peut on accepter de nationaliser une banque quand elle est en faillite (cas de Dexia) et se »

          C’est un peu gros de dénoncer la nationalisation de Dexia comme la preuve du passage sous les fourches caudines de la finance.
          La réalité c’est que si l’Etat n’avait pas sauver Dexia, les fonctionnaires territoriaux n’étaient plus payés dès Octobre 2008.
          Et encore ca aurait été le meilleur cas : Dexia disparaissait et les dettes des collectivités aussi. Du coup elles auraient pu se réendetter ailleurs pour payer leurs fonctionnaire.
          Mais il aurait aussi été possible que Dexia vende son actif à une autre banque. Or l’actif de Dexia ce sont les dettes des collectivités et du coup il aurait fallu remboursé. Ca aurait été beaucoup plus drole : les fonctionnaires pas payés, les crèches, les camions poubelles saisis par huissiers et vendus.

          La faillite Dexia c’est l’arbre de la finance qui cache la forêt publique.


        • kssard kssard 16 janvier 2012 22:41

          @titi,

          je ne dénonce pas la nationalisation de Dexia à la Caisses de Depots et Consignation et par ailleurs à la poste, je constate simplement !!!

          Malheureusement, c’est toujours la même mécanique qui agit « on privative les profits et nationalise les pertes ».

          Par ailleurs, des banques s’enrichissent en spéculant à la faillite de la Grèce par exemple. Savez vous par exemple que les banques dans le cadre du plan de redressement de la Grèce ont accepté sur le moment d’abandonner une partie de leurs créances. Un mois plus tard elle renient leur signature en faisant volte-face et en prêtant à 30%. On est dans l’indécence totale. Alors, oui il convient de prendre des mesures drastiques.


        • titi titi 17 janvier 2012 19:16

          « Malheureusement, c’est toujours la même mécanique qui agit »on privative les profits et nationalise les pertes« .

          Il faut absolument arrêter de sortir cette phrase à tout va :
          1. elle ne veut rien dire comptablement : un profit/perte c’est un résultat à un instant t. Une nationalisation / privatisation c’est la vente d’une situation actif/passif.

          2. dans le cas des dettes souveraines c’est exactement l’inverse on privatise les dettes et du coup le passif des collectivités devient l’actif des banques. Sauf que pour ce »service« les banques demandes une contrepartie : les intérêts.

          Dans le cas de Dexia vous vous demandiez pourquoi avoir nationaliser une banque en faillite.
          C’est tout simple : une société, banque ou pas, lorsqu’elle est en faillite, est placée en liquidation ou vendue. Dans le cas d’une liquidation on calcule l’actif et le passif, et on cherche à valoriser au maximum l’actif. Or dans le cas de Dexia, l’actif ce sont les dettes des collectivités qui auraient été sommées de rembourser l’intégralité de leur dette du jour au lendemain. Y aurait eu du sport...

           

           »Par ailleurs, des banques s’enrichissent en spéculant à la faillite de la Grèce par exemple. Savez vous par exemple que les banques dans le cadre du plan de redressement de la Grèce ont accepté sur le moment d’abandonner une partie de leurs créances. Un mois plus tard elle renient leur signature en faisant volte-face et en prêtant à 30%. « 

          Si les banques font ce que leur dise leurs clients.

           »On est dans l’indécence totale. Alors, oui il convient de prendre des mesures drastiques."
          Fallait pas faire n’importe quoi.

           


        • Lea Andersteen Lea Andersteen 18 janvier 2012 07:38

          Vous êtes totalement indécent.
          La conséquence de tout ceci sont des MORTS. Des gens en meurent de cette « crise ». Crise qui dure depuis quasi 30 ans maintenant.

          Toujouts le même discours, culpabilisant pour le peuple. Comme si le Peuple avait eu son mot à dire. Comme si nous étions dans des états démocratiques ou le peuple a le pouvoir.

          Non, le peuple doit payer les décisions criminelles de politiciens verreux qui ont perdu de vue leur rôle.

