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Accueil du site > Tribune Libre > En Ukraine, j’y étais

En Ukraine, j’y étais

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2015 – 2016, déjà les tensions se faisaient fortes. À Lviv, on vendait des rouleaux de pécu à l’effigie de Poutine, et prononcer un mot en russe équivalait à chercher des ennuis. Dans cette belle ville de l’extrême ouest du pays, à la frontière polonaise, malgré un semblant de rythme paisible, sous couvert, bouillonnait un sentiment très fort antirusse, anti-Poutine. J’habitais Uzhgorod, ville plus au sud aux confluents des frontières hongroises-roumaines. Citée calme et proprette avec cependant un penchant très fort pro-européen, ce qui d’ailleurs divisait le pays entier. Pro-européen ou pro-russe, il n’y avait pas d’entredeux ! J’exerçais comme professeur d’anglais à l'Académie des Beaux-arts de Transcarpatie. C’est là où j’ai découvert l’enseignement sur tableau noir et la craie blanche qui crisse et comme chauffage ? Nous, nous tenions dans des salles minuscules, et le nombre faisait chaudière. Ce qui m’étonnait le plus étaient mes élèves féminines qui souvent affrontaient les bourrasques neigeuses par des températures à moins moins, seulement vêtues de minijupes ; la femme ukrainienne ne sort jamais de chez elle sans être apprêtée de la tête aux pieds, comme si elle partait au bal. Aucun problème de tenue ou d’indiscipline, car, chacun/chacune savait que parler une langue de l’ouest était le ticket de sortie. Une anecdote. Un soir après les cours, je voyais une de mes élèves marcher tête baisée pour affronter le blitz, je m’arrêtais et la faisais monter dans ma voiture puisque nous allions dans la même direction. Quelques minutes plus tard, elle me demanda de stopper et de l’attendre. Elle traversa la rue et alla vers une vieille dame, lui prit le bras, traversa avec elle et la fit monter sur la banquette arrière, puis, me donna la direction à prendre pour l’accompagner chez elle. J’aidais cette vieille dame à monter son cabas et la laissais devant sa porte. Lorsque je demandais à mon élève si cette dame était de sa famille, elle répondit que non, mais qu’elle ne pouvait pas laisser une femme âgée toute seule affronter le froid et la neige… Qu’une gamine de 15 ou 16 ans agisse comme cela m’est resté comme un des beaux souvenirs de ce peuple sachant endurer et sachant se comporter, même très jeune !

Odessa : j’arrivais par la route en octobre 2015 après un périple digne d’un Paris/Dakar, car l’état des routes était déplorable ; des nids de poule de quoi faire disparaître une chèvre au fond, des automobilistes ayant acheté leur permis au commissariat, un climat où la nuit noire tombe à 16 heures et des panneaux illisibles parce qu'en alphabet cyrillique ; quant au GPS… Le lendemain, en me promenant, je tombais sur les ruines du bâtiment des syndicats[i] qui un an auparavant avait vu une émeute entre ukrainiens-ukrainiens pro Europe, et ukrainiens-russophones pro Russie. Résultats, une cinquantaine de morts de langue russe, pour la plupart brulés vifs ou massacrés lors de leur sortie du bâtiment en flammes. Dans la ville, on pouvait sentir une tension forte, qui s’illustra lorsque j’allais dans une épicerie et disais merci en ukrainien, dyakuyu au lieu du spasiba russe, le type m’insultât je pense et le mieux était de déguerpir vite avant que ça tourne mal. Ambiance… Plus tard, j’allais dans un pub et discutais avec des jeunes d’une vingtaine d’années. Des ukrainiens de Kiev aux crânes presque rasés, habillés semi-paramilitaire tous sans travail, alors qu’ils avaient poursuivi des études supérieures et lorsque je les branchais sur l’époque communiste, qu’ils n’avaient bien sûr pas vécu, tous me firent l’apologie, non pas de Hitler, mais des « sauveteurs » nazis qui en 1941 les avaient libérés du joug stalinien. Déjà, en 2015, la propagande pro Stepan Bandera avait fait son effet et il n’est pas étonnant qu’à partir de 2022, énormément de ces très jeunes voulurent joindre les groupes néo-nazis type Azov et ainsi réanimer l’esprit de « résistance » fantasmée, du combat contre les bolcheviques…[ii] A souligner le très bon niveau d’éducation de la population ; certainement les dernières traces du communisme « heureux ».