          Oui, il faut oser le dire : les banquiers et les amis politiciens devraient être convoqués devant le tribunal de la Haye pour crime contre l’humanité.

          Car cette crise de la dette n’est pas dûe à la mauvaise gestion. Simplement à la façon de financer : abandon de la création de la monnait de l’état aux Banques et totale dépendance à la dette AVEC interêt. Et c’est ca qui a fait plonger. Mais pour voir cela, il faut accepter de faire des recherches en se dégageant des dogmes pré-mâchés ou l’on désigne l’Ennemi.

          Pour ceux qui pensent que limiter les droits des employés au plus, comme le désire le MEDEF est une solution, il faudrait se rappeler que c’est ce qui est fait grosso modo depuis plus de 20 ans... sans succès... C’est un peu comme ces « ’médecins » au moyen-age qui pratiquaient la saignée.... On saignait le malade... Et si ca ne changeait rien, on le saignait encore. Jusqu’à ce que mort s’ensuive ?


        • titi titi 18 janvier 2012 10:06

          « Toujouts le même discours, culpabilisant pour le peuple. Comme si le Peuple avait eu son mot à dire. Comme si nous étions dans des états démocratiques ou le peuple a le pouvoir.

          Non, le peuple doit payer les décisions criminelles de politiciens verreux qui ont perdu de vue leur rôle. »

          Turlututu...
          Le peuple a des responsabilités.
          Quanf on voie l’épisode de la « cagnotte » sous Jospin, on est dans le pur achat de votes.


        • Raymond SAMUEL paconform 16 janvier 2012 19:35

          Contributeur LAGAPE :

          Vous donnez quelques exemples négatifs des trente glorieuses.
           Parmi celles-ci :

           « 50 % des gens étaient paysans ».

          N’avez-vous jamais pensé que, au contraire d’être négative cette situation était la garantie de pérénnité de la société ?

          Il me semble que la folie, c’est l’industrialisation à outrance, couplée avec l’urbanisation excessive.

          Exporter davantage, produire plus, c’est un jeu de dupes entre les nations (ou les blocs de nations, ce qui est pire). Jeu de dupe parce que seuls ceux qui exportent le plus tirent leur épingle du jeu. Mais c’est provisoire. Les nations occidentales sombrent à ce jeu, bientôt ce sera la Chine, la Corée du Sud.
          Au fur et à mesure où les pays pauvres s’industrialisent, les produits fabriqués s’accumulent et ne trouvent plus preneurs. Les pays industrialisés sont ainsi voués à produire un chômage croissant.
          Et toutes les familles qui vivaient sur des terres et , en principe, en autosuffisance alimentaire, voire en autarcie relative, deviennent des citadins, chômeurs ou futurs chômeurs.
          Je vois notamment une gigantesque bombe à retardement dans les centaines de millions de Chinois chômeurs non indemnisés et incapables de retourner à la terre , terre de plus gravement dégradée.

          Le sysqtème industrialisation/production, le salariat, la surconsommation, l’épuisement des ressources, l’urbanisation excessive, voila où est le problème. Nous vivons tout simplement très au-dessus des possibilités. Il faut commencer par réduire notre consommation de 50 % au moins, réoccuper TOUTES les terres cultivables ....


          • kssard kssard 16 janvier 2012 21:31

            @pasconform, 


            Le problème en France n’est pas la surconsommation, l’urbanisation excessive (!) et l’épuisement des richesses mais bien la mise en faillite des finances publiques depuis 5 ans par la non taxation des entreprises du CAC40, la loi TEPA, la suppression de l’ISF. Cette politique, c’est 600 milliards de déficit en 5 ans.

            Répartissons les richesses équitablement et taxons les riches plutôt que laisser croire que nous vivons au-dessus de nos moyens. 

            Encore un peu et vous allez encore nous faire pleurer avec les enfants battus...

          • lagabe 17 janvier 2012 09:03

            TOUT est foutu : Et puis ; non. La semaine der¬nière, c’était le sommet de la dernière chance (voir p. V. On le clamait à la une des journaux : « Il reste dix jours pour sauver l’Europe ! » Aujourd’hui, sommes-nous sauvés ? Pas sûr. A peine le sommet achevé, les agences de notation dégradaient la note des banques. Et mena¬çaient de dégrader toute l’Eu¬rope. Pourquoi ne pas dégra¬der la Terre entière, et baste ?
            C’est curieux, cette atmo¬sphère d’apocalypse lente. Ces mauvaises nouvelles qui se succèdent par vagues inces¬santes. On a peur de tout. On ne fait plus confiance à personne. L’ambiance est plom¬bée. On n’y comprend plus rien. Sarkozy n’arrête pas de sauver la situation ; elle n’ar¬rête pas d’empirer. Il y a quelque chose qui cloche.
            Et voilà qu’au hasard d’un rangement de bibliothèque on retombe sur ce bref bouquin de Castoriadis. On le relit : Il date de plus de dix ana. Il parle d’aujourd’hui : « Les libéraux nous disent « il faut faire confiance au marché ». Mais ce que disent aujourd’hui ces néoli¬béraux, les économistes aca¬démues eux-mêmes l’ont ré-futé dans les années 30. Ils ont montré qu’il ne peut pas y avoir d’équilibre dans des sociétés capitalistes. » Qu’aujourd’hui la crise nous colle aux pattes. Rien d’étonnant, donc. « Ils ont montré que, tout ce que racon¬tent les libéraux sur les vertus du marché qui garantirait la meilleure allocation possible, qui garantirait des ressources, la distribution des revenus la plus équitable possible, ce sont des inepties ! » Mais, ces inep¬ties-là, on continue de les entendre tous les jours, même si au fond plus personne n’y croit. « L’humeur, la disposi¬tion générale est une disposi¬tion de résignation. » On laisse Sarkozy et Merkel s’activer pour réparer la machine eu¬ropéenne. Les peuples regar¬dent ça de loin : de toute façon, ils n’ont pas leur mot à dire. « Nous n’en sortirons que par la résurgence d’une critique puissante du système et une re¬naissance de l’activité des gens, de leur participation à la chose commune. » L’Europe, notre « chose commune » ? De moins en moins... Tout simplement parce qu’on ne sait pas dans quelle direction elle va. Sau¬ver l’euro ? réduire la dette ? arrêter de vivre au-dessus de nos moyens ? aller vers plus de solidarité, ou vers le cha¬cun pour soi ? Castoriadis, tou¬jours : « La société capitaliste ajourd hui est une socièté qui à mes yeux court à l’abîme à tout point de vue parce que c’est une société qui ne sait pas s’autolimiter. Et une société vraiment libre, une société autonome, comme je l’appelle, doit savoir s’autolimiter. » C’est tout l’inverse aujourd’hui : ce ne sont pas les peuples qui dé¬cident de quelle autolimitation ils veulent, mais « les mar¬chés », comme on dit, qui nous imposent la rigueur, c’est-à-dire une limitation autoritaire, pas voulue, pas négociée, pas discutée, qui pèse sur les plus pauvres. « Je crois qu’actuel¬lement tout le monde dans la société -à part 3 ou 5 % — a un intérêt personnel et fondamental à ce que les choses changent. » Nous sommes les 99 %, disent les Indignés. Cas¬toriadis est mort en 1997. Ça fait du bien, une pensée tou¬jours vivante.
            Jean-Luc Porquet


          • lagabe 17 janvier 2012 09:04

            totalement d’accord avec vous , on produit trop consomme trop
            Mais de dire les 30 glorieuses , c’était le bon temps ca me fait rire


          • joletaxi 16 janvier 2012 19:56

            Je conclus que prêter de l’argent devrait être interdit.
            Dorénavant quand quelqu’un essayera de ma taper, je lui donnerai à lire votre article et ses commentaires.