La guerre du Donbass lointaine : je suis resté en Ukraine de juillet 2015 à mars 2016. Personne ne pipait mot à Uzhgorod sur ce qui se passait dans l’extrême est. Pourtant, les morts s’accumulaient chaque jour du fait des bombardements des ukrainiens miliciens pro Europe contre les populations civiles russophones. Ni la TV ou autres médias à l’ouest ne mentionnait ce massacre perpétré au nom des populations dans lesquelles je vivais. Les rares fois où je tentais de mettre le sujet sur le tapis, c’était niet ! Et ne pas insister. Les « événements » de la place du Maïdan à Kiev en 2014 semblaient s’être déroulés dans un passé révolu dont on ne parlait pas : un peuple peut vivre dans le déni de son histoire en toute quiétude, ce qui est fortement inquiétant, et qui certainement entrainera le 22 février 2022…Si on excepte les manipulations des Anglos saxons…

Le temps passé là-bas : j’ai appris à aimer ce peuple, chanteur et danseur. Moi qui ne mets jamais un pied dans nos églises, chaque dimanche, j'allais avec mon amie, très croyante à l’Église orthodoxe. Ces chants liturgiques me faisaient dresser les poils des bras tout drus, tellement les entendre entonner tous me remuait l’âme. Cet échange chanté entre le Pop et les fidèles rendait le passage du temps intemporel, et à la fin des deux heures, je me disais déjà ? Il en allait de même pour n’importe quelles célébrations, où, chacun chantait à s’en péter les boulons de l’âme en se regardant dans les yeux et au final choquer les verres à coups de forts « dlya vashoho zdorov'ya ! » L’étonnant de ce peuple qui ne s’est mélangé qu’avec des russes ou des baltes, est que son caractère général, (c’est mon ressenti) est un mixte d’allemands, à savoir, organisé, pragmatique et bosseur et en même temps la fuera espagnol où hommes et femmes en un instant deviennent volcaniques, c’est assez impressionnant et déroutant ! Des habitudes étranges comme s’inviter à picoler à des quatre heures du matin en grignotant des malossols (gros cornichons) sur fond de verres de vodka ; un conseil, ne jamais les suivre sur ce terrain-là, car c’est le coma éthylique en fin de soirée assuré. Quant aux femmes ukrainiennes… Des reines de beauté pleines de santé ! Souvent des femmes simples, près des choses, bonnes mères, bonnes épouses, des femmes dites classiques, particulièrement si elles viennent de petites villes ou de la campagne. Le dimanche, dans les rues, qu’il pleuve, qu’il vente ou fassent beau, elles sont avec leur poussette à balader leurs enfants. Une femme digne de ce nom en Ukraine se doit d’être mère avant ses 25 ans ; quant aux hommes ? Disparus, certainement entre eux, à regarder le foot ou autres activités dites masculines. C’est un monde qui vit en parallèle, et où le féminisme n’a pas de prise, et où les hommes vis-à-vis des femmes ont de nombreux devoirs : pas étonnant que Poutine fustige la décadence occidentale. Déconseillé : le vendredi soir à partir de 21 heures ne pas rouler avec sa voiture, car le nombre de mecs totalement bourrés se déplacent et sont prêst aux moindres écarts à descendre et engager une castagne, comme en plus ce ne sont pas des manchots, s’abstenir et prendre des taxis.

Nostalgie : ces neuf mois en terre slave m’ont fait aimer et respecter ce peuple courageux, qui malgré une économie à la dérive, des politiciens entièrement corrompus, des forces de l’ordre vivant sur la population, une armée aux tendances mercenaires nazifiantes et un gout pour les alcools forts un peu trop prononcé ; j’ai vraiment apprécié ces jolies églises bleues, jaunes et rouges avec leur dôme doré étincelant au soleil filtrant des pays froids. Les femmes marchant droites et fières telles des princesses héritières d’un Nestor Makhno éternel. Des « babas », ces grands-mères, durs comme des pierres qui, assises sur le bord des routes l’été, en plein cagnard, vendent leurs tomates du jardin ; leurs joues bien rondes ressemblent à ces fruits cultivés si durement à l’arrière de la cour. Ces petites isbas serrées l’une contre l’autre dans ces villages perdus aux fins fonds des plaines tchernozioms, aussi appelées terres noires et l’immensité figée balayée par des vents de l’Oural…

Alors, ça n’a aucun sens que ces deux peuples cousins germains s’entretuent tellement qu’il y aura toujours entre-eux, cette musique, ces chants d’âme, ces rires qui me ramènent dans les chapitres écrits par François Cavanna dans son livre « Les Russkofs »… Et son grand amour d’ukrainienne Maria. Pour moi, ce fut Yana…

Georges Zeter/septembre 2024


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42 réactions à cet article    


  • Samy Levrai Samy Levrai 17 septembre 2024 09:02

    Parler de peuple pour un truc fait, artificiellement, de bric et de broc ( des polonais, des hongrois, des russes, des roumains... ), il y a à peine 100 ans et qui ne fut indépendant qu’une trentaine d’années est un peu excessif.


    • George L. ZETER George L. ZETER 17 septembre 2024 10:05

      @Samy Levrai
      en suivant votre commentaire, la France fait de bric et de broc depuis plus d’un millénaire avec en plus des vagues successives de migration est il un peuple, ou comme en Ukraine un amalgame de populations qui se sont rassemblées sur un territoire pour différentes raisons ? 


    • John John 17 septembre 2024 10:10

      Salut Samy !

      « Parler de peuple pour un truc fait, artificiellement, de bric et de broc ( des polonais, des hongrois, des russes, des roumains... ) »

      Le premier État russe était à Kiev ...


    • Samy Levrai Samy Levrai 17 septembre 2024 12:25

      @George L. ZETER
      Il faut voir les choses comme une création artificielle des bolchevicks pour avoir plus de voix à l’ONU, un peuple qui n’existe pas et n’a jamais existé ( trente ans d’« indépendance ») , un aggloméra de types qui se haïssent... La comparaison avec la France pique un peu les fesses, elle doit être moderne et d’origine anglo saxonne pour être si lamentable.


    • Krokodilo Krokodilo 17 septembre 2024 15:58

      @George L. ZETER Artcicle vécu, très intéressant. Effectivement, le processus de centralisation s’est fait en France au prix de guerres et de répressions physiques et linguistiques, mais il y a maintenant la patine du temps, tous les évènements bons ou mauvais vécus en tant que nation : c’est ce qui manquait à l’Ukraine actuelle, très jeune, assemblée par une décision arbitraire du temps de l’URSS (quant à la Crimée, elle a déjà été autonome). De plus, comme le rappelle quelqu’un plus loin, ils ont un passé commun et Kiev est la ville fondatrice des Slaves. Pour les Russes, l’Ukraine est une région de la Russie, il me semble que le mot lui-même peut se traduire par « limites » ou bordures. Une blague russe anti-bandéristes dit que les archéologues viennent de découvrir la plus ancienne monnaie ukrainienne : une pièce de 1980 ...
      Les antagonismes et parfois haines ethniques sont bien plus marquées qu’en France, même avant 2014 : j’ai donné plusieurs fois comme exemple un sketch de Zélensky lui-même qui parle des Bandéristes (je n’ai plus la référence sous le stylo), et un épisode de sa série humoristique (3.3 je crois). Evidemment, après un coup d’Etat, des massacres puis ce conflit, c’est pire. Quoi qu’il en soit, c’est aussi un conflit fratricide et cet aspect guerre civile a été largement occulté par nos médias (combien ont parlé des milliers d’ukrainiens réfugiés de 2014 à 2022 en... Russie ?)