            @Simir

            j’applaudis de deux mains, du grand art.
            Vous serez d’accord avec moi, le mur devrait être reconstruit,pour protéger ces braves gens de la « mauvaise influence »


            • titi titi 16 janvier 2012 21:52

              « ont été efficaces sous Jospin tandis qu’elles ont creusé des déficits abyssaux sous Sarkozy. La preuve est faite aussi que le choix, encore et toujours le même, de sauver avec les deniers des citoyens le secteur financier chaque fois qu’il est en faillite (c’est-à-dire de privatiser les bénéfices et de « collectiviser » les pertes) »

              ouf ouf ouf... elle est bien bonne celle là.

              La vérité c’est que le gouvernement Jospin a été le champion toutes catégories des privatisations : autant d’argent qui est venu abonder le budget.
              210 MF en 5 ans. Soit 42 MF/ an a titre de comparaison Juppé 27 MF/an, Balladur 38MF/an, Raffarin l’équivalent de 29MF/an.

              Et malgré ces privatisations record, malgré un conjoncture économique excellente, a aucun moment le budget n’a été excédentaire...

              Belle performance en effet....


              • cacapoum cacapoum 16 janvier 2012 22:05

                La pertinence de telles analyses me laisse à la fois admiratif et excédé.
                J’y vois comme l’espoir que les mécanismes financiers pourraient fonctionner de meilleure façon et plus juste pour tous, tout en gardant la conviction de leur effet aliénant.

                Peut-être est-ce un tort, mais si quelqu’un me vole de l’argent, il y a peu de chance que je m’attarde à savoir pourquoi et comment, il me suffit de savoir qui.

                Alors pardonnez ma naîveté car en dehors du pillage méthodique et systématique des masses majoritaires (les pauvres et moyens pauvres), je ne suis pas tout à fait certain qu’une bonne connaissance de la méthode nous ait fait beaucoup avancer jusqu’à présent.
                Mais je tiens quand même à me contredire ici en me posant cette fois la question pourquoi ?
                Je ne crois pas au suicide de la finance et j’ai peur qu’elle nous prépare autre chose, mais quoi ?


                • BA 16 janvier 2012 22:07

                  Lundi 16 janvier 2012 :

                  Mario Draghi (BCE) : « Sans triple A, le FESF doit être renfloué. »


                  Strasbourg (Parlement européen) - Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a estimé lundi que le Fonds de secours européen FESF, privé de sa note AAA par Standard and Poor’s, devrait être renfloué pour garder sa force de frappe en l’état.
                  Il faut des contributions supplémentaires des pays encore notés AAA pour que le FESF conserve la même capacité ou puisse prêter au même taux, même après une dégradation, a-t-il dit lors d’une audition devant le Parlement européen.

                  http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___Draghi_BCE_sans_triple_A_le_FESF_d oit_etre_renfloue160120122001.asp

                  En zone euro, quatre Etats sont notés AAA.

                   

                  Ces quatre Etats AAA sont des Etats du nord de l’Europe : l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Finlande.

                   

                  Dans les mois qui viennent, ces quatre Etats AAA accepteront-ils de payer des contributions supplémentaires au FESF pour aider les autres Etats de la zone euro ?


                  • daily.logan 18 janvier 2012 06:53

                    Il est vrai que les agences de notation sont totalement crédibles !

                    Elles ont noté des actifs pourris AAA pendant des années ; étant payées par les banques qui leur demandaient la notation. Bonjour le conflit d’intérêt.

                    Merci BA une fois encore pour cette non-info.


                  • wesson wesson 17 janvier 2012 10:45

                    bonjour l’auteur,

                    "Ainsi on pouvait sans vergogne discourir sur le scandale de la sécurité sociale ou de la caisse des retraites, mais sans jamais pointer du doigt les dettes abyssales de l’Etat lui même« 

                    ça je ne peut laisser passer sans couiner !

                    Avant la crise financière, les dettes des états représentait en moyenne et en gros 60% du PIB, c’est à dire tout à fait les critères de Maastricht. Suite à la crise de 2008 que je n’ai pas besoin de décrire, les dettes étatiques ont pris 20-25%, d’où les hauts cris actuels.

                    Ce que cela veut dire, c’est que fondamentalement l’explication de »l’état trop dépensier« et de comptes sociaux comme des puits sans fonds est tout à fait fausse. C’est avant tout la crise financière qui a rendu les dettes publiques hors de contrôle, en alourdissant de trop la charge de leur remboursement.