    • Gégène Gégène 17 septembre 2024 16:19

      @Krokodilo

      le sketch de Zelensky : https://www.youtube.com/watch?v=RNV1yy1dbkI


    • Krokodilo Krokodilo 17 septembre 2024 17:32

      @Gégène Merci, je l’ai revu avec plaisir. Les passages « anti-woke » sont féroces mais assez drôles, et prémonitoires... Comme dit un commentaire, pas sûr qu’il soit passé sur Arte ou nos autres médias, qui ne parlent de l’Ukraine que comme une entité unie contre l’agresseur russe « non provoqué ». On m’a dit que Zélensky parlait bien mieux russe qu’ukrainien, et qu’au début du conflit et de ses apparitions médiatiques de président chef de guerre, il faisait même exprès de mal parler le russe !


    • John John 17 septembre 2024 10:23

      Salut George !

      « Le lendemain, en me promenant, je tombais sur les ruines du bâtiment des syndicats »

      [« Bien que plusieurs auteurs présumés aient été poursuivis, aucun procès n’a encore eu lieu. En 2015, le Groupe consultatif international du Conseil de l’Europe conclut que l’indépendance de l’enquête est entravée par « des preuves indiquant la complicité de la police » et que les autorités ukrainiennes n’ont pas enquêté de manière approfondie sur les événements. »] ...


      • George L. ZETER George L. ZETER 17 septembre 2024 10:36

        @John
        bonjour, rien d’étonnant, puisque les policiers ukrainiens ukrainiens ont prêté mains fortes aux assaillants qui ont tué les russophones. là bas Ya de sacré haine recuites...


      • Enki Enki 17 septembre 2024 11:00

        @George L. ZETER

        Merci, sympa le témoignage.

        Ce qui m’a étonné est la fracture très nette de la population, en tout cas politique, comme on le voit avec les élections présidentielles de 2004, ou bien celles de 2010.

        Je sais qu’il y a deux traumas antagonistes parmi les populations :

        - pour ceux de l’Ouest, le souvenir de l’occupation bolchévique, Staline, la destruction des koukaks qui profitaient du grenier à blé, l’holodomor...

        - pour ceux de l’Est, le souvenir de l’invasion de la Wermacht et son nazisme et et les 27 millions de morts qu’il a fa llu pour casser cette conquête.

        Donc on a d’un côté l’Allemagne, même nazie, tant pis, et l’Occident qui a libéré l’Ukraine du monde communiste et slave et de l’autre, l’Armé Rouge et la grande guerre patriotique qui a sauvé l’Ukraine et même tout le continent européen du nazisme. Cela n’arrange rien du « vivre ensemble », c’est sûr.

        Mais est-ce qu’il y a d’autres raisons à ce clivage entre ces deux parties de populations, ou est-ce juste ça ?


        • Enki Enki 17 septembre 2024 11:05

          @Enki

          la destruction des koulaks...


        • George L. ZETER George L. ZETER 17 septembre 2024 11:11

          @Enki
          c’est ce que j’ai ressenti, ce fossé énorme entre l’ouest et l’est marqué par une histoire différente, comme si la ligne de démarcation en France existait toujours, deux langues différentes mais pas tant que ça ; pourtant ils ont en commun la même religion, les mêmes chants, coutumes culinaires et bien d’autres choses, mais il faut dire, héritage du communisme que c’est terre d’experts en propagande...
          gz


        • Jelena Jelena 17 septembre 2024 13:14

          @Enki >> ou est-ce juste ça ?

          Il fut un temps ou l’actuelle « Ukraine de l’ouest » appartenait à l’Autriche-Hongrie et durant cette période, les autrichiens ont inventé la langue ukrainienne et mis en place une révision des manuels scolaires... Pour l’anecdote, les autrichiens avaient prévu de faire la même chose pour les serbes en cas de victoire en 14-18.


        • Enki Enki 17 septembre 2024 15:51

          @Jelena

          L’Autriche-Hongrie n’avait que la Galicie, c’est juste le dernier bout de l’ouest de l’Ukraine actuelle.
          La langue ukrainienne ne vient-elle pas plutôt du vieux russe (ou vieux slave), qui a fait aussi la langue russe actuelle ?
          Mais, oui, la carte des langues recouvre en effet celles électorales que j’ai mises :
          https://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_en_Ukraine#/media/Fichier:Ukraine_census_2001_Ukrainian.svg
          Et ce n’est pas le Dniepr qui fait la frontière, qui aurait pourtant pu séparer naturellement ces deux parties de la population du pays.

          Ou alors c’est la République des Deux Nations (Pologne-Lituanie), qui a arrimé les populations de langue ukrainienne à la sphère culturelle des empire centraux germaniques, la Russie étant partie depuis longtemps à Moscou et faisait face au monde asiatique.

          J’ai remarqué plusieurs fois que les Polonais ont une haine viscérale des Russes. La Pologne a été mangée quatre fois, on le sait, mais autant par les Russes que par les Allemands. Or les Polonais ont un tropisme pour l’Allemagne.
          Il doit y avoir quelque chose de difficile, culturellement, entre le monde slave, c’est à dire maintenant russe, et le monde occidental. Mais je ne sais pas quoi.


        • Krokodilo Krokodilo 17 septembre 2024 16:01

          @George L. ZETER Kiev vient justement d’interdire l’Eglise orthodoxe en créant un schisme, leur propre version, ce serait en somme l’Eglise orthodoxe bandériste !


        • Jelena Jelena 17 septembre 2024 20:04

          @Enki >> L’Autriche-Hongrie n’avait que la Galicie, c’est juste le dernier bout de l’ouest de l’Ukraine actuelle.

          Oui de nos jours... Mais avant 14-18, la Galicie correspondait à 8-9 régions de l’Ukraine actuelle ainsi qu’à environ 30% de la Pologne (voir cette carte).

          >> La langue ukrainienne ne vient-elle pas plutôt du vieux russe (ou vieux slave), qui a fait aussi la langue russe actuelle ?

          Le ruthène (soit la langue d’origine des galiciens) c’est du vieux russe. Mais « l’ukrainien », qui est du russe avec des éléments de polonais et de nouveaux mots, c’est une langue qui fut crée par les autrichiens.


        • Enki Enki 18 septembre 2024 08:28

          @Jelena

          Ok. Merci des précisions. De toute façon je ne connais ni l’Ukraine ni la Russie. Mais ça m’agace de ne pas comprendre ce qui ne va pas entre l’occidental (le germain, le franc ...) et le slave. C’est sûr que la logique des blocs USA/Russie n’a fait que détruire l’Ukraine, mais il y a bien une vulnérabilité initiale dans ce pays.


        • Decouz 18 septembre 2024 08:50

          @Krokodilo
          Il y avait déjà deux églises orthodoxes, une affiliée à Moscou et une purement ukrainienne.
          Dans l’affaire il faut tenir compte de l’implication historique de Constantinople et de l’histoire de l’orthodoxie en général.
          Ce qui a été interdit récemment, c’est l’église orthodoxe qui était rattachée à la Russie, qui subsistait, mais minoritaire, et le patriarche de Moscou est favorable à Poutine.



        • Jelena Jelena 17 septembre 2024 11:21

          >> 2015 – 2016, déjà les tensions se faisaient fortes. À Lviv (..)

          Evidemment, Lvov, c’est un des noyaux durs du banderisme. Chez eux le mépris des russes, des juifs, des polonais ou des hongrois, c’est institutionnel.

          >> une émeute entre ukrainiens-ukrainiens pro Europe, et ukrainiens-russophones pro Russie.