                    Bref, les dettes abyssales des états sont une conséquence directe de la crise de la dette privée, et c’est bon de le rappeler à chaque fois et dans la même phrase. Et j’ajoute même que ce transfert dette privée vers dette publique, en plus de créer un problème là où il n’y en avait pas, n’a rien réglé du problème initial. Les encours privés dans les banques sont à ce jour toujours 10 fois plus important concernant les titres privés que concernant les titres publics. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle lorsque la BCE prête »gratuitement" 500 milliards aux banques, celles-ci n’achètent de la dette publique que à la marge (en fait 6% ...).


                    • paoum 17 janvier 2012 10:53

                      merci pour vos articles m.koutouzis !

                      juste une précision concernant le mandat jospin, il faut se souvenir que c’était une période de privatisations massives ce me semble ?
                      cela n’aurait-il pas pu jouer sur les comptes de l’état dans le sens ascendant ?
                      simple question d’un béotien, merci de me dire si je me trompe...

                      cordialement,


                      • Michel Koutouzis Michel Koutouzis 17 janvier 2012 11:18

                        Bien sûr que si, et vous avez raison de le souligner. Cependant le déficit s’est acru pendant la période Balladur qui avait aussi massivement privatisé.


                      • paoum 10 février 2012 13:09

                        merci !
                        bon à savoir...


                      • Michel Koutouzis Michel Koutouzis 17 janvier 2012 11:16

                        Tout à fait d’accord, si on accepte le principe que la fatalité d’un Etat consiste à être systématiquement créditeur. (Et à qui, ce qui à mon sens reste le plus important). Enfin, tout prêteur préfère le plus haut taux possible, n’est-ce pas ? Je n’entre pas sur l’endettement et le déficit endémique des caisses, c’est une autre histoire...

                        Amicalement

                        • wesson wesson 17 janvier 2012 14:30

                          « le déficit endémique des caisses »

                          pour le comprendre, il faut regarder du coté recettes plutôt que celui des dépenses.

                          Celles ci ne cessent de baisser en part de PIB. la raison des déficits est là.

                          Je me permet également de faire remarquer que les caisses sociales sont remarquablement bien tenues, si on compare leur déficit à celui de la France. Par exemple, le déficit des caisses de retraite qui vous a valu les récentes réformes est de 2% ... à comparer au déficit de la France, qui est de 9%, probablement plus proche de 10


                        • titi titi 17 janvier 2012 19:21

                          Pas d’accord Wesson...

                          Si les caisses sociales sont « tenues » c’est qu’elles ne financent pas le poids de leur propre dette : régulièrement les compteurs sont remis à 0 et les dettes passées à la CADES et donc l’Etat, qui récupère la dette et les intérêts qui vont avec le remboursement.


                        • wesson wesson 17 janvier 2012 22:27

                          bonsoir titi,
                          votre explication - même si elle était exacte - n’est pas contradictoire avec ce que j’ai énoncé. Les déficits des caisses sociales sont voulus, et organisé par l’assèchement des entrées.

                          ces dernières années 10 points de PIB sont passé du salariat vers la rente, et cela s’est principalement fait par la réduction de ce que l’on appelle improprement « les charges » des entreprises, mais qui sont en fait une part de salaire destiné à être reversé sous forme de prestation sociales (retraite, maladie).

                          Alors une fois que vous avez vos déficits abyssaux, la manière de les « régler » n’influe en rien sur le fait qu’ils continuent à être sous-financés, ou non.


                        • titi titi 17 janvier 2012 23:35

                          « votre explication - même si elle était exacte »

                          Elle l’est. Voici un extrait de « la mission de la CADES »

                          Sa mission est de financer et d’éteindre la dette cumulée du régime général de la Sécurité Sociale pour les exercices 1994 à 2006. Les déficits se sont élevés à 34,2 milliards d’euros pour les années 1994 à 1998, à 47.25 Mds pour les années 2002 à 2006 et à 27 Mds pour les années 2005 à 2008

                          Ca nous fait la bagatelle de 108,45 milliards pour le régime général.
                          Auquel s’ajoute de temps à autres d’autres déficits. Dernièrement la branche vieillesse des exploitants agricoles en a remis pour 2,5 milliards

                          Donc non les caisses sociales ne sont pas tenues. Les dettes sont juste transférées sur un autre compte.