          Ce sont les étrangers qui raisonnent de cette façon... Sur place, on dit les ukrainiens ou les russes. smiley

          >> Alors, ça n’a aucun sens que ces deux peuples cousins germains s’entretuent tellement qu’il y aura toujours entre-eux

          Malheureusement, les ukrainiens se sont fait lessiver le cerveau... Ils s’imaginent que tous leurs malheurs viennent des russes, alors qu’ils viennent de leurs politicards mafieux.


          • George L. ZETER George L. ZETER 17 septembre 2024 11:58

            @Jelena
            lavage cerveaux surtout des américains et des européens. 


          • Grumpf 11 octobre 2024 16:15

            @Jelena
            >> Evidemment, Lvov, c’est un des noyaux durs du banderisme. Chez eux le mépris des russes, des juifs, des polonais ou des hongrois, c’est institutionnel.
            Vous écrivez « Lvov » et non « Lviv », on comprend tout de suite la teneur de votre commentaire. Evidemment, vous disposez d’éléments factuels étayés de sources fiables permettant de prouver vos allégations.

            >> Sur place, on dit les ukrainiens ou les russes.

            Et cette confusion est effectivement utilisée à merveille par la propagande russe : un ukrainien russophone équivaut à un russe.

            >> Malheureusement, les ukrainiens se sont fait lessiver le cerveau... Ils s’imaginent que tous leurs malheurs viennent des russes, alors qu’ils viennent de leurs politicards mafieux.

            Oui, bien sûr. Alors qu’en Russie dirigée par un gouvernement mafieux et kleptocrate, tout va pour le mieux. Quant à l’histoire russe, elle est pavée de cadavres ukrainiens. Mais chut, surtout ne dites rien !


          • zoreol zoreol 17 septembre 2024 11:24

            MERCI George L. Zeter (MISAOTRA BE comme on dit « chez nous ») pour cet excellent article qui retrace une partie de l’Histoire mouvementée de ce pays. En complément, faites un tour sur le site : RussianRoots.ca, ( Welcome to RussianRoots.ca ), où l’on découvre une petite colonie alsacienne implantée au XIXe siècle au nord-ouest de Odessa.


            • George L. ZETER George L. ZETER 17 septembre 2024 12:02

              @zoreol
              un autre détail, à Odessa, juste face du grand escalier qui descend vers le port une statue d’un richelieu... émigré, s’installe en Russie au début du XIXe siècle. Il devient maire en 1803 de cette ville fondée en 1794 dans ce qui est alors la province de Nouvelle-Russie, puis il est gouverneur-général de la ville et de la province (qu’il fallait peupler) de 1805 à 1814. Les Odessites l’appelaient « notre duc » (duc en français dans le texte) et le considèrent toujours comme l’un des fondateurs de la ville, puisqu’il en a fait dessiner certains plans et construire le port.


            • Krokodilo Krokodilo 17 septembre 2024 16:06

              @zoreol Marianzne a fait un article sur Odessa, réservé mais le début fait fort dan l’ambigüité, car on lit que les habitants redécouvrent leur ukrainité, langue et culture, et que les bibliothèques ont reçu l’ordre de retirer les ouvrages en langue russe ! Et pas sûr qu’ils aient remarqué que sur la photo, la robe de la bibliothécaire est plutôt dans le style russe qu’Ukraine de l’ouest.
               


            • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 17 septembre 2024 12:41

              Sympathique, ce témoignage sans en tirer de leçons sur la confrontation Est-Ouest actuelle. Personnellement, je pense que différentes occasions de faire la paix n’ont pas été saisies, largement à cause de l’attitude de l’Ouest, ce qui est bien tragique.


              • George L. ZETER George L. ZETER 17 septembre 2024 12:43

                @Bernard Mitjavile
                vous voulez dire le grand ou far West... US et Angleterre, qui avec Johnson ont torpillé le possible accord de paix.


              • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 17 septembre 2024 14:34

                @George L. ZETER Oui, avec toujours les même notamment Victoria Nuland et Boris Johnson. Si la France avait une voix qui porte ....


              • SilentArrow 17 septembre 2024 14:37

                @George L. ZETER

                Merci pour ce témoignage.

                J’’ai des proches des deux côtés et cette guerre ne m’amuse pas. J’espère qu’elle se terminera au plus tôt avec la victoire de la Russie.


                • Fanny 17 septembre 2024 14:47

                  US et Angleterre, qui avec Johnson ont torpillé le possible accord de paix.


                  Une éternité que Russie et GB s’affrontent, en particulier au centre du monde. L’attitude en pointe de la GB dans cette guerre en Ukraine ne surprend pas : on est dans les permanences et constantes de l’histoire. Dommage que ces vieilles rancunes font durer cette guerre et nous mettent en risque en Europe.

                  Il y a un gouffre culturel entre les Anglosaxons/Germains et les Slaves. L’écrivain Sylvain Tesson l’a très bien résumé en passant (à moto) la frontière entre l’Estonie et la Russie : on passe d’un monde à un autre dès la frontière franchie.

                  Hitler avait sa liste de races inférieures, dont les Slaves. L’Ouest après l’avoir défait a dénoncé son racisme. Mais on ne peut s’empêcher de constater que les Slaves sont restés dans notre imaginaire sinon comme race inférieure, du moins comme culture très éloignée des normes occidentales, peu efficiente, et donc à « néo-coloniser » comme une bonne partie de la planète (sauf les Asiatiques que l’Ouest redoute au plus haut point comme super efficaces : Corée du Sud, Taïwan, Vietnam, Chine …).

                  J’avoue que je ne comprends pas cette stratégie des Anglosaxons vis-à-vis de la Russie quand il est évident que l’Asie va nous poser de gros problèmes (suffit de suivre l’industrie automobile). Sauf à croire que la Russie va s’effondre, éclater, disparaître … et qu’on va l’avaler et placer l’OTAN sur les rives de l’Oussouri. A chacun ses rêves.


                  • Krokodilo Krokodilo 17 septembre 2024 16:10

                    @Fanny Je ne comprends pas non plus notre propre attitude : la culture française était très appréciée en Russie du temps de l’ex-URSS.


                  • Enki Enki 17 septembre 2024 16:29

                    @Fanny

                    C’est le Great Game, la très vieille crainte pour cette thalassocratie, dont il reste encore le Commonwealth, que la Russie soit la pièce de puzzle (ou Earthland) assemblant la tellurocratie eurasienne. Donc il s’agit de former et maintenir le cordon sanitaire séparant l’Europe Occidentale et l’Asie, avec une Russie faible, idéalement démembrée en petits bouts. Travail repris par les Etats-Unis. C’est une question de géopolitique et non de « racisme », de rejet de la culture slave.

                    Depuis l’invasion de l’Ukraine par Poutine, c’est fait, la rupture est consommée entre la Russie et l’Europe Occidentale. Il n’y aura pas d’Eurasie.
                    Donc le Royaume-Uni a gagné.
                    Enfin... l’échiquier géopolitique Est-Ouest est en train de basculer en Nord-Sud. Ce qui n’était pas au programme du R.U., ni des Etats-Unis...


                  • Phil 17 septembre 2024 16:46

                    @Fanny
                    « L’attitude en pointe de la GB dans cette guerre en Ukraine ne surprend pas : on est dans les permanences et constantes de l’histoire »
                    Bonjour, il y a cet article qui donne une explication historique que je trouve intéressante :
                    https://vz.ru/opinions/2024/7/7/1273641.html
                    la traduction est ici : https://histoireetsociete.com/2024/07/08/russophobie-des-anglais-pourquoi-tant-de-haine/


                  • Fanny 17 septembre 2024 22:08

                    @Phil
                    L’attitude en pointe de la GB dans cette guerre en Ukraine

                    Les neuneus diront que la guerre en Ukraine est principalement le combat de la démocratie contre la dictature, le combat de la merveilleuse UE de Mme Von der Leyen contre la terrible Russie de Poutine. Ils se reconnaîtront.