                          «  - n’est pas contradictoire avec ce que j’ai énoncé. Les déficits des caisses sociales sont voulus, et organisé par l’assèchement des entrées. »
                          Et bblblablbalab , le complot machin, et patati et patata... pour finalement dire « c’est la faute des autres ».
                          Bah non. Regardons ce que dit l’INSEE :
                          Sous plafond SS 
                          1951 : charges salariales 6% 1994 : 17,2%
                          1951 : charges patronales 26,8% 1994 39,6 %

                          Où voyez vous la baisse ?

                          Quant à vos 10 % de PIB, sachant que la CSG est passée de 0,5% en 1993 à 13,5% en 2011 faut pas être bien malin pour se poser encore la question : vos 10% sont passés dans les cotisations sociales.

                          ’Alors une fois que vous avez vos déficits abyssaux, la manière de les « régler » n’influe en rien sur le fait qu’ils continuent à être sous-financés, ou non.’
                          Les dépenses de santés augmentent plus vite que la croissance.
                          Ce qui veut dire que si demain un gouvernement décide de taxer de manière à couvrir toutes les dépenses en sortant un barème « magique », l’année d’après il devra revoir son barème à la hausse, et l’année d’après, et celle d’après...

                          Nous avons d’abord un problème de maitrise de la dépense.


                        • wesson wesson 18 janvier 2012 01:21

                          « Et bblblablbalab , le complot machin, et patati et patata... pour finalement dire »c’est la faute des autres". [...]

                          Où voyez vous la baisse ?

                          « 

                          ben ... ici . Et la source provient des quasi-bolchéviques que sont l’INSEE, la commission européenne et le FMI.

                           »Selon les dernières séries de l’Insee, la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises est de 65,8 % en 2006 contre 74,2 % en 1982, soit un recul de 8,4 points. Selon la Commission européenne, la part des salaires dans l’ensemble de l’économie est passée de 66,5 % en 1982 à 57,2 % en 2006, soit une baisse de 9,3 points."

                          Alors vous m’expliquerez comment selon la même source (INSEE), ils ont rien vu de tout ça ... mais peut-être que votre choix de période est particulièrement bien choisi - ou que vous affabulez vos chiffres.

                          Et dans le document que moi je cite, il y a également un autre graphique : celui des courbes du taux de chômage et de la financiarisation en Europe, entre 1961 et 2007. Les deux courbes suivent un tracé identique. Mathématiquement, on appelle ça une forte corrélation, et analytiquement on peut conclure qu’il est impossible de faire reculer le chômage sans une remise en cause de la répartition des profits des entreprises.

                          Sinon c’est gentil d’avoir joué !


                        • titi titi 18 janvier 2012 09:42

                          @Wesson

                          Reconnaissez au moins qu’il n’y a pas « assèchement des recettes » comme vous l’affirmez puisque la pression des cotisations sociales n’a jamais été aussi forte.
                          Cotisations sociales qui aujourd’hui frappent les revenus du capital alors que ce n’était pas le cas il y a 15 ans.

                          Si je reprends votre graphique, je constate que la plus forte baisse de la part salariale à a lieu entre entre 1982 et 1986.
                          Or si je vais voir l’évolution des prélèvements obligatoires (sources OCDE 1975) je constate que cela correspond à la période de plus forte hausse des prélèvements obligatoires.

                          France 1975 :35,4 1985 : 42,8 1995 : 42,92005 :44,1

                          Moralité : l’évolution de la part salariale est le miroir de l’évolution des prélèvements.


                        • wesson wesson 22 janvier 2012 23:32

                          « l’évolution de la part salariale est le miroir de l’évolution des prélèvements. »

                          A la toute petite différence que vous omettez de citer, qui est ceux à qui ont fait le prélèvement.