                    D’autres y verront pour l’essentiel des mouvements de plaques tectoniques géopolitiques avec l’enjeu eurasiatique au centre. L’affrontement entre les thalassocraties et les tellurocraties.

                    J’ai introduit dans mon commentaire une notion de « racisme », du moins d’écarts importants entre les cultures occidentale et celles de pas mal de peuples du monde dont les Russes. Un « racisme » à la Berlusconi (et pourquoi pas Jules Ferry) quand il affirmait la supériorité de la culture occidentale. Un Italien a, il est vrai, de sérieux arguments. La finance néocoloniale a remplacé les armées coloniales.

                    Dans cette guerre en Ukraine, il y un peu des trois, sans oublier la prospérité qui est promise aux peuples de l’Est de l’Europe rejoignant l’UE : salaires de quelques milliers d’euros contre quelques centaines. A rapprocher des phénomènes migratoires.

                    Qu’en pensent les Américains, qui finalement décideront une fois de plus du sort de l’Europe. Sûrement, c’est pour eux essentiel, que les Ukrainiens ont le droit de s’enrichir, et à ce titre se rapprocher de l’UE. J’ai l’impression que la grande géopolitique les intéresse moins qu’auparavant, après les aventures afghane et irakienne, surtout si c’est Trump (mais ils gardent toujours des centaines de bases militaires un peu partout). Quant à la démocratie et les droits de l’homme, le thème chéri de nos neuneus, c’est une bonne habitude américaine mais l’urgence est ailleurs, dans l’affrontement entre deux blocs faisant craindre une nouvelle guerre de sécession.

                    Finalement, je compte quand même sur les Américains pour trouver une solution raisonnable à la guerre en Ukraine. Les Européens sont encore animés de vieilles passions plus ou moins morbides, souvenirs enfouis des guerres du passé, qu’ils dissimulent derrière de grands principes, comme ces Britanniques qui meurent d’envie de bombarder Moscou, et cette Von der Leyen, une Allemande qui ne m’inspire aucune confiance. La France ? Elle a d’autres soucis.


                  • Gégène Gégène 17 septembre 2024 15:14

                    On commençait à perdre l’habitude de lire des articles intéressants . . .


                    • microf 17 septembre 2024 16:15

                      Récit très émouvant.

                      L´Occident porte l´entière responsabilité de cette guerre et, cela se confirme tous les jours que ce n´est pas l´Ukraine qui combat, mais les forces occidentales qui combattent la Russie, l´Ukraine n´étant qu´un pion dans ce mauvais jeu occidental, heureusement que ces forces occidentales ont trouvé du répondant.

                       " Déjà, en 2015, la propagande pro Stepan Bandera avait fait son effet et il n’est pas étonnant qu’à partir de 2022, énormément de ces très jeunes voulurent joindre les groupes néo-nazis type Azov et ainsi réanimer l’esprit de « résistance » fantasmée, du combat contre les bolcheviques…"

                      Hélas même si c´est triste, car ceux lá nommés ont été certainement envoyés au sommeil éternel par les forces Russes, qu´ils dorment toute fois en Paix.


                      • sylviadandrieux 17 septembre 2024 16:34

                        Joyeux anniversaire George


                        • George L. ZETER George L. ZETER 17 septembre 2024 16:53

                          @sylviadandrieux
                          hey, spassiba... pour rester dans le ton de la journée...


                        • Maître Yoda Maître Yoda 17 septembre 2024 19:49

                          Merci pour cet article qui remet un peu les pendules à l’heure.

                          Dommage que les russophobes/poutinophobes du forum ne passent pas par là pour exprimer leur point de vue.


                          • Grumpf 11 octobre 2024 16:16

                            @Maître Yoda
                            « Russophobe » : adjectif utilisée par la propagande russe pour justifier l’invasion de l’Ukraine par la Russie.


                          • confiture 18 septembre 2024 16:04

                            Donc, comme fergus, tu as été partout ?


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