                          Ce à quoi on a assisté ces 5 dernières années, c’est une baisse des prélèvements aux entreprises qui a été compensé par une hausse des prélèvements aux salariés et aux consommateurs (qui sont dans l’immense majorité ... des salariés).

                          Et la fameuse TVA « sociale », ce n’est rien d’autre que cela. On rattrape en augmentant la TVA une Nième baisse de charge sur les entreprises, c’est donc juste un transfert de prélèvement.

                          Ah aussi : Tous les chiffres que vous citez sont non sourcés et pour cause : ils sont faux.


                        • Raymond SAMUEL paconform 17 janvier 2012 11:28

                          Kassard,

                          Merci de m’avoir répondu.

                          Votre iopinion est celle de la majorité  : La dégradation serait un problème de répartition de la masse monétaire.
                          Les évènements se chargeront de vous faire changer d’avis. Seulement, ça se passera mal faute d’anticipation.

                          Quant à « vous faire pleurer avec les enfants battus », vous donnez vous-même la réponse : le sort des enfants vous est indifférent (et par voie de consaquence, celui des adultes aussi).


                          • benedicte_gab 17 janvier 2012 17:32

                            Je suis tout à fait d’accord avec vous, et sur le fait que ça se passera mal puisque la négation de la réalité du problème empêche toute réflexion pour opérer une transition vers une autre société, ce qui limiterait les dégâts ... et c’est ce qui est le plus angoissant.
                            En même temps l’effondrement du système et de la civilisation occidentale est probablement la seule chose, si cet effondrement ne prend pas trop de temps, qui puisse permettre l’arrêt de la destruction de la vie sur cette planète et laisser par conséquent un avenir aux générations futures.
                            Mais en attendant dans les décennies à venir, ça va effectivement faire très mal, en raison de l’aveuglement et l’arrogance qui prévaut majoritairement.


                          • Raymond SAMUEL paconform 18 janvier 2012 15:22

                            Merci Benedi cte Gab,

                            Un peu de bon sens de temps en temps, ça fait du bien de le lire.


                          • luluberlu luluberlu 17 janvier 2012 12:56

                            Ce qui gouverne, c’est notre consomation.


                            • titi titi 17 janvier 2012 19:36

                              C’est une évidence...
                              Consommation en biens, mais également en services « collectivisés »

                              Mais il est plus facile de rejeter la responsabilité sur les banques, nos gouvernants..

                              Les banques répondent aux besoins financiers des gouvernements qui répondent à nos besoins clientélistes...


                            • Ruut Ruut 18 janvier 2012 09:32

                              La virtualisation de l’argent + sa dérégulation a rendu l’argent sans valeur réelle.
                              La meilleure des preuves est qu’aucune banque est a ce jour en mesure de payer en liquide tous ses clients.


                              • loco 18 janvier 2012 12:05

                                 Bonjour,
                                 Ce refus de « distribution » (aides ou salaires) est-il seulement une volonté ou bien une impossibilité ? La question, apparemment idiote, ok, me vient de ce décalage immense entre l’augmentation des productions, faible, (dont il faudrait ôter ce qui est gaspillé ou détruit, produits périmés, invendus, etc), et l’augmentation des « richesses », énorme. 
                                 D’où mon interrogation sur les deux aspects de l’argent : si on le donne à ceux qui en ont besoin pour se procurer des choses réelles, on risque très vite de s’apercevoir, tout bonnement qu’il n’existe pas, qu’il n’est qu’un mensonge d’écritures, mais pas du tout un kilo de patates ou de cochon, du papier tiré sur l’avenir (dette), des chiffres sans fondement comme les sommes qu’on fabrique en se revendant plusieurs fois le même immeuble ou la même action toujours plus cher.
                                 Cet argent devant lequel tout le monde s’incline, dont tout le monde rêve, que tous adulent, tout simplement, il n’existe peut-être plus, ou seulement dans une infime proportion de ce qui est inscrit.

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